Issue de l'Ecole des Beaux-Arts d'Alger, l'artiste-peintre Saïda Boussekine aligne un répertoire de tableaux qui enluminent l'idée qu'elle se fait d'une société embourgeoisée du poids de nos traditions. Le navire Hollandais volant a jeté l'ancre sur le rivage de R'mila à Bab El-Oued avec à son bord le duo d'artistes Saïda Boussekine et Alya Alaâdi qui ont chacune dans l'intérieur de leurs "essendouq lâaroussa" (malle de la mariée) l'élégance du coquelicot dans l'art pictural et le faste de l'artisanat du terroir. D'où le visa d'accoster sous le sceau "Entre deux temps" au Palais des raïs, du fait que Saïda Boussekine est vêtue de l'incandescent caftan d'un rouge ardent et de soyeuses pétales qui fleurissent les champs de coquelicots qui fertilisent le pays du "Voltigeur hollandais". Si tant et d'agréables senteurs, que l'on entend le doux ressac lorsqu'il escorte ainsi l'air de l'opéra Fliegender Holländer de Richard Wagner jusqu'aux rives de Qaâ Essour (au pied du rempart). Et puisque le coquelicot symbolise le repos mais aussi la sérénité et la consolation, Saïda Boussekine a élu exposition dans les deux "biout" de l'ouast-eddar de la douéra 17 où "le champ des coquelicots" embaume le patio jusqu'à la terrasse de la maison du pêcheur. Alors, et du fait que sa joliesse est éphémère et qu'il apaise le chagrin, le coquelicot nous intime l'ordre d'Aimons-nous au plus tôt, peut-on lire la légende de la toile à l'huile n°12. Mieux, on y hume aussi le soulagement et l'oubli dans l'effluve du coquelicot d'où s'exhale le signe de la fertilité. "C'est ainsi que Morphée endormit Déméter à l'aide d'un bouquet de coquelicot qui l'aida à oublier sa fille Perséphone", d'après la toile n°13 en relief où l'on danse au gré du "mouvement des coquelicots". Issue de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger, l'artiste peintre Saïda Boussekine aligne aussi un répertoire de tableaux qui enluminent l'idée qu'elle se fait de sa société embourgeoisée du poids de nos traditions. C'est le cas de la toile n° 5 intitulée La nostalgie où la corde n'est qu'un motif tendu vers la passerelle de l'entente générationnelle. À ce propos, la corde est aussi à L'école entre le passé et le présent (toile n°1) où notre professeur de dessin s'érige contre l'usage du téléphone portable et ses retombées sur l'écolier, dont les pertes de mémoire et de repères. Plus que des fresques, les toiles 3 Connexion embryonnaire et 4 Contamination illustrent l'invisible péril des ondes électromagnétiques sur le fœtus, notamment l'ADN. Autre paradoxe en haute mer, Le cœur de l'homme bleu bat au gré de l'imzad de la Targuie qui s'allie du monocorde au cri de "la femme africaine" si avide de porter haut la voix du "féminisme en Afrique". À ce propos, le mieux est d'aller afin d'apprécier l'art de Saïda Boussekine qui est là pour vous jusqu'au 15 mai. Autre argument, la "Porte de Damas" usinée du doigté de la Syro-Algérienne Alya Alaâdi qui axe son savoir-faire sur la façonnage de divins boitiers, d'exquis étuis et de "miroir de l'Afrique" qui enjolivent les ghorfat (chambres) du foqani (étage supérieur) de la douéra 17. Louhal Nourreddine