Le directeur du Musée central de la police a également indiqué que la police de l'Emir Abdelkader (1830-1847) ressemblait au modèle des pays occidentaux. Le directeur du Musée central de la Police nationale, le commissaire divisionnaire Abdelkrim Chawki, a animé, mardi, à la salle de conférences de la mosquée Abdelhamid-Ibn-Badis à Oran, une conférence sur l'histoire de la police algérienne depuis l'antiquité jusqu'à l'indépendance. En remontant aussi loin dans le temps et dans l'identification des origines de la police algérienne, le Dr Chawki a dressé une rétrospective sur la présence de traces d'une police numide au temple de la Hofra dans l'antique Cirta (Constantine) et qui remonte à 203 av. J.-C. L'historien soulignera dans ce contexte l'existence d'une police numide bien avant l'avènement de l'islam en Algérie. Il développera tour à tour les étapes des polices rostomide (776-908), hammadite (1007-1152), zianide (1235-1554) et la police en Algérie durant l'époque ottomane (1519-1830). Le conférencier a affirmé que la période ottomane a été caractérisée par la sécurité et la stabilité, ce qui a amené les Européens contemporains, selon lui, à convenir que le citoyen algérien a vécu dans la sécurité, assurée par la police exerçant au sein des différents beyliks de l'Algérie. Il n'omettra pas d'observer que la police était à cette époque divisée en deux branches. Une police pour les Turcs et les Kourougli (sujets de père turc et de mère algérienne) et une police pour les autochtones. Le directeur du Musée central de la police a également indiqué que la police de l'Emir Abdelkader (1830-1847) ressemblait au modèle des pays occidentaux. Il créa ainsi une structure exécutive centralisée composée de ministères, dont celui de l'Intérieur. Devant un parterre de cadres de la police, d'imams, de la société civile et de citoyens, le conférencier axera son intervention sur l'invasion de l'Algérie par la France qui va bouleverser la vie des Algériens. Le tristement célèbre chef de la police française, Roland de Bussy, est officiellement désigné le 11 août 1830. Il sera le premier responsable de la Police coloniale à réprimer dans le sang le peuple algérien. D'ailleurs, le premier chahid est exécuté à Sétif le 8 mai 1945 par les balles assassines de la police française. Le Dr Abdelkrim Chawki reviendra assez longuement sur la création de la DGSN et toutes les phases qui ont jalonné cette institution créée le 22 juillet 1962, mais dont l'idée a germé en 1958 avec l'envoi en Egypte de 4 contingents pour une formation au sein de l'Ecole de police du Caire. Mais ce n'est qu'après le Congrès de la Soummam (20 août 1956) que l'une des priorités était d'assurer la sécurité de la population ainsi que celle du FLN/ALN. Selon l'intervenant, cette sécurité a été confiée à une branche de la Révolution qui avait pour mission première la collecte du renseignement et la surveillance des activités de l'ennemi. Au lendemain de l'indépendance, la nouvelle direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) devait combler le vide laissé par le départ massif des fonctionnaires de police français qui constituaient la majorité des effectifs de la police. Les quelques éléments algériens qui restaient de cette police ont constitué le premier noyau de la police algérienne auxquels se sont joints d'autres cadres en provenance de la Tunisie et du Maroc, dont le nombre ne dépassait pas la centaine. K. REGUIEG-ISSAAD