Pendant que la désinformation bat son plein, le seul recours dans le dossier de l'Algérienne des eaux d'Annaba reste, une fois encore, confus. Les autorités locales comme les experts en charge de ce dossier épineux se doivent de sortir de leur réserve pour expliquer ce qui se passe. Quel est donc ce député qui s'est permis d'imposer son diktat dans le détournement où l'exécution à un prix symbolique d'une conduite d'eau potable dans son pré-carré ? A-t-on étendu l'enquête aux années ayant précédé le détournement de fonds de l'agence « Ménadia » ? En se penchant sur les détails qui caractérisent certaines opérations commerciales d'avant 2010, l'actuel wali d'Annaba Mohamed Salamani veut-il convaincre ses administrés qu'il ne laissera rien passer ? Lors de la session ordinaire de l'APW locale tenue ce dernier jeudi, ce commis de l'Etat n'a pas pu se retenir d'exprimer son étonnement lorsqu'un élu a dénoncé la signature de marchés publics portant sur divers travaux que le directeur de l'ADE aurait engagés. « Je n'ai signé aucun marché », a affirmé le wali médusé. De par sa mission de répondre aux besoins de la population en termes d'eau potable, l'ADE est un outil dont le premier bénéficiaire reste et demeure le citoyen. Le droit de ce dernier à l'information juste ne doit souffrir d'aucune défaillance, car il s'agit justement de données qui le concernent. Ce que la wilaya cherche à matérialiser et c'est ce qui doit être compris par la masse. Ceux-là qui, à priori, dans divers secteurs, refusent de communiquer ont eux-mêmes besoin d'être mieux éclairés. Ils sont particulièrement nombreux dans le Conseil exécutif de la wilaya. Ce qui pose une fois encore la question de la disponibilité de l'information. Alors que les jours du lancement du Programme d'action du gouvernement (PAG) se décomptent tout autant que les prochaines élections locales, il est plus que jamais utile d'informer suffisamment le grand nombre. Particulièrement à Annaba, wilaya noyée dans l'incompétence, la corruption, les abus de pouvoir et d'autorités. C'est apparemment le cas à Annaba où le dossier ADE pose le problème de compétences des principaux administrateurs ? Que peut apporter le PAG et quelle action peut-on entreprendre pour matérialiser le projet portant réalisation d'une station de dessalement de l'eau de mer ? Quel bénéfice le citoyen peut-il en tirer ? C'est dire que le citoyen a le droit de savoir. L'affirmation du wali d'Annaba portant sur l'approfondissement de la question « ADE » et l'implication des cadres et experts en charge du dossier, pourra aider à dissiper le flou actuel. Comme ils pourraient aider à mettre fin à cette démarche de diabolisation de l'entreprise ADE. Or, à ce niveau, partout les portes se sont fermées. La seule voix qui prime actuellement est celle du ouïe dire et aucune autre, ne serait-ce pour apporter un minimum de contradiction dans ce bal de déclarations qu'on peut supposer vraies. Pourquoi l'enquête judiciaire n'a-t-elle pas étendu ses investigations à la direction commerciale de la période antérieure au détournement ? Quelles sont du point de vue technique les véritables raisons à l'origine de la condamnation pour détournement de fonds et complicités à différentes peines de prison de 22 cadres et agents de l'ADE ? Autant de précisions qui ont manqué pour apporter des éléments d'informations à même de confondre les détracteurs intérieurs et extérieurs à l'entreprise et situer l'opinion publique. Actuellement, dans, en dehors et sur la place publique, la polémique enfle quant au rôle négatif joué par certains centres de décision au ministère des Ressources en eau dans cette affaire. Actuellement, la confusion est à son paroxysme à Annaba. Et voilà que, ce dernier jeudi, un élu de l'APW met carrément ses deux pieds dans le plat. Se faisant, il a davantage accentué le flou avec sa dénonciation d'un marché qui aurait été signé. Le wali a publiquement nié son existence. Sûr de ce qu'il dit, l'élu a persisté et signé en citant le directeur de l'ADE comme étant sa source d'informations. C'est là, justement, où se pose la question de l'information crédible. Et en ce qui concerne le dossier ADE qui mieux, que le premier responsable de la wilaya, un élu de l'APW ou le directeur d'unité ADE Annaba, est en mesure de la donner. Il se trouve que là aussi, il y a des contradictions flagrantes. L'absence de professionnalisme de certains stimule l'ardeur des animateurs de cette situation qui, après tout, trouvent leurs comptes dans le domaine politique ou économique.