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66e partie
Entre le marteau et l'enclume
Publié dans Liberté le 28 - 05 - 2016

Résumé : Quatre années sont passées. Meriem était revenue au bled plusieurs fois de suite, parfois accompagnée par son père et d'autrefois seule. Houria ne la recevait pas de bon cœur, mais faisait des efforts en présence de son mari, en dépassant les moindres désirs de Amar et de sa fille.
La jeune fille avait beaucoup grandi et embellissait de jour en jour. Déjà, des prétendants affluaient. Ce qui rendait folle de rage sa belle-mère. Mais Amar savait repousser ces prétentieux, qui voyaient aussi le côté "émigrée" de Meriem.
Il faut dire aussi que la plupart des jeunes du village rêvaient de partir sous d'autres cieux et s'accrochaient de toutes leurs forces à l'espoir de pouvoir un jour réaliser leur rêve de vivre ailleurs. Quelques-uns d'entre eux avaient déjà donné l'exemple, en épousant des Européenne afin d'avoir leur résidence et s'installer sans aucune appréhension en France ou dans un autre pays.
Amar qui ne reconnaissait plus le village ni ses habitants, tant les mœurs avaient changé, expliquait à Meriem ce revirement de la situation, en précisant que ces jeunes encore imberbes pensaient que l'eldorado se trouvait sur l'autre rive de la Méditerranée. La jeune fille qui discutait beaucoup du sujet avec Omar et Hakim donnait une autre version de la réalité qui attendait ces impudents.
Les garçons l'écoutaient raconter les déboires des uns et les ennuis des autres. L'Europe n'était pas l'eldorado, mais un gouffre où on risquait de se perdre lorsqu'on n'a pas les moyens de subsister. Elle-même avait vécu des moments difficiles lorsque son père avait perdu son travail... La crise économique de la dernière décennie n'avait épargné personne, et le chômage avait fait un bond incommensurable. Si bien que les premiers à être destitués de leur statut de travailleur étaient bien entendu les émigrés. Amar avait longtemps erré avant de retrouver du boulot et un salaire qui leur permettait d'être à l'abri du besoin, et surtout de vivre dignement en terre étrangère...Amar pouvait bien sûr rentrer au bled et travailler sur ses terres, dont les rentes étaient une bénédiction du ciel. Cependant, il pensait plus à l'avenir de Meriem, qui entamait ses études secondaires, et n'allait pas tarder à décrocher son bac et à entrer à l'université.
Omar et Hakim l'écoutaient parler de longues heures durant. Ils savaient que tôt ou tard elle devrait rentrer au bercail pour retrouver la ferme familiale, et surtout le petit Aïssa qui venait de boucler ses cinq années et faisait le bonheur de tous ceux qui l'approchaient. Le petit garçon était beau, distrayant et très intelligent. C'était le portait craché de son père, et Amar l'adorait. Meriem le faisait promener, jouait avec lui et lui offrait plein de cadeaux. Ce petit frère était pour elle l'espoir et l'avenir de leur famille. Elle ne cessait de prier Dieu de le préserver du mauvais œil et de permettre à son père de vivre assez longtemps pour le voir devenir homme à son tour.
La vie s'écoulait donc paisiblement à la ferme, jusqu'au soir où Meriem, qui était venue passer ses vacances d'hiver à la ferme, avait été sommée par sa belle-mère d'aller servir l'ordonnance de médicaments prescrits à Aïssa par le médecin du village... Le petit faisait une otite et avait beaucoup de fièvre. La jeune fille avait jeté son manteau sur ses épaules et quitté la maison pour dévaler la pente qui menait au centre du village puis se diriger vers la pharmacie. Pour cela, elle devait traverser la clairière, assez sombre en cette saison de pluie et de neige.
Le plus sage pour elle était de faire appel à Omar ou à Hakim pour l'accompagner. Mais elle était si pressée qu'elle n'y avait même pas songé. "Et maintenant, se dit-elle en trébuchant sur des pierres, je ne peux plus reculer." Elle regarde autour d'elle et constate que la placette était déserte. Le froid avait poussé les villageois à se confiner chez eux très tôt... Un chat passe tout près d'elle et pousse un miaulement si fort qu'elle sursaute et recule pour s'adosser à un arbre et reprendre son souffle.
La pluie s'était remise à tomber, et elle sait que dans quelques heures, c'est les flocons de neige qui vont la remplacer. Sa lampe torche renvoyait des ombres en avant, elle tente de se frayer un chemin à travers les sentiers battus. La clairière n'était plus qu'à quelques mètres d'elle... Elle prend une lente inspiration et soupire. La peur avait fait place à la compassion. Aïssa avait si mal et n'avait cessé de pleurer deux nuits durant. Avait-elle le droit de le laisser souffrir ainsi jusqu'au matin ? Elle secoue la tête : Non. Elle l'aimait tant et fera tout ce qui était en son pouvoir pour le soulager.
(À suivre) Y. H.


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