Le débat à peine engagé sur un possible renoncement à la prime de fin de mandat, que les membres de l'APN, ceux de la majorité parlementaire du moins, surprennent par une prise de position ferme. Sur orientation du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, les députés élus sous la chapelle de ce parti n'encaisseront pas, au terme de l'actuelle législature au printemps prochain, l'indemnité de départ estimée à 240 millions de centimes (deux mois de salaires par année de mandature). L'information est officielle depuis hier. Les parlementaires du FLN adoptent la démarche, mais dans des formes moins tranchées. Selon des sources internes à la Chambre basse, les députés du vieux parti ne revendiqueraient que la moitié du montant qu'il leur est dû, soit 120 millions de centimes. Pour l'heure, rien ne se précise pour le reste des groupes parlementaires et les députés sans tutelle partisane. Il paraîtrait, néanmoins, inconvenant au regard de l'opinion publique que l'opposition ne suive pas l'exemple du tandem RND-FLN, alors qu'elle ne cesse de défendre, dans l'enceinte de l'hémicycle Zighoud-Youcef, le pouvoir d'achat des citoyens et, plus généralement, la préservation de l'économie nationale en cette conjoncture de rigueur financière. Ainsi, si la mesure est globale, l'APN fera l'économie d'au moins un milliard de dinars sur son budget. De l'argent qui sera reversé au Trésor public. Il est à se demander, dès lors, si les ministres qui quittent leurs fonctions ou les hauts cadres de l'Etat mis à la retraite se désisteront aussi du droit de profiter d'une conséquente prime de départ. Les députés RND le suggèrent, du moins dans ce qu'ils appellent "une participation à un effort collectif de réduction des dépenses publiques". Quoi qu'il en soit, le débat sur l'austérité est lancé par les députés qui l'animeront peut-être dans une séance plénière après l'avoir épuisé dans les couloirs et les bureaux du palais parlementaire. Et c'est bien la première fois, en près de vingt ans d'exercice parlementaire pluraliste, que des députés consentent un geste qui les réhabilite, un tant soit peu, dans une réputation honorable. Souhila H.