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Dire la vérité et éviter de vendre des illusions sur l'économie algérienne
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 05 - 2016

Devant éviter toute sinistrose, un changement de la politique socio-économique devient urgent impliquant la mobilisation de tous les Algériens, loin des discours démagogiques de certains responsables qui croient faussement (mentalité bureaucratique) que la règle des 49/51% généralisée avec des surcoûts exorbitants et des lois d'investissement sont l'unique solution. Comme ce ministre des Finances qui contredit le 9 mai 2016 le rapport des cadres de son propre ministère, rendu public le 7 mai 2016, vendant encore des illusions
1.-Selon les donnée du ministère des Finance le déficit du Trésor s'est creusé durant les deux premiers mois de l'année 2016 pour atteindre près de 1 404 milliards de dinars (mds DA) à fin février 2016 (contre près de 413 mds DA à fin février 2015), soit une hausse de près de 240%. Les recettes budgétaires effectivement recouvrées (pétrolières et ordinaires) ont baissé à 713,6 mds DA contre 894,43 mds DA sur les deux périodes de comparaison (-20,2%). Quant aux dépenses budgétaires, elles ont augmenté en passant à près de 2 040 mds DA sur les deux premiers mois 2016, contre 1 222,6 mds DA sur la même période 2015, soit une hausse de 66,85% Facteur inquiétant, les dépenses de fonctionnement ont grimpé à 1 256,5 mds DA contre 937,64 mds DA (+34%), alors que celles d'équipement sont montées à 783,5 mds DA contre 284,96 mds DA (+175%) avec pour conséquence. Un solde budgétaire déficitaire de 1 326,36 mds DA sur les deux premiers mois contre 328,17 mds DA à la même période de 2015 (+304,2%) et des prélèvements de 666 mds DA sur les deux premiers mois sur le Fonds de régulation des recettes sachant que pour 2015 ces prélèvements ont atteint 2 886,5 mds DA (contre 2 965,67 mds DA en 2014) avec une hausse en 2015 de 6% du déficit du Trésor en 2015. La loi de finances 2016 tablait sur une inflation contenue à 4%, un solde global du Trésor déficitaire de 2 452 mds DA. Selon les prévisions du FMI du 25 avril 2016, le Produit intérieur brut nominal de l'Algérie (PIB) devrait s'établir à 166 milliards de dollars (mds usd) en 2016 contre 172,3 mds usd en 2015 avec une croissance du taux de chômage de plus de 11%. En 2016, les exportations devraient enregistrer une baisse à 27,7 mds usd contre 38,4 mds usd en 2015, mais devraient progresser en 2017 à 32,3 mds usd. Pour avoir un équilibre budgétaire toujours selon le FMI, l'Algérie aura besoin, en 2016, d'un prix de pétrole de 87,6 dollars/baril contre 109,8 dollars/baril en 2015. Le déficit budgétaire devrait s'élever à 15% du PIB en 2016 (contre 15,9% en 2015). Les importations en 2016 sont estimées à 57,5 mds usd contre 63,7 mds usd en 2015, et devrait atteindre en 2017 à 61,3 mds usd. Le déficit de la balance des comptes courants atteindra -28,3 mds usd en 2016 contre -27 mds usd en 2015. Et – 28,2 mds usd en 2017. Les réserves officielles de l'Algérie devraient reculer sous l'effet de la chute des prix de pétrole à 113,3 mds usd en 2016 en couvrant 22,2 mois d'importations, contre 142,6 mds usd en 2015 et poursuivront leur contraction à 92,3 mds usd en 2017. Ainsi au rythme actuel des importations et des exportations il y'a risque de l'épuisement des réserves de change horizon 2018//2019 avec un retour au FMI ce qu'aucun Algérien ne souhaite. 2.-Le cours adopté lors de la loi de Finances 2016 étant de 98 dinars un dollar, le déficit budgétaire prévu étant de 3236,8 milliards de dinars soit 33,02 milliards de dollars. Le cours du dinar le 09 mai 2016 109,37200 un dollar et de 124,5034 un euro avec un cours sur le marché parallèle fluctuant entre 175/180 dinars un euro. Ce glissement du dinar voile l'importance du déficit budgétaire dont la fiscalité pétrolière dont les exportations (97/98/% avec les dérivées) se font en dollars et le fonds de régulation des recettes et gonfle les taxes douanières de tous les produits importés dont 60% en euro . Le FRR est alimenté de l'écart entre la fiscalité pétrolière effectivement recouvrée et celle budgétisée sur la base de 37 dollars/baril. La loi de Finances 2016 prévoit des réserves du Fonds de régulation des recettes (FRR) de 1.797 mds de DA à fin 2016 soit près de 16 milliards de dollars mais au cours variant entre 50/60 dollars, devant s'épuiser fin 2016, au plus tard le premier trimestre 2017. Si l'on avait applique un cours de 75 dinars un dollar, le Fonds de régulation des recettes aurait été nul début 2016. Comme conséquence, existant une loi universelle, un déficit budgétaire induit automatiquement un processus inflationniste déjà compressé artificiellement par les subventions généralisées et non ciblées, qui sera supérieur à 6% remettant en cause le taux d'intérêt de l'emprunt obligataire fixé entre 5 et 5,75%. Le gouvernement algérien ne peut le comprimer indéfiniment grâce aux mesures monétaires, qui sont des mesures conjoncturelles, à la hausse de la fiscalité qui risque d'amplifier la sphère informelle, et aux importations qui eux-mêmes connaissent une restriction accélérant ce processus du fait de la rigidité de l'offre intérieure. C'est que 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d'intégration ne dépasse pas 15% proviennent de l'extérieur, accentuant donc les coûts de production par l'inflation importée. Un taux d'inflation élevé impliquera nécessairement le relèvement du taux d'intérêt bancaire pouvant freiner l'investissement productif, ne pouvant plus généraliser les taux d'intérêt bonifié qui constitue un transfert de rente. Aussi ces mesures monétaires et fiscales conjoncturelles sans réformes structurelles diffèrent les véritables solutions dans le temps. Pour preuve le cours du dinar est passé de 5 dinars un dollar vers les années 1970 à plus de 108 dinars actuellement et l'Algérie est toujours mono-exportatrice. Dans une économie productive structurée, exemple la Chine, cette dévaluation aurait du dynamiser les sections hors hydrocarbures dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux 3.- Il ne fait pas se faire d'illusions d'un retour du cours du pétrole à plus de 80 dollars à prix constants. Déflaté par l'évolution des indices des prix et du cours du dollar, le cours du pétrole des années 1980 équivalait avant la chute, en 2014 équivaut à plus de 90 dollars à prix cosntants . Selon la majorité des experts et institutions internationales existe plusieurs scénarios : un retour de la croissance de l'économie mondiale permettait un cours variant entre 60/70 dollars ; une croissance modérée entre 50/60 dollars ; une croissance en berne entre 40/50 dollars et une dépression mondiale un cours inférieur à 30 dollars. Etant une erreur de raisonner sur un modèle de consommation énergétique linéaire du passé, au-delà de 2020/2025 , le monde s'oriente vers une grande mutation énergétique mondiale allant vers MIX énergétique. Les deux plus grands producteurs de pétrole au monde l'ont compris. L'Arabie Saoudite consacrera plus de 2 000 milliards de dollars pour se libérer de la dépendance rentière. La Russie, ne parlant pas des USA qui ont une économie diversifiée s'autosuffisant et exportant bientôt vers l'Europe, concurrent de Sonatrach, en plus de Gazprom, du Qatar et de l'Iran, envisage de réaliser également cette transition. Car pour reprendre les propos du Ministre du développement russe, de la même façon que l'âge de pierre, qui n'a pas pris fin parce qu'il n'y avait plus de pierres, l'ère du pétrole est en voie de laisser place à des énergies alternatives. Aussi, face à la baisse du cours des hydrocarbures qui sera de longue durée et des tensions géostratégiques, l'Algérie a besoin de rassembler toutes les énergies, d'asseoir une économie diversifiée fondée sur une bonne gouvernance, ce qui mettra du temps (pas avant 2020) si l'on engage les réformes structurelles en 2016. Les ajustements économiques et sociaux nécessaires où les sacrifices devront être partagés, impliqueront des stratégies d'adaptation tant aux nouvelles mutations mondiales qu'internes à l'approche de la quatrième révolution industrielle alors que certains responsables vivent encore de l'illusion de l'ère mécanique. Pour atteindre ce but, sans chauvinisme, l'Algérie a un répit de trois à quatre ans (voir nos interviews au Point.fr et à RFI avril 2016- Paris) et a toutes les potentialités pour y arriver, une dette extérieure inférieure à 4 milliards de dollars, des réserves de change supérieures environ 140 milliards de dollars en avril 2016 qu'il s'agit de ne pas gaspiller et surtout la ressource humaine richesse bien plus importante que toutes les réserves d'hydrocarbures. Les solutions ne sont pas essentiellement économiques mais aussi politiques. Faute de quoi il ne faut pas s'attendre à un retour à la croissance avec les risques d'une déflation sociale à terme et d'une déstabilisation qui aurait un impact sur toute la région africaine et euro-méditerranéenne.

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