L'aggravation de la crise migratoire oblige aujourd'hui les pays méditerranéens à réfléchir à des solutions durables, car la réponse répressive ou financière a montré ses limites. Le groupe de Dialogue 5+5 de Méditerranée occidentale a décidé d'intégrer les thématiques des Finances et de l'aménagement du territoire, sur proposition de la France, a déclaré le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, à l'issue de la 14e Conférence des ministres des Affaires étrangères de ce "forum de discussions informelles", lancé en 1991. Ces deux thématiques, a-t-il précisé viennent en réponse aux questions abordées lors de la rencontre de dimanche à Alger et qui avait pour thème "Méditerranée occidentale: promouvoir un développement économique et social inclusif partagé et durable face aux défis communs dans la région". M. Messahel et son homologue français, Jean-Yves le Drian estiment que la région de la Méditerranée occidentale fait face à des défis sécuritaires importants qui "nécessitent une coordination entre les pays membres du Dialogue 5+5, que ce soit dans un cadre collectif ou bilatéral". Reprenant comme un leitmotiv le slogan du chef d'Etat français, Emmanuel Macron, sur la jeunesse, Jean-Yves le Drian a expliqué, lors d'un point de presse que les échanges qui ont lieu durant la séance de discussion à huis clos ont été axés sur cette catégorie, dans un contexte marqué par l'aggravation du phénomène migratoire et la persistance de la menace terroriste. D'ailleurs, les ministres présents à la conférence d'hier ont exprimé "leur préoccupation face au retour des combattants terroristes étrangers des zones de conflits en Irak et en Syrie", lit-on dans la déclaration d'Alger qui a sanctionné les travaux de la 14e conférence au CIC. Ce pourquoi les ministres du 5+5 ont insisté sur "une mobilisation continue de la communauté internationale pour une application pleine et effective de l'Accord d'Alger, pour assurer la stabilité et la sécurité au Mali, mais également dans la région sahélo-saharienne", lit-on encore dans le texte de cette déclaration. MM. Messahel et le Drian ont également affirmé qu'il y a une véritable "volonté politique" de la part de l'Algérie, de la France et des autres pays engagés dans la lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine pour répondre efficacement aux drames humains qui se déroulent depuis trois ans en Méditerranée. "C'est pour cette raison, entre autres, que nous avons intégré dans nos échanges cette dimension du développement inclusif", a répondu le ministre français des Affaires étrangères qui a coprésidé la rencontre d'hier. Les deux diplomates n'ont donc pas oublié d'évoquer la crise libyenne, dont le règlement politique et le soutien à l'envoyé spécial du SG de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé font l'unanimité au sein du Dialogue 5+5. tout en rappelant "leur plein soutien au Conseil présidentiel et au gouvernement d'entente nationale", les ministres du Dialgoue 5+5 de la Méditerranée occidentale ont réaffirmé, leur position "en faveur d'une solution politique à la crise en Libye, loin de toute ingérence étrangère, basée sur le dialogue inclusif et la réconciliation nationale dans le cadre de l'Accord politique de Skhirat (Maroc) du 17 décembre 2015, seul cadre viable de règlement de ce conflit, sous l'égide des Nations unies". Lyès Menacer