De nouveaux combats meurtriers ont opposé, hier, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, provoquant la mort d'au moins neuf militaires, malgré les appels internationaux à la retenue, notamment de la Russie, la grande puissance régionale. Ces affrontements, dans le district frontalier de Tovouz, opposent deux ennemis de longue date et constituent les heurts les plus graves depuis plusieurs années, ce qui laisse craindre un conflit à même d'ébranler le Caucase, une région instable. L'Azerbaïdjan a annoncé, hier, mardi, la mort de sept de ses soldats ainsi que d'un civil. Ce pays avait déjà fait état de quatre militaires tués dans ses rangs au cours des deux derniers jours. Le bilan total côté azerbaïdjanais a été ainsi porté à 11 soldats et un civil tués. L'Arménie a, quant à elle, annoncé le même jour ses premières pertes avec la mort de deux membres de ses forces armées, tombés sous des tirs ennemis. Ces deux anciennes Républiques soviétiques sont en conflit depuis des décennies autour de la région séparatiste du Nagorny-Karabakh en Azerbaïdjan, un territoire en majorité peuplé d'Arméniens ayant fait sécession, avec le soutien d'Erevan, au début des années 1990 : cela avait alors déclenché un conflit qui avait au total fait 30 000 morts. Un cessez-le-feu précaire est en vigueur depuis 1994. Les affrontements aux abords de cette région sont assez fréquents, mais les combats à la frontière azerbaïdjano-arménienne, comme ceux en cours actuellement, sont beaucoup plus rares. Les deux camps se rejettent la responsabilité des hostilités depuis dimanche. Pour le troisième jour consécutif, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a accusé l'Arménie d'être passée à l'offensive avec des tirs d'artillerie, de mortiers et de mitrailleuses lourdes. L'Arménie a, quant à elle, accusé, hier matin, les forces azerbaïdjanaises d'avoir attaqué en "utilisant l'artillerie, des chars et des véhicules aériens sans pilote", par la voix de Chouchane Stepanian, le porte-parole de son ministère de la Défense.