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"Le mouvement populaire doit maintenir ses exigences"
Mokrane Aït-Larbi, avocat et défenseur des droits de l'homme
Publié dans Liberté le 10 - 01 - 2021

Militant des droits de l'Homme au long cours, Mokrane Aït-Larbi est une des figures emblématiques de la scène politique nationale. Avocat depuis une quarantaine d'années, il a un regard avisé sur la scène politique nationale. Dans cet entretien, il revient sur certaines questions qui agitent la scène nationale.
Liberté : Malgré un taux d'abstention record lors du référendum constitutionnel, le pouvoir demeure attaché à sa feuille de route en voulant aller à des élections législatives anticipées. Comment interprétez-vous cette attitude ?
Mokrane Aït-Larbi : Le pouvoir est dans sa logique. Au lieu d'écouter les militants sincères, la société civile et les personnalités crédibles sur les voies et moyens de sortie de crise, il tient à organiser des élections à n'importe quel prix. On peut dire que le taux de participation au référendum constitutionnel reflète la réalité. Les différentes élections n'ont jamais atteint ces résultats. D'habitude, le taux de participation aux différentes élections ne dépasse jamais les 20%, mais le pouvoir, avec la complicité du Conseil constitutionnel, nous donne un résultat d'au moins 80% pour sauver le système. Même quand une région comme la Kabylie qui n'a presque jamais voté pour des raisons évidentes, le système s'arrange à ajuster les taux de participation en fonction de ses intérêts. Mais concernant le dernier référendum, il a préféré ignorer la Kabylie. Donc, la "Nouvelle Algérie" est dans sa logique.
Près de deux ans après le début du Hirak, le système politique demeure toujours en place. Peut-on parler de l'échec du mouvement populaire ?
Le mouvement populaire a tout fait pour éviter un cinquième mandat et ouvrir la voie à une véritable démocratie populaire. Mais le système a des alliés pour se maintenir. Il faut rappeler qu'un mouvement de rue, quelles que soient sa puissance et sa durée, ne peut aller au-delà de ce qu'il a fait. Le changement d'un système exige une organisation homogène et solide, et le mouvement populaire vient le soutenir. Mais un mouvement de rue, quelles que soient ses revendications, est traversé par différents courants politiques avec l'existence d'une volonté de récupération. Toutefois, le mouvement populaire doit maintenir ses exigences et ses revendications.
Malgré la situation, l'opposition ne parvient pas à constituer un rapport de force favorable au changement. Pourquoi, selon vous ?
Hormis quelques rares partis politiques qui militent pour le changement du régime, le reste est loin du militantisme. Leur objectif est de tirer un maximum de profit personnel pour leurs dirigeants. Je ne parle pas des militants de base. Le pouvoir a compris depuis longtemps ce que veulent la plupart des directions de partis politiques et il laisse faire. La plupart des dirigeants de partis "militent" pour le Club-des-Pins, le Sénat, l'Assemblée nationale, les voyages, la construction de villas et d'autres avantages.
Des dizaines de militants, des journalistes et des personnalités sont en prison. Comment évaluez-vous la situation des droits de l'Homme dans le pays ?
Dans les pays où les droits de l'Homme sont respectés, il n'y a pas de place dans les prisons pour le délit d'opinion. Or, en Algérie, le pouvoir ne cesse de discourir sur le respect des droits de l'Homme en oubliant l'existence des détenus politiques et d'opinion, et c'est contraire à ces droits. Dans les démocraties, les prisons sont faites pour les délinquants de droit commun. Mais le système algérien n'hésite pas à maintenir en prison des personnes comme Khaled Drareni, Ali Ghediri, Walid Kechida, Rachid Nekkaz et des dizaines de militants. Je me demande comment on peut associer l'existence des droits de l'Homme et de détenus d'opinion !? Malgré cette évidence, les responsables algériens nous répondent sans hésitation : il n'y a pas de prisonniers politiques en Algérie !
Vous, qui êtes un des pionniers du combat démocratique dans le pays, continuez toujours de militer. Avez-vous constaté des changements dans le domaine du respect des libertés, des droits de l'Homme durant toutes ces années ?
Il y a, bien entendu, un changement dans les textes relatifs aux droits de l'Homme. Mais dans la réalité, ces droits ne sont pas respectés, et ce n'est pas le discours qui me fera changer d'avis. Le respect des droits de l'Homme passe inévitablement par l'indépendance de la justice. Or, je constate en tant qu'avocat depuis près de 40 ans que l'indépendance de la justice en Algérie n'est qu'un discours et les magistrats savent de quoi je parle, surtout après la mutation de 3 000 magistrats censés être protégés par l'article 26 du Statut de la magistrature, qui prévoit l'inamovibilité des magistrats du siège. En un mot, les libertés et les droits de l'Homme ne peuvent être protégés que par une justice réellement indépendante.
Que préconisez-vous pour un véritable changement du système politique ?
Le problème ne réside pas dans ce qu'on peut préconiser. À chaque événement important, notamment pendant le Hirak, j'ai formulé des propositions concrètes qui ont été publiées dans la presse et sur ma page Facebook. Mais ceux qui veulent le changement n'ont pas le pouvoir et ceux qui ont le pouvoir ne veulent pas de changement.


Entretien réalisé par : Ali Boukhlef


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