Le Salon du livre Djurdjura, rebaptisé cette année "Tizi n udlis" (Tizi du livre), en est à sa 12e édition. Une édition sous le slogan "Un livre, une fenêtre sur le savoir". Un savoir que les organisateurs, à leur tête Mme Nabila Goumeziane, directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, ont tenu à faire connaître et à partager avec de jeunes écoliers et lycéens. En effet, tout au long de ce salon qui s'étale du 18 au 23 janvier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, des écoles sont associées à cette manifestation par la visite de leurs élèves aux stands des éditeurs-exposants, par leur présence à certaines rencontres autour du patrimoine et surtout à travers la délocalisation de ce Salon qui voit ses auteurs-invités sillonner quelques autres espaces et aller à la rencontre d'autres lecteurs, notamment à la Bibliothèque de lecture publique et à la cinémathèque de Tizi Ouzou, à l'annexe de la maison de la culture de Azazga, ou encore au centre culturel Matoub-Lounès de Aïn El-Hammam. Il est à noter également que cette manifestation culturelle a été le point inaugural d'un certain nombre d'animations pédagogiques avec un bibliobus et des animateurs qui sillonnent les placettes et les villages avoisinants pour donner l'occasion aux enfants d'être initiés à la lecture, à l'écriture, au conte… à toute cette pratique "livresque" qui devrait faire partie de son quotidien, une manière de développer ses aptitudes et de faire naître en lui une vocation et peut-être un don caché. Le but de ce Salon étant également de faire connaître le riche patrimoine culturel de l'Algérie, l'initiative première a été d'inviter Laghouat comme première ville pour se faire connaître et dévoiler les richesses de son terroir aux visiteurs du Salon sous le thème "Laghouat : le livre des oasis aux montagnes du Djurdjura". Le patrimoine musical n'est pas en reste, puisque, parmi les invités de ce Salon, figure Abdelkader Bendamèche, auteur d'un grand nombre d'ouvrages sur les artistes et musiciens algériens, venu débattre de la cruciale question du "Patrimoine musical algérien à travers l'écriture" et qui parlera longuement de la nécessité de ce travail de mémoire par l'écrit pour contrer l'oubli, "danger qui guette notre patrimoine musical" si on ne laissait aucune trace du passage de ces artistes "qui ont beaucoup donné mais qui continuent à être marginalisés et à ne pas jouir de leurs droits", dira l'intervenant, ce qui amène à cette sempiternelle question de la carte et du statut de l'artiste encore sujet à polémique. Il sera question tout au long du débat de Mahieddine Bachtarzi, El-Anka, Si Mohand Ou M'hand, Guerrouabi, Matoub Lounès, Sami El-Djazaïri, Benguitoun, Ben Kriou ou encore de Rey Malek, ce roi du luth originaire de Laghouat dont beaucoup ignorent le talent et les exploits musicaux.