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Entre le messie et l'antéchrist
Publié dans La Nouvelle République le 27 - 09 - 2011

Il y a deux cents ans, Thomas Jefferson (1743-1826), le troisième président des Etats-Unis, disait : «S'il m'était laissé de choisir si nous devons avoir un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterais pas un instant à préférer le dernier choix.» Jefferson est connu pour être le père de la démocratie aux Etats-Unis parce que, tout simplement, c'est le seul président américain à avoir servi pendant deux mandats successifs sans avoir eu recours à l'usage du veto contre quelque projet de loi que ce soit au Congrès.
Le président américain l'a déclaré deux siècles après la parution du premier journal dans l'histoire. Chez nous, deux siècles après les propos de Jefferson et quatre après l'apparition de la presse, il se trouve toujours qui veut arrêter la machine du progrès ou à en ralentir le rythme. Le mythe du code de l'information Si le contrat social est qualifié de plus grand mensonge politique réussi, le code de l'information algérien est le plus grand mensonge politique raté. Ainsi, parce que ce code a toujours été lié à des projets de réforme, inspirés par des décisions politiques provoquées par un climat politique extrêmement tendu ayant brûlé les réformes pour éclairer la politique. La tare des réformes en Algérie est qu'elles sont toujours perçues comme partie prenante de l'action politique. Or, la réforme ne peut être réduite à un acte politique. Elle est plutôt un acte civilationnel englobant les idées, les valeurs et les concepts et une action continue qui n'est pas liée à quelque conjoncture politique. Elle est plutôt nécessaire et ne doit pas servir seulement à maquiller conjoncturellement certaines pratiques politiques. L'échec des réformes en Algérie est dû au fait que leurs promoteurs confondent souvent entre motivations et climat de réformes. Certes, les motivations sont innombrables, mais, faute de climat favorable, on aboutit toujours au même constat d'urgence, celui d'engager des réformes. Mais cette célérité doit d'abord concerner les méthodes et les instruments de réformes et non pas pour trouver des solutions pour la simple raison que les solutions vont s'imposer d'elles-mêmes dès que seront détectées les erreurs. Réformer les réformes Engager des réformes appelle des gages ; celles-ci ne signifient nullement des professions de foi. Mais les garanties effectives exigent des efforts soutenus et l'exploitation de tous les moyens, opportunités et synergies pour réussir ces réformes. Depuis 1962, nous «réformions» les réformes, mais celles-ci étaient toujours tordues parce que dépourvues de la base de libertés. Preuve que le code de l'information n'a vu le jour en Algérie que vingt ans plus tard. Cela prouve très clairement que l'information est, comme à chaque fois, la dernière chose à laquelle pense le pouvoir. Les réformes ont ainsi échoué parce qu'elles n'étaient pas ouvertes aux initiatives libres et au dialogue intellectuel. L'absence de transparence et de clarté dans un projet de réforme entraîne fatalement la confusion. En ce sens que l'idée de réforme suppose l'existence d'errements, de corruption et d'échec et, par conséquent, il faut tenir compte de tous les défis médiatiques en fixant des priorités à ne pas ignorer sciemment pour éliminer les obstacles susceptibles d'entraver la marche des réformes. Pour que ces réformes soient un levier de construction et non pas d'autodestruction. Un code d'information antisismique De véritables réformes consistent à redresser et à changer les règles de travail et pallier les insuffisances et les dysfonctionnements qui entravent le développement et la relance dans tous les domaines. Car à quoi servirait l'amendement ou le changement d'un code de l'information si ce n'est pas pour un changement à long terme et radical ? Les réformes sont une tendance vers le meilleur et un processus global. Par conséquent, avant de penser à établir des articles ou des textes pour ce code, il faudrait, au préalable, faire une lecture scrupuleuse de tous les errements. Je ne suis pas un négativiste qui ne voit que l'aspect obscur, mais je dis qu'il faut examiner les points négatifs pour éviter de les reproduire à l'avenir et ne pas se contenter des aspects positifs, mais il faut les développer et les généraliser. Je me demande toujours à quoi servirait une réforme du code de l'information si l'on occulte les erreurs du passé et continue à en ignorer les remèdes. Un paysan, pour obtenir une bonne récolte, doit préalablement procéder à plusieurs actions en commençant par choisir les bons grains, débroussailler, puis labourer la terre avant de passer à la semence. Il s'applique, durant toute l'année, à entretenir sa culture par l'irrigation et la protection. Ce paysan sait par son instinct qu'il n'aura une bonne récolte qu'avec une bonne préparation. Tout comme le maçon qui sait qu'une bonne construction exige préalablement une étude du sol sur lequel devrait être érigé la construction. De même, l'Etat, qui exige des constructions antisismiques, se doit d'élaborer un code de l'information qui puisse survivre à toutes les secousses. Comment réformer les dysfonctionnements du dernier code de l'information sans diagnostiquer le mal ? Quel intérêt, pour nous, de modifier un article de ce code et d'en maintenir un autre obstruant ? Car la réforme suppose une vraie libéralisation. Autrement, l'opération demeurera du simple replâtrage pour maintenir un statu quo avec de nouveaux apparats. Information d'urgence Quelles sont les leçons que nous avions pu tirer pour jeter les bases d'un nouveau code de l'information ? Il n'y a pas plus facile que d'élaborer un code de la presse, mais, en même temps, il n'y a pas plus difficile que d'appliquer une loi dans un environnement non démocratique dépourvu de la moindre pratique de liberté garantissant un minimum de droits. Ce qui est le cas de ce présent code qui deviendra, par le temps, un atout par lequel le pouvoir vantera une démocratie qui n'existe que sur le papier. Et nous, nous continuerons à arguer, indéfiniment, que les tares du code résident dans le fait que celui-ci a été élaboré dans une situation d'urgence qui n'aurait pas permis de traiter tous les détails. Il faut dire que, dans cette situation, les concepteurs cherchent à faire passer n'importe quelle loi de façon à transformer l'urgent ou l'exceptionnel en fatalité pour justifier l'injustifiable. Les situations d'urgence produisent à chaque fois un code qui survit aux journaux. C'est pourquoi, nous réclamons cette fois-ci un code ordinaire, protégeant la presse et protégé par la presse, un code qui vienne à son secours et non une guillotine qui coupe les plumes libres. La manière dont le pouvoir appréhende cette réalité et avec cette célérité donne l'impression qu'il veut la contourner, comme si le seul fait d'élaborer un code de l'information réglerait tous les problèmes. C'est d'ailleurs le premier péché, car le pouvoir ne s'est pas donné ni n'a laissé aux médias suffisamment de temps pour faire son autocritique. La sagesse recommanderait plus d'attention avant de procéder à l'amendement, à l'annulation ou à l'enrichissement de ce code pour le simple prestige d'en mettre en place un nouveau. Des réformes sandwichs Loin de tout préjugé, il nous semble qu'un courant œuvre sciemment à l'accélération de la mise en place de ces réformes. C'est exactement comme on prépare des sandwichs : «Voulez-vous des réformes ? D'accord ! Vous aurez tous votre part de réformes, en temps record et avec la sauce que vous demandez !» Le très peu de temps qui est laissé aux gens de la corporation ne permet aucune possibilité d'apporter leur contribution. Au contraire, ils ont l'impression que les dés sont déjà jetés et qu'il ne servait à rien d'être de la partie. Le plus paradoxal est qu'on demande aux gens de la profession de présenter des propositions relatives à une loi organique, celle relative à l'information, pendant que l'Etat se démène à amender la Constitution, qui est la loi fondamentale. Cette Constitution, que tout le monde veut changer, doit en premier lieu comporter de nouveaux principes garantissant plus de libertés sur lesquelles sera fondé le nouveau code de l'information. Car une loi organique est soumise au contrôle préalable de la Constitution et est adoptée par les deux tiers du Parlement, contrairement à une loi normale qui, elle, est soumise au contrôle ultérieur de la Constitution et est adoptée par une majorité de votants au Parlement, c'est-à-dire à la majorité de membres présents seulement. Cela dit, mettre une loi organique de l'ampleur du code de l'information entre les mains d'un Parlement illégitime, de l'avis même des parlementaires qui avouent ne représenter qu'eux-mêmes, lui ferait perdre toute sa valeur morale. En même temps, il est inconcevable qu'une telle loi passe par décret présidentiel parce que légiférer par décret présidentiel consacre la délégitimation du Parlement, aggrave son cas et encourage tous les réfractaires au changement et aux réformes. Et s'il faut attendre les prochaines élections législatives, que tout le monde perçoit comme un des instruments de réformes, pour voter le nouveau code de l'information, pourquoi mettre la charrue avant le bœuf ? (A suivre) Rachid Hamlil, Institut des sciences politiques et de l'information [email protected] Traduit par Mussa Acherchour

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