Au lendemain de la démission du gouvernement d'Omar Karamé, plusieurs centaines de manifestants étaient encore rassemblés, mardi dernier, au centre de Beyrouth. Alors que le président libanais, Emile Lahoud, devait entamer ses consultations pour la formation d'un nouveau cabinet, l'opposition libanaise poursuit son épuration antisyrienne. Cette fois-ci, elle réclame le départ des chefs des six services secrets libanais, ainsi que les quatorze mille soldats syriens du Liban. Il est à signaler que les chefs de l'opposition libanaise se sont réunis dans la journée de mardi pour décider de la suite à donner à leur mouvement. Ils sont sortis avec un communiqué où ils revendiquent la formation d'un gouvernement neutre, qui sera chargé d'organiser les élections législatives du printemps et d'enquêter sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafik Hariri. En revanche, le président Emile Lahoud, qui a accepté lundi la démission de Karamé, expédiera les affaires courantes en attendant la nomination d'un successeur. Après consultation des députés, il devra donner un nom pour nommer le nouveau Premier ministre. Par ailleurs, le président Bachar Al-Assad a annoncé que la Syrie pourrait retirer, dans les mois qui viennent, ses troupes stationnées au Liban. “Il devrait intervenir très prochainement, peut-être même dans les mois à venir, pas après”, déclare le chef de l'Etat syrien, dans un entretien publié, mardi, par l'hebdomadaire américain Time. “Je ne peux pas vous donner de réponse technique. Mais c'est une question de quelques mois”, ajoute-t-il. Dans l'entretien au Time, le président Al-Assad ne fournit aucun calendrier ferme et précis quant au retrait du contingent syrien, estimant qu'il dépendait de facteurs plus techniques que de considérations d'ordre politique. “Je suis incapable de dire si nous pouvons y parvenir en l'espace de deux mois, parce que je n'ai pas rencontré à ce sujet les chefs de mon armée. Il faut bien préparer les choses quand on veut rapatrier les soldats de son armée. Il faut savoir à l'avance où les positionner”, ajoute le chef de l'Etat syrien. N. A./Agences