Le tour de vis législatif est d'autant plus lourd de sens que l'effroyable massacre de la population de Gaza soulève une immense vague de solidarité à travers toute la Tunisie. Kaïs Saïed lui-même, le chef de l'Etat, est un opposant de la première heure au sionisme, dont il a dénoncé depuis longtemps les desseins mortifères : exterminer le peuple. Alors que l'inertie et le silence complices des puissances occidentales devant l'horreur du génocide commis par Israël les déshonorent à jamais, la Tunisie s'illustre par une volonté politique des plus louables, dont il faut saluer la visée : criminaliser le moindre lien avec l'Etat d'apartheid israélien et ses criminels de guerre. Ainsi, la commission des droits et des libertés à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a approuvé, lundi, à l'unanimité, une proposition de loi allant dans ce sens. C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public par le Parlement, précisant que des séances d'audition seront organisées au sujet de ladite proposition, selon l'agence Tunis Afrique presse (TAP/officiel). Les débats entre les députés ont porté sur la nécessité de durcir les sanctions relatives aux crimes liés à la normalisation. Ceux-ci ont, par ailleurs, examiné les propositions d'amendement de l'article 2 de cette proposition qui sont axées, pour la plupart, sur la définition du concept du traitement direct ou par la médiation avec l'entité sioniste. L'article amendé a été adopté à la majorité des membres présents. La présidente de la Commission des droits et libertés à l'Assemblée des représentants du peuple, Hela Jaballah, a déclaré au micro de la radio Mosaïque FM que le projet de loi comprend la définition de certains termes à savoir «entité sioniste», «la normalisation» et «le crime de normalisation», incluant les actes qui engendrent des poursuites en justice. Elle a expliqué que toute personne qui tente ou participe, communique, collabore ou traite avec l'entité sioniste à travers différentes activités culturelles, commerciales, militaires, relatives à l'enseignement ou autres, est susceptible d'être poursuivie pénalement sur la base de cette loi.