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Cheikh Benbadis, défenseur de l'identité nationale
Journée du savoir
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 04 - 2021

Le peuple algérien a célébré, vendredi, la Journée du savoir (Yaoum el Ilm) coïncidant avec le 81e anniversaire du décès du leader du mouvement réformiste en Algérie, Cheikh Abdelhamid Benbadis qui a plaidé tout au long de sa vie la cause du changement effectif fondé sur l'attachement de l'individu à son identité et unité nationales.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait affirmé dans un précédant message à l'occasion de la Journée du savoir (Yaoum el Ilm) célébrée le 16 avril de chaque année que «notre peuple célèbre cette journée en glorification des Oulémas, et Maîtres des enseignants et en célébration des hauts faits du pionnier de la renaissance scientifique, religieuse et culturelle, le réformateur et le fondateur de l'Association des Oulémas musulmans algériens, l'érudit Cheikh Abdelhamid Benbadis, arguant qu'«il a été parmi les premiers à croire que la libération de la patrie passe par l'émancipation des esprits de l'ignorance et de la superstition en affirmant que «le savoir est le seul flambeau qui éclaire la vie, les paroles, les actes et les croyances». «L'érudit Cheikh Abdelhamid Benbadis s'est opposé jusqu'au dernier souffle à tous les plans du colonialisme français d'occultation de l'identité nationale et de destruction de la doctrine de la nation et à toutes ses tentatives d'annihilation de sa langue, de corruption de ses mœurs et d'altération de sa culture», avait écrit le président Tebboune. Avec force, il s'est élevé contre les plans d'assimilation lorsqu'il clama face à l'occupant abject que «La Nation algérienne n'est pas la France, ne peut être la France et ne veut pas être la France. Il est impossible qu'elle soit la France, même si elle le voulait».
Le plaidoyer réformiste de notre érudit Cheikh dont l'objectif consistait à «consacrer la modération à travers l'éradication de la corruption», était fondé sur les bases d'un changement positif sous-tendu par une étude réaliste visant à corriger les croyances, à favoriser l'accès de l'individu algérien à l'enseignement et à préserver l'identité et l'unité nationales. Il insistait sur l'importance de l'attachement du peuple à ses fondements». En 1913, il avait initié son projet civilisationnel après son voyage au Hedjaz (Arabie Saoudite) où il avait rencontré son compagnon Cheikh Bachir El Ibrahimi. Les deux hommes avaient décidé alors de poursuivre la lutte par le savoir sur un double front face au colonialisme français d'une part et aux tentatives d'instrumentaliser la religion d'autre part, à travers la création de l'Association des oulémas musulmans algériens (AOMA) en 1931.
Conscient du pouvoir des médias dans la démarche du changement, il créa le journal El-Mountakid en 1925 et en a fait le slogan «La patrie est avant tout et le droit est au-dessus de tout le monde», avec d'autres journaux tels que Le Chihab et El-Bassair dans le but de jeter les bases d'une «révolution intellectuelle» – Comme l'a qualifié le penseur Roger Garaudy -, qui a été une référence et un support pour un grand nombre de dirigeants de la guerre de libération et s'est répercuté dans les clauses de la Déclaration du 1er novembre. Cette révolution intellectuelle s'est reposée sur un arsenal éducatif composé – selon certaines ouvrages – «d'environ 124 écoles supervisées par 274 enseignants, et jusqu'en 1954, elles comprenaient environ 40 000 élèves, outre la création en 1947 à Constantine de l'institut secondaire Benbadis, chargé de la formation des enseignants et des étudiants».
Ce courant destiné aux enfants et aux adultes issus de différentes couches sociales, se dressait comme un bloc impénétrable face aux pratiques de l'occupant français et aux actions des pères blancs visant la dépossession du peuple et à faire la rupture entre lui et son identité et son patrimoine culturel. Cheikh Benbadis a donné une dimension politique, sociale et culturelle de premier plan à son projet de réforme, en jetant les bases de l'enseignement de la langue arabe et des fondements de la religion et en encourageant l'émergence de nombreuses associations culturelles et sportives. Et dans un précédent témoignage de M. Abdelhak Benbadis, frère du savant réformateur et président d'honneur de sa fondation, il avait déclaré que l'imam «n'hésitait pas à s'asseoir devant toutes les personnes, en se concentrant sur la diffusion des connaissances pour les adultes et les enfants, femmes ou hommes». En 1938, soit deux ans avant sa mort, il avait achevé l'interprétation du Saint Coran et il présentait quotidiennement pas moins de 15 leçons d'interprétation du Coran et des sciences de la religion. Né à Constantine le 4 décembre 1889, Abdelhamid Ibn Mohamed El Mostafa Ben Mekki Benbadis est issu d'une famille aisée connue pour son amour pour le savoir.
Il apprend le saint Coran à l'âge de 13 ans. En 1908, il se rend en Tunisie pour poursuivre ses études à la mosquée Zaytouna où il a eu son diplôme en 1912 et enseigné pendant une année. Le Cheikh s'est rendu à El Hidjez pour accomplir le pèlerinage. Sollicité pour des donner des cours à la Mosquée de la Médine, Benbadis y est resté 3 mois. Après son voyage à El Hidjez, le Cheikh part à la rencontre des grands savants et hommes de lettres de la Ouma aux plusieurs pays arabes dont le Moyen-orient et l'Egypte avant de revenir à sa ville natale déterminé à créer l'Association des Oulémas musulmans algériens.
En 1936, Benbadis a lancé un appel pour la tenue d'un congrès islamique regroupant tous les organismes politiques et personnalités indépendantes afin d'examiner la cause algérienne. Le Congrès a donné lieu à une série de revendications soulevées à l'administration française sans aucune réponse favorable en contrepartie. Tentant de menacer le Cheikh Benbadis, le ministre français de la Défense, Daladier lui a dit «la France possède de longs canons». «Nous avons des canons plus longs, ceux de Dieu», a répliqué Benbadis. L'été 1939, l'administration française a demandé de l'Association de rédiger une lettre de soutien à la France dans sa guerre avec l'Allemagne, mais Benbadis a refusé avec force. Une année après, précisément le 16 avril 1940, le Cheikh Benbadis s'est éteint. Il a été inhumé par ses compatriotes à Constantine.


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