Le syndicat recadre le P-DG et souligne que "les salaires sont toujours versés difficilement malgré le concours précieux des pouvoirs publics qui ont pris en charge les salaires des quatre premiers mois de l'année 2016." Le P-DG de la SNVI, Malek Salah, est sorti, hier, de son silence, pour accuser "certains courants néfastes" qui ont initié, "directement ou indirectement, un climat déstabilisateur au sein de l'entreprise allant à l'encontre du bien-être des travailleurs et de la pérennité du groupe SNVI et dont les intérêts se trouvent menacés", à travers un appel adressé aux travailleurs. Le P-DG qui invite les travailleurs à reprendre le travail "dans la sérénité", leur demande également "de rester vigilants pour contrecarrer toute manœuvre déstabilisatrice et de déployer tous les efforts nécessaires pour le maintien du climat de confiance ayant toujours prévalu". Le document affiché, le matin, dans toutes les unités, souligne que la direction générale ne pouvait rester indifférente et spectatrice devant la gravité de la situation que traverse, ces derniers jours, le site SNVI de Rouiba. Le P-DG réfute les accusations du syndicat sur les lenteurs enregistrées dans le plan d'investissement. "La DG tient à rétablir certaines vérités en vous informant directement des actions entreprises auprès de toutes les entités du groupe afin d'assurer la totale réussite du plan de développement validé par les pouvoirs publics", est-il précisé. Pour le P-DG, cette situation intervient "à un moment où le groupe amorce une reprise d'activité et atteint une vitesse de croisière en matière d'investissement et en assurant l'autofinancement des salaires par le recouvrement des recettes depuis plus de six mois et qui continue à œuvrer pour la régénération du personnel par la préparation d'une relève jeune et qualifiée". Il précise que la DG affiche "sa disponibilité au dialogue dans une transparence totale et fait appel à la sagesse et à l'engagement de ses travailleurs pour rejoindre leurs postes de travail dans la sérénité". La réponse du syndicat ne s'est pas fait attendre. Dans une déclaration rendue publique dans l'après-midi, le syndicat s'interroge sur le long silence du P-DG pendant que toutes les unités étaient paralysées. "Suite au réveil tardif et provocateur de la direction générale, en s'adressant curieusement au collectif à travers un appel plein de contrevérités et qui prête à beaucoup d'interrogations, le syndicat du groupe et les syndicats des filiales et des unités du centre dénoncent avec la plus grande fermeté cet écrit et tiennent à apporter certains éclaircissements et précisions." Le document du syndicat précise que le plan d'urgence accordé à l'entreprise a été obtenu grâce à l'UGTA. Et contrairement aux affirmations du P-DG, "l'activité au niveau de tous les centres de production tourne au ralenti et parfois est à l'arrêt et les plans d'investissements accusent des retards considérables dans leur concrétisation". Pour ce qui est des salaires, le syndicat recadre le P-DG et souligne que "les salaires sont toujours versés difficilement malgré le concours précieux des pouvoirs publics qui ont pris en charge les salaires des quatre premiers mois de l'année 2016". Le document ajoute que "la DG a toujours bloqué la titularisation des jeunes cadres". Les syndicalistes continuent à dénoncer "la mauvaise gestion de la SNVI à tous les niveaux. Seul point de convergence entre la DG et le syndicat, tous deux demandent ‘aux travailleurs de rejoindre leurs postes de travail et de rester vigilants'". Reste à savoir si les travailleurs vont suivre ceux qui ont le regard rivé sur le procès des deux syndicalistes de l'unité VIR qui s'ouvre aujourd'hui. M. T.