L'ambassadeur américain à Alger, Henri S. Ensher, est revenu hier sur la visite effectuée samedi par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, à Alger. Il estime que celle-ci «témoigne des fortes relations» qui unissent l'Algérie et les Etats-Unis. Il a indiqué, en outre, que la secrétaire d'Etat s'est félicitée de la décision du gouvernement algérien d'inviter des observateurs étrangers à l'occasion des prochaines élections législatives, faisant part du souhait de son gouvernement de voir une «forte participation» au prochain rendez-vous électoral, «notamment des jeunes, en tant qu'électeurs, élus et volontaires». Cette intervention de l'ambassadeur s'avérait très opportune pour éclairer l'opinion publique sur une visite qui avait donné lieu à moult interprétations dans la presse, et au sein de la classe politique algérienne, en levant ainsi certaines confusions. Car si certains ont considéré cette escale de Mme Clinton, aussi brève soit-elle, comme une «caution», un «blanc-seing» aux réformes politiques engagées par Alger, et surtout au processus électoral en cours, qui intervient dans une conjoncture régionale particulière et redoutable, il est des voix qui essaient de lire les propos tenus par Mme Clinton, disant que «les peuples maghrébins méritent de décider pour eux-mêmes», plutôt comme un appel subtil au changement radical, tel qu'il se manifeste dans les pays en proie aux soulèvements populaires. Alors que jusqu'à la veille de cette visite, les mêmes voix tablaient sur un raccourci facile à faire, dès lorsqu'il est clair que Washington apporte un soutien diplomatique multiforme aux révoltes dans le monde arabe. La direction américaine actuelle est même accusée d'attiser les tensions dans cette partie du monde, et d'encourager le changement chaotique. Même si pour le cas de l'Algérie, les Etats-Unis ont, au contraire, toujours apprécié les ressorts démocratiques d'un pays qui a survécu à une décennie de chaos sans pareil.