Une tension règne à Air Algérie où le Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNCA) monte, de nouveau, au créneau. Celui-ci s'insurge contre ce qu'il appelle des "pratiques de gestion d'un autre âge, dont est responsable un haut cadre de la compagnie, un dirigeant aux larges prérogatives", nous explique le président du SNPNCA, Farid Boucetta. Ce dernier ajoute que ce cadre dirigeant "fait la pluie et le beau temps à Air Algérie". Et de relever : "Il donne des instructions qui sont suivies à la lettre. Il se donne même le droit de nommer des personnes au seuil de la retraite à des postes clés de responsabilités." Farid Boucetta souligne que "ce haut cadre agit avec la complicité de certains responsables de directions parmi lesquelles, on peut citer la direction des programmes, une structure qui a pour mission de gérer les plannings de vol, cela fait partie de la vie quotidienne de personnel navigant et commercial (PNC)". Il explique que "les dispositions sur les limitations des temps de vol pour le personnel de cabine ne sont pas respectées". "Pourtant, dit-il, Air Algérie s'est dotée d'un logiciel de programmation de vol acquis à un prix élevé, qui assure l'équité, ne jouant pas au favoritisme." "Malheureusement, regrette-t-il, cet automatisme a été dévoyé par des personnes à la direction des programmes en application des instructions reçues de ce haut cadre." Farid Boucetta relève, en outre, que "la direction des opérations aériennes a toujours cautionné des sanctions abusives ainsi que le programme des vols avec des équipes réduites, tout en ignorant l'incidence négative sur le côté commercial et sécuritaire des vols". "Cela, poursuit-il, est en contradiction avec la politique d'Air Algérie". Le président du SNPNCA rapporte, par ailleurs, que le maintien du personnel navigant et commercial en CDD au-delà de quatre années d'activité "est contraire à la convention collective et des lois de la République". "Mais, indique-t-il, cela existe encore à Air Algérie." Et, de révéler : "Il y a des pressions exercées sur nous. La compagnie contrevient aux conditions exigées par la réglementation de l'Organisation de l'aviation civile internationale en matière d'utilisation du personnel navigant". "Cela, note-t-il, peut avoir des répercussions désastreuses sur la sécurité des vols et sur les passagers." Farid Boucetta parle, par ailleurs, "de menaces et de sanctions abusives qui sont devenues le lot quotidien du personnel navigant et commercial". De même qu'il évoque "des dépassements, du favoritisme et une absence d'équité". Il souligne, par ailleurs, que "la direction des rémunérations se permet, sur ordre de ce dirigeant, de ponctionner les salaires du PNC, voire de ne pas rémunérer des personnes en stage". "À cela, dit-il, s'ajoute le fait qu'elle n'ait pas appliqué l'accord salarial." Youcef Salami