À la veille de la date des élections présidentielles, les manifestants ont investi en masse le centre d'Alger, ce mercredi, pour réclamer une dernière fois leur refus catégorique d'un scrutin maintenu coûte que coûte par le système en place. C'est tôt dans la matinée que les manifestants ont entamé leur marche en s'acheminant de plusieurs quartiers de l'Algérois, notamment El Madania, Kouba, Bachdjerrah et Hussein Dey pour se regrouper, dans un premier temps, à la place du 11 décembre, à Belouizdad. Drapeaux autour du cou et cartons rouges à la main, ils ont ensuite marché, dès 10h, le long du boulevard Belouizdad pour se diriger vers la Place du 1er mai, en scandant «non aux votes », « pas d'élections ». Un premier dispositif a été dressé à ce niveau, et les policiers ont tenté d'empêcher la progression des marcheurs en usant de la violence. Mais en vain. Arrivés à hauteur de la rue Hassiba Ben Bouali, un autre dispositif policier les attendait là encore. Des fourgons blindés y bloquaient carrément l'accès. Les manifestants, plus que jamais déterminés, ont dû contourner le dispositif en passant par une ruelle longeant l'hôpital Mustapha Pacha. Ensuite, scindés en deux groupes, les premiers ont emprunté les escaliers donnant sur le lycée Omar Racim pour atterir à la Rue Ahmed Zabana (ex Rue Hoche ndlr), alors que les seconds sont passés par le rue Victor Hugo pour rejoindre celle de Didouche Mourad. Pendant ce temps, les policiers restaient déployés en masse dans chaque coin de rue, essayant de contenir les manifestants qui affluaient de plus en plus nombreux vers le centre d'Alger. Vers midi, les protestataires, regroupés à la rue Abdelkrim el-Khattabi, se comptaient déjà par milliers. Là encore, un impressionnant dispositif policier les attendait pour les empêcher de marcher vers la Grande Poste. Le périmètre était, à vrai dire, quasiment bouclé. Les manifestants ont décidé alors de se poser par terre, et d'enchaîner, deux heures durant, des slogans pour dénoncer la répression « hadi dawla wela isti3mar (Est-ce un Etat ou une colonisation ?) » ou encore « pas de vote avec la bande mafieuse ». Avec l'arrivée d'autres manifestants de Bab El Oued, mais aussi de citoyens qui achevaient leur journée de travail pour rejoindre la manifestation, il n'était plus possible pour les services de l'ordre de contenir la foule. C'est ainsi qu'aux alentours de 15h, la police a fini par libérer le passage. Les manifestants ont alors pris possession des lieux pour occuper toute la place de la Grande Poste d'Alger. A 17h, de nombreux citoyens continuaient d'affluaient vers le centre de la capitale, alors que la police a entamé de réprimer les manifestants, surtout les diviser en plusieurs groupes pour pouvoir les disperser. A 18h, les manifestants ne lâchent toujours pas prise, alors que les citoyens de la Casbah et Bab El Oued envisagent de marcher sur le centre d'Alger, selon des publications sur les réseaux sociaux. Rédaction Web