L'ONG basée à New York Control Arms a lancé un appel hier à Genève pour que les principaux exportateurs d'armes, dont les Etats-Unis et la France, stoppent leurs livraisons à l'Arabie Saoudite du fait de son action militaire au Yémen. Cette semaine se tient à Genève (du 22 au 26 août) la deuxième Conférence des Etats-parties au Traité sur le commerce des armes (TCA), adopté par l'Assemblée générale de l'ONU le 2 avril 2013 et entré en vigueur le 24 décembre 2014. Le TCA prévoit notamment l'interdiction d'exporter des armes conventionnelles si l'Etat-partie a des raisons de penser que celles-ci pourraient servir à commettre un génocide, des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre ou des attaques dirigées contre des civils. En continuant à vendre des armes à l'Arabie Saoudite, qui dirige depuis mars 2015 au Yémen une coalition militaire contre les Houthis (chiites), les principaux exportateurs d'armes qui ont signé le TCA se rendent coupables de "la pire des hypocrisies", a dénoncé Anna Macdonald, directrice de l'ONG Control Arms. "Chaque jour, nous voyons l'impact dévastateur de la vente d'armes et de munitions utilisées contre les civils au Yémen", a-t-elle ajouté, lors d'une conférence de presse. L'Arabie Saoudite fait face à des critiques répétées de la part des défenseurs des droits de l'Homme en raison du nombre élevé de civils tués dans les raids aériens au Yémen. Le TCA compte actuellement 130 Etats signataires, dont plus de 80 l'ont ratifié. La France et le Royaume-Uni l'ont fait, tandis que les Etats-Unis ont signé le traité mais ne l'ont pas ratifié, le Congrès américain l'ayant rejeté. Selon Control Arms, en 2015, la France a autorisé la vente d'armes à l'Arabie Saoudite à hauteur de 18 milliards de dollars. Au cours de la même période, les Etats-Unis ont approuvé la vente d'armes à Riyad pour 5,9 milliards de dollars. Pour le Royaume-Uni, ce chiffre a été de 4 milliards de dollars. R. I./Agences