La Nouvelle République : Quels sont les objets de l'AFMC ? Dr Tafat Bouzid Abdelkrim : La formation médicale continue a pour but la réactualisation des connaissances acquises lors des études : c'est un facteur d'évolution et d'adaptation des professionnels. On ne peut parler de FMC sans formation initiale. Les médecins, quels que soient leur mode d'exercice ou leur spécialité, ont le devoir déontologique de se former et d'évaluer leurs pratiques. La FMC est un moyen d'apprentissage permanent pour actualiser le savoir, la compétence et la performance des professionnels de santé et avec pour seule finalité, l'amélioration de la santé des patients en leur garantissant une qualité des soins et en les aidant à protéger ou restaurer leur capital santé et d'être à l'écoute de l'information médicale concernant les avancées scientifiques les plus récentes dans le domaine de la santé. Pourquoi le médecin reste-t-il réticent à la prescription du générique ? Il est naturel et légitime que le médecin qui prescrit un générique s'interroge sur le bien-fondé de sa prescription. Il se voit confronté à plusieurs situations dont certaines ne sont pas sans poser quelques interrogations éthiques car plus généralement comme pour n'importe quel produit, il engage sa responsabilité en prescrivant un produit plutôt qu'un autre, en l'occurrence un générique en lieu et place d'un principe. Les enjeux politiques et économiques que représente le générique sont considérables et l'on comprend que les Etats et leurs organismes de protection sociale, soucieux de leurs dépenses de santé, se préoccupent de l'accroissement de ce marché. En tant que partenaires de la santé, les laboratoires doivent apporter une contribution déterminante dans l'amélioration de la qualité des soins des connaissances et l'information sur le bon usage via notamment leur participation à l'obligation de FMC pour tout médecin. La FMC induit-elle des modifications dans la pratique ? La FMC pourrait mieux contribuer au bon usage des médicaments étant donné que nos consultations se concluent à 90 % des cas par une ordonnance, un point très important qui devra être regardé avec la plus grande attention afin d'éviter que s'instituer un clivage entre FMC des médecins prescripteurs et FMC des médecins non prescripteurs des soins (médecin du travail, médecin de PMI médecins scolaires, etc.), favoriser la prévention, améliorer la relation médecin malade, maîtriser les nouvelles techniques médicales. En résumé, la FMC devra comporter donc plusieurs volets : le perfectionnement des connaissances, l'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, la prise en compte des priorités de santé publique, la maîtrise médicalisée des dépenses de santé. C'est pour cela que l'association médicale de formation continue de Bordj Ménaïel n'a jamais cessé d'assurer des journées scientifiques sur diverses maladies par l'intervention d'imminents professeurs en médecine. La présence des médecins spécialistes, dont des chirurgiens et des urgentistes, est légitime car la FMC assure une base de garantie de compétence. Un dernier mot ... Ecoutez, le monde change, la FMC doit changer !