La SG du PT soutient qu'à travers les dernières décisions, Bouteflika a démontré qu'il est capable de "prendre de grandes décisions" et que "le sauvetage du pays exige l'arrêt de la politique adoptée par les exécutifs". Comme nombre de responsables politiques et autres syndicalistes, la secrétaire générale du PT, Mme Louisa Hanoune, ne s'explique toujours pas les raisons sous-jacentes à la persistance, depuis 2001, de l'interdiction des marches à Alger d'autant, observe-t-elle, que des manifestations ont eu lieu récemment "dans le calme, dans d'autres villes", comme à Constantine et à Oran. Une interdiction dont le fondement prétendument sécuritaire a été réitéré samedi par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. "L'interdiction des marches à Alger est anticonstitutionnelle. Elle traduit l'extrême faiblesse du régime. Une faiblesse que traduisent également les excuses présentées à l'Arabie saoudite et qui ne sont pas les nôtres", a asséné, hier, Louisa Hanoune dans son rapport d'ouverture à la réunion du bureau politique de son parti. On l'aura compris : Louisa Hanoune évoque cette interdiction, car depuis samedi, des militaires retraités tentent, en vain, de gagner Alger, quadrillée pour la circonstance par les services de sécurité. Dans ce contexte, elle appelle le président de la République à entreprendre des gestes en faveur des militaires arrêtés et pour la prise en charge des doléances des médecins résidents récemment réprimés par la police à l'entrée de l'hôpital Mustapha-Pacha. Mais comme attendu, Louisa Hanoune a essentiellement axé son intervention sur la fameuse charte de partenariat public-privé (PPP) signée par la tripartite ainsi que sur l'instruction du président de la République. Plaidoyer pour la dissolution du CPE "Le PPP, c'est la privatisation, le pillage et la prédation, et dont la conséquence est la liquidation massive des emplois alors que le chômage s'aggrave dans un contexte de grève dans de nombreux secteurs, ce qui traduit le refus de la majorité d'être livrée à la déchéance", a estimé la SG du PT. Selon elle, l'instruction présidentielle qui vise "à corriger des dérives" montre qu'"il est possible de corriger l'orientation économique". "S'il s'agissait seulement de soumettre pour consultation la décision de privatisation, le Président n'aurait pas besoin de recourir à une instruction, ni sur le secteur des véhicules ni sur la privatisation ; il l'aurait fait verbalement ou en interne (...) Le Président a stoppé la marche vers le bradage et la liquidation du secteur public. Il s'est dressé contre les appétits voraces des uns et des autres et des décisions du CPE qui visaient aussi les hôtels El-Djazaïr et Sables d'or", a-t-elle dit. D'après elle, "la véritable solution à la situation actuelle passe par l'abrogation ou le retrait de la Charte sur le partenariat sociétaire public-privé qui cible même les hôpitaux et les structures publiques et l'abrogation de la loi sur l'investissement et des articles qu'elle a qualifiés d'‘antipatriotiques' prévus dans la loi de finances 2016". Elle appelle également à l'abrogation de l'ordonnance 01-04 du 20 août 2001 relative à l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques économiques et à la suppression du Conseil des participations de l'Etat (CPE). "Ces trois lois ont institutionnalisé le retour à la prédation et la privatisation. Le CPE se comporte comme un gouvernement parallèle, clandestin, que personne ne contrôle", dénonce-t-elle. Tout en considérant qu'"il n'y a pas de politiques inéluctables ni irréversibles et qu'une mobilisation large peut faire jonction avec le haut sommet de l'Etat". Louisa Hanoune soutient qu'à travers les dernières décisions, Bouteflika a démontré qu'il est capable de "prendre de grandes décisions" et que "le sauvetage du pays exige l'arrêt de la politique adoptée par les exécutifs" depuis quelques années. Karim Kebir