Quatre projets d'investissement sont actuellement en discussion ou au stade de la présentation, a-t-on appris en marge de cette manifestation où l'Algérie est choisie comme partenaire. Plus de 3 milliards d'euros d'investissements allemands en Algérie sont sur la table des négociations. C'est ce que nous avons appris en marge de la 10e édition du forum germano-arabe qui s'est ouvert jeudi dans la capitale allemande, Berlin, et dont l'Algérie a été choisie cette année comme pays partenaire. Quatre projets sont actuellement en discussions ou au stade de présentation. Parmi ces projets, on évoque la construction d'une usine pour produire du plastic à partir du gaz naturel. Lurgi, une société allemande appartenant à un Algérien, qui a développé ces dernières années ce procédé de production, souhaite s'implanter en Algérie, comme elle l'avait déjà fait en chine. “En tant qu'Algérien, je voudrais le faire en Algérie avec Sonatrach. Des investisseurs arabes sont prêts à investir environ 2,2 milliards de dollars pour construire une usine en Algérie. J'espère pouvoir rencontrer les responsables de Sonatrach dans les prochaines semaines pour leur présenter le projet”, nous affirme M. Ahsene Bouhroum. Europoles une autre entreprise allemande va créer un joint-venture avec une entreprise privée algérienne pour produire en Algérie des mats en béton (poteaux en béton) destinés notamment aux chemins de fer et au secteur de l'électricité. Hendrik Schulz, un responsable de cette société, n'a pas voulu donner plus de détail. “Nous sommes encore en négociation.” La participation record, plus de 800 opérateurs, cette année, à la 10e édition du forum germano-arabe témoigne de l'intérêt des allemands mais aussi des investisseurs arabes pour le marché algérien, “l'un des marchés les plus dynamiques”, souligne-t-on. Depuis quelques années, les relations entre l'Allemagne et l'Algérie ne font que progresser. En 2006, les importations de l'Allemagne en provenance d'Algérie (en majeure partie pétrole et dérivés d'huiles minérales) se sont élevées à 1,2 milliard d'euros, alors que ses exportations vers l'Algérie se sont chiffrées à 1 milliard d'euros. Les principaux produits fournis par l'Allemagne en Algérie sont des machines, véhicules et produits électrotechniques et chimiques. Parmi les principaux fournisseurs de l'Algérie, l'Allemagne occupe la 4e place après la France, l'Italie et la Chine. Plus de 140 entreprises allemandes sont aujourd'hui installées. Le montant des investissements est estimé à 350 millions d'euros. Ils comprennent plusieurs joint-ventures dont Henkel, Knauf, Linde, Messer, Siemens, ZF, DHL, Basf, Dywidag... pour rappel, Linde a racheté 66% des parts de l'entreprise de gaz industriels (Engi). Négociation entre Sonatrach et des entreprises allemandes dans le GNL Pour autant, comme le souligne le ministre de l'énergie et des mines, “ces investissements ne sont pas à la mesure du potentiel”, en invitant les entreprises allemandes et arabes à investir en Algérie hors hydrocarbures, estimant que les allemands ont des atouts compétitifs. Le ministre dans son intervention a mis en exergue les résultats positifs enregistrés par l'Algérie, notamment sur le plan macro-économique, “une inflation maîtrisée, un endettement très bas, des ressources naturelles abondantes à bas pris, une stabilité politique et notamment des réserves de change importantes, plus de 80 milliards de dollars, qui donne une assurance aux investisseurs, à moyen terme d'investir en Algérie dans tous les domaines”. M. Chakib Khelil précise, par ailleurs, que l'Algérie est un acteur très important dans le domaine de l'énergie, notamment dans le gaz mais aussi dans pétrole. Il est aussi un fournisseur fiable, qu'il démontrera pendant une longue période en Europe. “90% des approvisionnements de l'Algérie vont en Europe, seulement 10% vont vers d'autres pays. C'est donc un appui très important de l'Algérie pour le développement de l'Europe. C'est en partie grâce à l'énergie que l'Algérie a fournie que des pays comme l'Espagne, l'Allemagne la France ont pu assurer une croissance économique. On souhaite que l'inverse se fasse, c'est-à-dire que ces pays, particulièrement l'Allemagne, contribuent au développement de l'Algérie à travers des investissements hors hydrocarbures, de préférence dans le tourisme, l'agro-industrie, l'agriculture…”, explique le ministre qui parle de négociation entre Sonatrach et des entreprises allemandes dans le domaine du GNL. M. R.