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"J'ai exprimé mes opinions et je les assume"
Dalila Touat lors de son procès en appel à Mostaganem
Publié dans Liberté le 04 - 03 - 2021

L'enseignante de Mostaganem a de nouveaux affronter le tribunal hier où elle a courageusement assumé son engagement militant qui lui a côuté un séjour carceral. Son sort sera fixé le 17 mars prochain.
"Le plus grand outrage est celui infligé au peuple algérien depuis 1962." Cette sentence ferme résume la stratégie de défense de Dalila Touat lors de sa comparution, hier, devant la cour d'appel de Mostaganem. Au juge qui venait de la mettre face aux accusations d'"outrage à fonctionnaires et institutions de l'Etat", "diffamation" et "publications portant atteinte à l'ordre public", l'enseignante a répondu avec la franchise et la passion qui l'animent : "J'ai exprimé mes opinions, j'assume ce que j'ai écrit à propos de la fraude dans les élections (du 12/12/2019, ndlr), de la gouvernance en Algérie, l'arbitraire qui frappe les Algériens depuis l'indépendance... J'ai peut-être été maladroite dans le choix des mots, mais je n'ai jamais eu l'intention de porter atteinte aux personnes", a-t-elle déclaré.
En dépit de l'épreuve carcérale, la célèbre militante de Mostaganem assume et revendique son droit de critiquer les responsables qui sont des personnalités publiques susceptibles d'être jugées par l'opinion publique. Tout au long de son audition, Dalila Touat n'a renié aucune des onze publications qui lui ont valu d'être traînée en justice et condamnée à 18 mois de prison ferme par le tribunal de première instance.
Verdict que le représentant du ministère public a pris à son compte en réclamant laconiquement la confirmation de la peine sans exposer les preuves à l'appui de son réquisitoire. La quinzaine d'avocats et avocates, qui ont fait le déplacement depuis Tizi Ouzou, Béjaïa, d'Aïn Témouchent et d'Oran pour défendre la contestatrice et, à travers elle, la liberté d'expression et d'opinion, n'ont pas manqué de fustiger "l'appareil judiciaire qui se fait le complice du pouvoir dans son entreprise de démantèlement du Hirak".
"Tous les procès incriminant les hirakistes ont un caractère politique. Comment garantir le droit dans cette cour de justice ?", s'est interrogé l'un des avocats en déplorant que la justice ne se soit pas encore affranchie de l'Exécutif : "Ce qui confirme que nous ne vivons pas encore dans un Etat de droit."
Si certains avocats ont évoqué les "violations de procédures" dans la présentation de Dalila Touat en citation directe, en janvier dernier, l'examen de ses appareils électroniques sans autorisation préalable du parquet, l'absence de plaintes des parties prétendument diffamées, la majorité des interventions du collectif de défense ont épousé le caractère politique du procès et la volonté du pouvoir d'étouffer les voix de la contestation.
"Tous les posts qui lui sont reprochés, tout ce qu'elle a publié tient de la vérité. La preuve ? Les Algériens viennent de réinvestir la rue pour exprimer leur mécontentement", a plaidé une avocate en appelant à ne pas "sacraliser" les personnalités publiques. Ni le président de la République ni un général-major ne représentent un symbole de l'Etat.
"Le drapeau national est un symbole, l'hymne national est un symbole. Quant aux responsables, ce sont des personnalités publiques que tout un chacun peut critiquer", a renchéri un autre avocat en exhibant le texte de la Constitution algérienne.
La défense a également dénoncé l'arbitraire de la "justice à deux vitesses" qui n'hésite pas à emprisonner des hirakistes pour des publications d'opinion, mais détourne le regard, lorsque des ministres osent porter atteinte à tout un peuple.
"Pourquoi ne pas poursuivre ce ministre qui a enjoint aux Algériens mécontents de changer de pays ? Ou cet autre ministre qui a traité les hirakistes d'homosexuels ? C'est ce genre de discrimination qui conforte la conviction de la majorité des Algériens que le pouvoir ne veut pas de la démocratie ou d'un Etat de droit", s'est emportée une autre avocate.
Ce premier procès, qui s'est achevé par le renvoi du délibéré au 17 mars prochain, a également été marqué par la déclaration de cet autre avocat qui résume toute la détermination de Touat à défendre ses convictions : "Ayant entendu des rumeurs sur une grâce présidentielle, Dalila nous avait demandé s'il y avait possibilité de la refuser. Elle a expliqué qu'elle n'avait rien fait de répréhensible pour bénéficier d'une grâce."
L'échange a eu lieu en février dernier, alors que la jeune femme était encore détenue à la maison d'arrêt d'Aïn Tédlès. En ce qui concerne le second dossier dans lequel elle a été condamnée à deux années de prison ferme sans mandat de dépôt pour perturbation du référendum sur la Constitution et outrage à fonctionnaire, le procureur de la République a, là aussi, requis la confirmation de la peine et la défense a plaidé la relaxe. Le verdict sera connu le 17 mars.

S. Ould Ali


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