Le 20ème vendredi de protestation populaire est placé sous le signe de la fête nationale de l'indépendance. 57 ans plus tard, les Algériens sortent par milliers dans les rues de la capitale, Alger et dans toutes les villes du pays, en mémoire du 5 juillet 1962, où des millions d'Algériens ont célébrer la libération du pays du joug du colonialisme français. Mais également pour affirmer sa volonté de poursuivre son combat pour édifier une nouvelle Algérie, libre, démocratique et civile. L'une des revendications primaires échafaudée par le mouvement populaire lancé le 22 février dernier. Une autre date décisive qui marquera aux côtés de la journée nationale de l'indépendance, un deuxième moment de l'histoire et qui restera ancré dans la mémoire de toute la population. La célébration de la journée nationale de l'indépendance et de la jeunesse revêtait cette année un air particulier, distingué en sa coïncidence avec la journée emblématique du mouvement populaire du 22 février 2019. Le vendredi 5 juillet s'est annoncé dès le départ comme une journée commémorative d'exception. Des centaines de milliers d'Algériennes et d'Algériens ont occupé les rues de la capitale, Alger pour rendre hommage à tous les martyrs et toutes personnes qui a contribué à la libération de l'Algérie. Aujourd'hui, cette date symbolique se joint à la nouvelle date de la lutte populaire qui a pris forme avec le mouvement populaire du 22 février dernier et aspire à construire une nouvelle République sous les principes fondamentaux de la liberté, la démocratie, l'équité et la justice. Longtemps privée de ses droits, l'Algérie a choisi la rue pour contester un pouvoir jupitérien qui s'est enraciné depuis des années et a pris l'Algérie au dépourvu pour servir les intérêts d'une infime majorité. La Grande-Poste, à Alger a accueilli ce vendredi 5 juillet 2019, date anniversaire de la journée nationale de l'indépendance et de la jeunesse, des centaines de milliers d'Algériens. Certains manifestants sont arrivés tard le soir du jeudi pour participer à la marche historique à laquelle ont appelé plusieurs personnalités politiques et publiques. La marche de l'espoir, de la résistance et peut-être de la liberté. C'est l'objectif attendu de cette grande sortie. Marche de l'indépendance et des libertés 10h00 : quelques heures avant le début de la marche historique pour célébrer la mémoire des martyrs de la Révolution algérienne, des milliers de manifestants se sont rassemblés au niveau de la Grand-poste. Ceux qui ont pris la parole en prononcé des discours à forte teneur émotionnelle, rendant ainsi un vibrant hommage aux martyrs et aux combattants de la Révolution algérienne. Dénonçant les derniers abus des autorités envers une personnalité révolutionnaire, Lakhdar Bouregaa, arrêtée la semaine dernière. Les manifestants ont exigé la libération de tous les détenus d'opinion et politique arrêté au cours des manifestations précédentes car ils arboraient un autre drapeau que celui de la nation. La Grande Poste, commence à être saturée, la foule commençait à se diriger vers d'autres lieux de mémoire. Le cortège s'est orienté vers la rue Hassiba Benbouali, pleine à craquer de monde. Il défilait avec leur drapeau et chantait la liberté et des chants patriotiques que la nouvelle génération devait aux martyrs de la liberté. Les chants entonnés de partout accompagnés tantôt des youyous des femmes, qui disparaissaient sous le bruit des pales des hélicoptères qui survolaient les lieux, depuis la matinée. Alger demeure toujours sous la haute surveillance des forces de l'ordre. Interdite d'accès à tous les autres manifestants venant se joindre à la marche de la capitale. La police siège à l'intérieure de la ville tandis que les Gendarmes bloquent le périphérique. Ce qui n'a pas empêché les marcheurs d'atteindre leur objectif. Au moment où la foule s'emparait du centre d'Alger et scandait des slogans hostiles au pouvoir et crier au départ des résidus du pouvoir de Bouteflika, le Chef d'Etat Abdelkader Bensalah se rend dans une discrétion totale avec son cortège ministériel à Ryad El Fath, pour un dépôt de gerbes devant la stèle des chouhada. De haut de ce monument historique, il est difficile de ne pas entendre les cris des manifestants et de ne pas voir la marée humaine. 14h55 : les algérois se joignent en renfort au mouvement plein d'émotion et de gratitude, mais également de colère et de déception. «Le combat continu. Nous allons poursuivre la lutte jusqu'à ce que nous obtiendrons notre liberté et construire un Etat légitime», a commenté, Rabah, fils de chahid qui brandi dans les aires le portrait de son père, aux côtés du drapeau national. Le 20ème vendredi de la mobilisation populaire a été marqué par la présence de plusieurs figures emblématiques de la guerre de Libération qui accompagnaient le peuple dans sa lutte pour la liberté et la démocratie. Aux cris de «Etat civil et non militaire», «Libérer les détenus d'opinion», «Algérie unie et non au régionalisme», les manifestants ont marqué leur nouvelle journée de mobilisation. Dans l'espoir d'aboutir à une solution de sortie de crise, à quelques jours de l'expiration du mandat de Bensalah, les Algériens retiennent leur souffle et affirment leur détermination. 17h45 : la mobilisation est toujours forte, fidèle à son caractère pacifique.