Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines effectuera, mercredi, une visite de travail et d'inspection de son secteur dans la wilaya de Annaba. Ce rendez-vous est très attendu par les décideurs locaux et les syndicalistes de différentes unités de production. Cette rencontre est particulièrement importante à ArcelorMittal Algérie ayant siège à El-Hadjar où le plan de réhabilitation des installations de production est bien entamé, au niveau de la zone chaude particulièrement avec la mise à l'arrêt du Haut Fourneau n°2. A son achèvement, cette opération de réhabilitation qui nécessitera un milliard de dollars accordé par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) pour le développement du complexe sidérurgique d'El-Hadjar (Annaba), permettra de porter la production de l'acier à plus de 2 millions de tonnes à l'horizon 2017. C'est pourquoi, le ministre a tenu à vérifier le début de l'opération de réhabilitation qu'il avait lui-même annoncée à l'issue de la tripartie gouvernement-UGTA-patronat de septembre 2014. Le ministre s'intéressera également au problème que posent les revendications des 350 travailleurs de la filiale ArcelorMittal Pipes et Tubes Algeria (Ampta) en grève illimitée depuis le 29 avril 2015. L'arrêt total des installations de production de cette filiale a négativement impacté sur les activités de nombreux clients dont Sonatrach et Sonelgaz sont les plus importants. Ce drame socioéconomique pourrait avoir un effet boule de neige sur les autres filiales si à l'issue de sa visite, le ministre n'arriverait pas à mettre un terme à la mésentente entre la direction générale et le conseil syndical de Ampta. Cette situation n'a, semble-t-il, pas incité les responsables du groupe Imital à intervenir pour tenter de mettre un terme au conflit. Et pourtant, né de la réorganisation du secteur public marchand, opérée en février dernier, ce groupe s'est fixé comme priorité le développement de l'investissement national pour se substituer aux importations et l'augmentation de son chiffre d'affaires qui devra passer de 80 milliards de dinars actuellement à 150 milliards à l'horizon 2020. Pour l'heure, on en est très loin de ce qui aurait dû être fait depuis les sept précédents mois. On se rappelle qu'avec ses 63 entreprises issues de la fusion-absorption des deux ex-Sociétés de gestion des participations de l'Etat, Contrumet (construction métallique) et Transolb (transformations sidérurgiques), pour un capital global de 65,37 milliards de DA, Imital avait projeté de barrer la route à l'import et de promouvoir le produit «made in Algéria». C'est du reste dans ce cadre qu'il a signé trois protocoles d'accord avec des partenaires étrangers. Ces protocoles privilégient le transfert technologique et les nouveaux métiers pour le renforcement des capacités de production des entreprises algériennes dont ArcelorMittal Algérie avec ses filiales. Sur leur lancée, les responsables algériens signataires de ces accords, prévoient également, l'élaboration de pactes d'actionnaires dont l'un concerne un projet d'industrialisation de la construction avec un partenaire australien, tandis que le second concerne un partenariat avec une entreprise espagnole portant sur la construction métallique dans le secteur des énergies renouvelables. A ce jour, on ne sait pas ce qu'il est advenu du troisième protocole. A la veille de la nomination au poste de ministre des Transports, le président-directeur du groupe Imital Boudjemaâ Talai, le mois de mai écoulé, était en discussion. A rappeler que le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, avait indiqué que les plans d'actions des 12 nouveaux groupes industriels devraient être soumis à l'examen du CPE avant fin juin prochain. Une fois ces plans d'action avalisés par ce dernier, les 12 groupes pourront signer leurs contrats de performance et entrer en activité. Le ministre de l'Industrie et des Mines est-il toujours dans les mêmes dispositions avec la crise économique qui frappe de plein fouet notre pays ? On en saura, peut-être, un peu plus le 7 octobre prochain (demain) lors de la visite qu'il est appelé à effectuer au complexe sidérurgique El-Hadjar.