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Il était une fois à Sedrata Kateb Yacine Ben Mohamed
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 11 - 2010

, La pensée et les oeuvres de Kateb Yacine continuent à traverser allégrement les temps. Il faut souligner qu'il n'y a, jusque-là, que vingt et ans ans qui nous séparent de lui, plutôt qui nous unissent à lui, car cette période n'a jamais été un trou vide : elle est toujours imprégnée par la présence de l'homme et son succès, surtout par son influence et les intenses débats qu'avait fait naître l'interprétation de toutes les nuances complexes de son parcours et de son combat.
Aujourd'hui, en parlant de cet homme exceptionnel , je n'ai guère l'intention de disserter sur son travail artistique et littéraire , car je n'ai ni la prétention ni la capacité de le faire, encore moins de redire ce qui a été si bien dit par d'autres. Il s'agit tout simplement de rendre un modeste témoignage plutôt que de parler d'une admiration profonde pour l'humanisme d'un écrivain ayant sacrifié toute sa vie au service des plus démunis. Aujourd'hui encore, si son nom s'impose de nouveau, surtout quand revient le 28 octobre de chaque année, le jour de sa mort à Grenoble (France) en 1989, c'est autant par les enseignements et par les souvenirs qui m'habitent parce qu'il fut pour moi tout un privilège de le voir pour la première fois en cette journée de l'année 1973 près du CEG de Sedrata. En cette année, je n'avais pas l'âge de Kateb Yacine, car il avait exactement l'âge de mon père alors que je n'avais que 11 ans. Je me rappelle qu'il portait un chapeau de paille enfoui jusqu'aux sourcils et était assis au bord du trottoir..., la grande figure de la littérature algérienne assis sur le trottoir (!?). Si la mémoire ne me trahit pas, ce fut le jour où la ville recevait la Hadika essahira. Ce show pour enfants me plaisait énormément, par ses mélodies composées par Lamine Bechichi, fils de Cheikh Belgacem, l'autre voisin sédratien de Kateb Yacine. Je vis donc Kateb cet après-midi. Sa voix coléreuse et le geste saccadé de sa main animaient le coin, alors qu'il discutait avec deux autres personnes. L'un deux était un enseignant très connu en ville. On l'appelait Si Amar Tlili (décédé en 1998). Cet enseignant était incontestablement le champion des documents épigraphiques romaines et un défenseur infatigable du site archéologique de Khemissa Takfarinas ( Thubursicu Numidarum), à 12 km au nord de Sedrata. Si Amar m'envoya des fois chez Kaddour Bechichi, l'unique libraire de la cité, pour acheter El Moudjahid. A l'âge de 11 ans, j'avais une idée sur si Amar, mais aucune de ce que pouvait être cet homme en bleu de chauffe.
Le billet de cinq dinars
Je passais tranquillement devant le groupe en exhibant la feuille de classement scolaire. Ce fut le jour de la remise des bulletins de l'école, un dépliant bleu sur lequel est insérée majestueusement la signature du directeur de l'école de garçons, actuellement école Abid Saïd, de Sedrata, feu Si Maâmar Boubakeur. Et quelle signature ! On revoit plus ce genre d'émargement par les temps qui courent. En tout cas, elle était devenue pour nous une source d'inspiration artistique, si le mot s'y prête, car elle appartenait à un homme pétri dans l'enseignement et ayant grimpé grâce à son caractère dans l'estime collectif. Yacine me demande de m'approcher. En vérité j'en avais l'intention pour que Si Amar me voit et me demande encore un mini-marathon vers l'office de ammi Kaddour. Apporter le journal à M. Tlili c'est comme accomplir une tâche patriotique, mais, cette fois-ci, c'est la silhouette assise sur le bord du trottoir qui se leva et prit mon bulletin. Des yeux brillants mais un visage austère au point où j'ai failli trébucher et oublier l'effet de l'imposante signature car je voulais bien situer dans la hiérarchie sociale cet homme au chapeau de paille par rapport au directeur de l'école de garçons de Sedrata. Mais lorsqu'il vit mes notes sa voix tendre m'enveloppa. Il voulait savoir le nom de l'instituteur de français, et c'est Amar Tlili qui répondit en nommant Mellal Mohamed, l'éducateur auquel on fait référence lorsque l'on parle de la classe CM2 . Yacine semblait connaître le professeur. Il avait, à ce moment-là, deux soeurs qui pratiquaient dans l'enseignement. La première vit toujours à Sedrata. Au début de 1990, elle a voulu rendre hommage à son frère, quatre ans après sa mort, en participant à l'organisation d' une petite rencontre à laquelle personne n'est venue Ce fut la mode de Zanadani et des régiments d'abrutis qui géraient la culture de l'inculture. La seconde aurait déménagé depuis longtemps vers l'Algérois. Bref, Kateb Yacine mit sa main dans sa poche et fit sortir comme un magicien un billet de cinq dinars au moment où un autre élève se tenait derrière moi . Probablement, devrais-je les partager en friandises chez ammi Salah Boujellal, me dis-je ? «C‘est exactement ça», répondit Yacine. Un premier exercice du socialisme scientifique en somme. La récompense me réjouissait énormément alors que, sur mon dos, il y avait encore le tatouage de l' égoïsme d'un enfant qui voulait avoir les cinq dinars pour lui tout seul car je n'ai jamais eu plus qu'un dinar que père me donnait en attirant l‘attention de toute la rue d‘El Fida. A l'époque de Boumediene , ce billet portait un décor sur lequel il y avait loughat al khachab (langue de bois). Comme si le pays était en crise, on veillait coûte que coûte à le coller à l'Egypte . On ne savait même pas transcrire correctement sur les billets de banque nos symboles fondateurs et représentatifs, comme disent les Américains. En somme, Yacine n'aimait pas Boumediene non pas à cause des billets de banque, mais à cause de son coup d'Etat de 1965. Je pense qu'il gardait un penchant vers Ben Bella, celui qui visita deux fois Sedrata, dont une où il était accompagné d'Ernesto Che Guevara. Kateb Yacine parlait souvent d'une autre personne, le docteur Khemisti, celui qui avait refuseé la venue de 25.000 Egyptiens pour encadrer l'enseignement.
Les Kebaltyia ou Beni Ghmat
Ma joie était à son paroxysme lorsque mon grand-père m'informa par la suite que nous venons du douar des parents de Kateb Yacine, le lieu que je n'ai jamais cessé d'aimer : Sfahli ,la terre de Nedjma, actuellement dans la commune de Hammam N'bails (Guelma), et que nous avons des cousins dont les oncles maternels sont des Kebaltiya, tribu à laquelle appartenait Yacine. Les cousins guelmois de Yacine appelaient cette région de Nador la zone orientale de Guelma.
(A suivre)


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