L'image de désolation que générait le carrousel de camelots aux abords des marchés de légumes et de fruits de la localité est maintenant loin dans le rétroviseur. Bachdjarah est l'une des rares communes d'Alger qui soit venue à bout du marché informel auquel était confrontée une population qui a failli en venir aux mains avec les camelots si envahissants. Et depuis, la quiétude s'en ressent sur le citoyen, notamment aux alentours de l'îlot d'habitations contiguës au marché Brinis-Mouloud, où le squat de trottoirs n'avait d'égal nulle part ailleurs. Donc, c'en est bel et bien fini du désordre qui avait présagé tant de fois de l'irréparable ; on se rappelle des querelles entre les riverains et les colonnes de marchands ambulants. À ce propos, Sahraoui Bouzid, le maire de Bachdjarah, a déclaré : "Présentement, nous sommes dans l'attente de la livraison d'un marché couvert de type Batimétal d'un volume d'une quarantaine de locaux, qui procurerons sans doute emplois et gains exclusivement à d'authentiques chômeurs de la commune. Pour cela, il est prévu d'attribuer un local pour deux bénéficiaires, afin de faire le maximum d'heureux parmi nos concitoyens. Certes, le nombre de vendeurs informels a diminué d'une façon appréciable, eu égard à la résorption de l'habitat précaire, où 1040 familles de Hay Ennakhil ont été relogées au début de l'année dans différents sites de la Mitidja, dont la ville de Larbâa. Donc, il est vrai que l'opération de relogement de nos sans-logis a concouru à diminuer nettement l'effectif des squatteurs de trottoirs, particulièrement aux abords du marché Brinis-Mouloud." À ceux-là, s'étaient ajoutés les habitants de l'ancienne ferme agricole Ben Boulaïd et les résidents de la cité d'"Urgence" de triste mémoire, baptisée au nom de l'ancien président du sénat Bachir Boumaza pour l'avoir inauguré en 1963, a-t-on su de notre interlocuteur. En fin de compte, le relogement s'est avéré cette aubaine trop belle pour l'équipe municipale de Bachdjarah, qui vient de réussir la gageure d'éradiquer le commerce informel qui causait tant de torts aux commerçants légaux. Du reste, l'image de désolation que générait le carrousel de camelots aux abords des marchés de légumes et de fruits de la localité est maintenant loin dans le rétroviseur, à l'instar du marché appelé communément "Marseille". C'est dire que le programme de relogement qu'a initié la wilaya d'Alger a réussi là où a échoué l'action "coup-de-poing" des pouvoirs publics d'éradiquer les méfaits du négoce informel. Alors, pour dissuader à tout jamais d'éventuels squatteurs, force est d'admettre que les commissariats de proximité ont été d'un apport appréciable. "De ce fait, le marché d'une capacité d'accueil de 500 étals vient d'étoffer davantage l'action sociale de proximité. En effet, nous avions préservé ce souk de la démolition qui a effacé l'hideuse image de la cité des Palmiers du paysage de Bachdjarah. Malheureusement, nos projets se heurtent en ce moment à la rareté du foncier, d'où la résolution de faire du marché l'usage d'entrepôt, voire de bureaux pour nos structures techniques", a ajouté notre interlocuteur. Mieux, en l'absence de vendeurs informels, l'exécutif municipal profite, sinon s'autorise la liberté, voire même le luxe d'aménager ses "aswak", notamment le souk sis au lieudit Djenane-Mabrouk, où le chantier inhérent à l'embellissement des locaux a été inauguré, il y a trois mois, nous dit le maire. Toutefois, la commune de Bachdjarah demeure indigente en matière de perception de l'impôt. "À l'indigence de notre ressource humaine, particulièrement au chapitre du personnel de l'encadrement technique, s'ajoute l'insuffisance de notre trésorerie, inapte à auto-subventionner nos projets sociaux d'accompagnement. À ce sujet, nous n'avons d'autre alternative que le recours au financement que garantit le plan de développement local (PCD)", a conclu notre interlocuteur. Forte d'une population de 90 000 âmes, Bachdjarah a basculé dans la précarité sociale depuis la fermeture de l'usine Michelin sise à Hay El-Badr (ex-Lotissement Michel). Eradication des dernières poches de bidonvilles "Happy end" pour 280 familles éligibles au relogement ! Celles-ci viennent d'être attributaires de nouvelles demeures. C'est ce qui ressort de la déclaration du maire de Bachdjarah : "Il s'agit des occupants de l'ancienne ferme Gaspard de Prony ainsi que des résidents de la vétuste exploitation agricole Jaïs, située à la rue Ali-Saâdi et les âmes malheureuses qui s'entassaient dans les favelas d'Oued Ouchaïah, notamment dans le baraquement édifié le long des rues A, E, et C." Outre cela, se sont ajoutés les 250 habitants du bidonville érigé au cœur de la forêt des Palmiers ainsi que 90 familles recensées au camps du lieudit El-Qaria d'Oued Ouchaïah et autant à la favela d'El-Kharroub. Au demeurant, la liste s'est élargie davantage, puisqu'il était prévu d'ajouter aussi la ferme Sigui, établie à Haï El-Badr. ≤Du reste, il y en aura du foncier pour permettre l'embellissement de l'aspect urbain pas du tout attrayant de Bachdjarah. L. N.