On a vu qu'avec la perception qui a cours au niveau des opérateurs sur le rôle de l'Etat, il s'en est suivi une dérive des prix dans les produits alimentaires. Il n'est pas facile de passer d'une époque où le travail était un droit à une époque où il est une chance assez rare, d'une époque où c'était à l'Etat que revenait l'obligation de fournir un emploi à une époque où c'est à l'entrepreneur public ou privé de recruter sans que l'obligation ne lui soit signifiée, d'une époque où le recrutement était suivi d'un plan de carrière à une époque de CDD, contrat à durée déterminée, c'est-à-dire que rien n'est définitif. Il y a des discours qui ne passent plus, quels que soient les efforts déployés pour y parvenir. Lorsqu'on tente de convaincre les populations qu'il est grand temps qu'elles renoncent à l'exigence d'un Etat providence qui leur procurait le sentiment de confort et de sécurité, qu'elles doivent accepter que soit abaissé le niveau des barrières de protection sociale, alors que les conditions ne sont pas encore prêtes pour que les entreprises deviennent performantes et fournissent aux travailleurs un coussin amortisseur pour les frustrations socioéconomiques, il est évident qu'un tel discours ne passe pas encore et ne soit pas reçu sous l'angle de sa validation. Il est normal alors qu'il soit attendu que les populations recherchent encore la sécurité en demandant plus d'Etat, ou plus particulièrement, tout Etat, pourvu que le minimum soit garanti et l'impression est encore grande qu'il n'y a que l'Etat pour le garantir en continuant, comme par le passé, à être un pourvoyeur d'emploi, quitte à retourner aux formules d'usines clé en mains ou produits en mains... S. I.