Les syndicalistes de la SNVI se sont réunis, hier, au siège de l'union locale de Rouiba pour examiner la situation qui prévaut au niveau de l'entreprise. Selon nos informations, les syndicalistes se sont entendus pour sensibiliser les travailleurs sur une éventuelle reprise de travail en laissant le soin aux responsables syndicaux de prendre en charge l'ensemble de leurs revendications. Ce conclave a été l'occasion d'aborder les poursuites judiciaires engagées par l'administration contre deux syndicalistes de l'unité VIR que les cadres syndicaux considèrent comme une provocation. Les responsables présents à cette réunion ont réitéré, selon nos sources, leurs engagements à prendre en charge les préoccupations des travailleurs telles que contenues dans les déclarations signées précédemment par le syndicat du groupe. Les syndicalistes ont exprimé leur solidarité avec les deux syndicalistes objet de poursuites judiciaires et se disent mobilisés à défendre leur cause. L'affaire qui a été déjà traitée mercredi par le tribunal de Rouiba après la plainte en référé déposée par la direction, a été reportée pour demain. Par cette décision qui a surpris et consterné à la fois les travailleurs, la direction de l'unité VIR a pris un gros risque, selon un syndicaliste. "Ils savent que les deux syndicalistes sont soutenus par plus de 500 cadres syndicaux et plus de 10 000 travailleurs, c'est pourquoi, nous considérons une telle démarche comme une provocation qui ne vise, ni plus ni moins, qu'à pourrir le climat au niveau de la zone, c'est comme le blocage de la paie", affirme un travailleur. Pour un syndicaliste de l'unité VIR, "ces intimidations ont produit l'effet contraire, ces mesures provocatrices ont plutôt soudé les rangs des syndicalistes et des travailleurs". À rappeler que décision de la SNVI de porter l'affaire en justice intervient quelques heures après que le syndicat du groupe eut décidé, à travers un communiqué, "de rompre tout contact avec la direction générale du groupe et des filiales en réponse au refus du premier responsable du groupe d'engager avec les travailleurs et leurs représentants un dialogue pour trouver une issue au conflit qui secoue le groupe". Le document ajoute : "Les syndicalistes demandent encore une fois aux pouvoirs publics de désigner à tous les niveaux de nouveaux managers compétents et dynamiques en mesure de relancer l'activité." Par "tous les niveaux", le syndicat fait allusion au P-DG du groupe et aux directeurs des filiales dont ils exigent le remplacement pour avoir failli à l'application des plans d'investissement financés par l'Etat. "Nous demandons le départ de tous les dirigeants et nous exigeons leur remplacement par des gens compétents qui sont en mesure de redresser l'entreprise et nous donner du travail", affirment-ils. Pour eux, la SNVI traverse une situation économique des plus catastrophiques malgré les différents plans de redressement et les milliards qui lui ont été accordés par les pouvoirs publics. "Compte tenu de l'urgence de la situation, le syndicat du groupe interpelle les responsables concernés pour mettre fin à ce marasme et leur demande de désigner des managers dynamiques capables de mettre en place les mécanismes nécessaires pour la reprise de l'activité", affirme, par ailleurs, le communiqué du syndicat. M. T.