La FAF propose "une réunion par vidéoconférence entre la FAF, le MJS et la FIFA afin d'arrêter une feuille de route et d'éviter tout risque". Bien que sa demande d'organiser une assemblée générale extraordinaire pour amender les statuts de la fédération de football afin de les mettre en conformité avec ceux de la FIFA ait reçu une fin de non-recevoir de la part du ministre de la Jeunesse et des Sports, la FAF ne désarme pas. En effet, à l'issue d'une réunion de la commission nationale interministérielle chargée de suivre le processus électoral de renouvellement des instances des structures d'organisation et d'animation sportive (clubs sportifs, ligues sportives et fédérations nationales sportives), tenue mardi et présidée par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid-Ali Khaldi, la tutelle a publié un communiqué dans lequel elle indique : "Concernant les demandes des fédérations relatives aux mesures disciplinaires et à la modification des codes électoraux et des statuts, il est rappelé ce qui suit : la circulaire ministérielle du 8 juin 2020 susvisée interdit de recourir aux mesures disciplinaires abusives et à toute modification des codes électoraux et des statuts jusqu'à la fin du processus électoral de renouvellement ; le processus électoral de renouvellement est en cours depuis le 20 septembre 2020 (phase locale) et s'est engagé, à partir du 20 janvier 2021, dans sa phase nationale relative aux élections des fédérations ; les règles d'éthique, de transparence et de bonne gouvernance du sport ne permettent pas, durant le processus électoral de renouvellement, de procéder aux mesures disciplinaires abusives et aux modifications des codes électoraux et des statuts. À ce titre, l'examen des questions disciplinaires et les modifications des codes électoraux et des statuts pourront avoir lieu immédiatement après les élections et ce, dans le cadre des dispositions de la loi n°13-05 du 23 juillet 2013 relative à l'organisation et au développement des activités physiques et sportives et de la réglementation en vigueur." Cependant, intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, le secrétaire général de la FAF, Mohamed Saâd, a réitéré l'obligation d'amender les statuts conformément aux directives de la FIFA. "Notre préoccupation majeure est d'éviter les sanctions de la FIFA qui peuvent toucher même la sélection nationale. Nous pensons donc qu'il faut amender les statuts de la FAF. Cependant, si la FIFA ne nous saisit pas par rapport à cette obligation, nous nous soumettrons bien sûr à la note du MJS et organiserons les deux assemblées générales, ordinaires et élective, dans les prochains jours", souligne Mohamed Saâd. Ce dernier, pour briser la glace avec le MJS et régler le problème dans la transparence, propose "une réunion par vidéoconférence entre la FAF, le MJS et la FIFA afin d'arrêter une feuille de route et d'éviter tout risque". Une initiative intérressante, car la partie algérienne peut bien convaincre la FIFA de reporter les amendements des statuts après l'élection du nouveau bureau fédéral de la FAF conforment à la convention standard de la FIFA. L'article 4 de la convention standard dans son alinéa 1 stipule en effet : "Les organes de l'association sont mis en place par un processus démocratique, libre et indépendant, en conformité avec la législation nationale et les dispositions statutaires, les règlements et les principes de la FIFA et de la confédération concernée." La FIFA admet donc la primauté de la législation nationale sur sa propre législation. Le dialogue avec la FIFA ne doit donc pas constituer un sujet tabou en Algérie, pour peu que les parties impliquées placent l'intérêt du football algérien au-dessus de toute considération électoraliste. Pour peu qu'on ait aussi et surtout les compétences pour mener ce dialogue nécessaire. Au mois de septembre 2020, la FIFA avait adressé une correspondance à la FAF au sujet de la mise en conformité des statuts de la fédération. La FIFA avait rappelé dans sa lettre "l'importance du nouveau cadre statutaire et réglementaire qui permettra de garantir un processus électoral démocratique et indépendant, supervisé par des comités électoraux indépendants. Dans l'hypothèse où les nouveaux textes révisés dans ce sens ne seraient pas adoptés avant les prochaines élections de la FAF en 2021, nous serions contraints de présenter la situation de la FAF aux organes compétents de la FIFA pour une prise de décision. Dans ce contexte, nous invitons la FAF à nous informer dès que possible de la date fixée pour l'adoption des nouveaux textes". Statutairement, il appartiendra donc au comité d'urgence de la FIFA d'examiner le dossier Algérie avant de prendre une décision. Mais évoquer des sanctions dès maintenant, c'est sans doute exagéré.