Belmehdi préside la cérémonie d'installation de la commission de suivi du hadj 1446h/2025    L'Algérie appelle l'ensemble des Libyens au dialogue pour surmonter les différends    Souk Ahras : le 11ème festival cultuel national de musique andalouse du 20 au 24 mai    Le président de la République souligne la convergence totale entre l'Algérie et la Slovénie concernant tous les dossiers    Le président de la République procède avec le Premier ministre slovène à la signature de la Déclaration commune    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie auprès de Saint Vincent et les Grenadines    Conférence des femmes parlementaires musulmanes: les efforts de l'Algérie dans la protection et la promotion de la femme soulignés    UNRWA dénonce "une instrumentalisation de l'aide humanitaire"    Le président de la République dépose à Ljubljana une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative des victimes des guerres    Accidents de la route: 41 morts et 1584 blessés en une semaine    Espagne: démantèlement d'un réseau criminel impliqué dans la contrebande de haschisch en provenance du Maroc    Sur une plainte d'ONG: la justice britannique se penche sur les ventes d'armes à l'entité sioniste    Colloque sur les crimes de la France coloniale en Afrique: appel à la reconnaissance des massacres du 8 mai 45    Du suspense pour l'USMA, le CSC, l'ESS et l'OA    Un fonds d'un milliard de dollars pour le cinéma africain    Les contraintes des services et l'absence de réponse aux doléances du public    Pour la réhabilitation de la Cour des comptes en hibernation, comme institution de prévention et non de coercition    Saâdaoui s'assure du bon déroulement des préparatifs des examens officiels    Paris cherche à doubler sa flotte de chasseurs nucléaires    Renouvellement de la convention de sponsoring pour trois ans    « La violence a jalonné l'histoire humaine »    «Crime contre l'humanité», Emanuel Macron hésite à prendre des décisions claires...    Le président de la République visite le palais-musée de la région de Brdo en Slovénie    Cinéma : Appel à candidature pour le prix "Jazair Awards 2025"    Des victoires qui sauvent et… des défaites qui menacent    Les souffrances s'aggravent !    Journées de sensibilisation destinées à la préparation psychologique des candidats aux examens de fin de cycle scolaire    « Retailleau est le pollueur de la relation entre Alger et Paris »    Sur les chemins de la mémoire    Sonatrach/FAF : renouvellement de la convention de sponsoring pour trois ans    La gestion totale des structures de la jeunesse tributaire d'une autorisation du ministère    La marque de fabrique des Renseignements algériens    Coupe d'Algérie de Cyclisme sur route à Oran/course en ligne : victoire de Abdallah Benyoucef et Ziani Amine    L'Algérie A' dispose de la Gambie (3-0) et valide son ticket pour le CHAN 2025    Le port de couteau, une menace publique !    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les disparus: vaut mieux les assumer
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 01 - 10 - 2012

Qu'est-ce qu'un disparu ? C'est quelqu'un qu'on n'arrive pas à enterrer, paradoxalement. En Algérie, ils sont des centaines sous le tapis de la réconciliation. Question de fond: peut-on fonder un Etat sans le devoir de sépulture pour les siens ? Non. La question des disparus en Algérie sera encore là dans des décennies. On peut faire semblant de l'oublier, crier comme Bouteflika que les disparus «ne sont pas dans ma poche», ou frapper les familles de disparus qui protestent à Alger comme avant-hier, cela ne mène à rien. Les disparus sont ceux qu'on arrive le moins à tuer ou à faire disparaître. Ils pèsent de tout le poids de l'invisible sur les visages, les mœurs, la légitimité, le droit et la justice. On ne peut pas les renvoyer car ils sont partout chez eux. On ne peut pas les effacer car ils n'ont pas de corps. On ne peut pas les disperser car ils sont au-delà de nous et en nous et à travers nous. Ils suivent le pas du vivant et c'est lui qui n'arrive pas à disparaitre sous leurs yeux, paradoxalement.
Que dire et faire en Algérie ? Assumer, avouer, accepter, endosser, porter sur le dos. On ne pas continuer ainsi. On ne pourra jamais fonder un Etat sans devoir de sépulture. La question des disparus continue à être traitée sous le chapitre du trouble à l'ordre public alors que c'est trouble de l'ordre moral. On ne peut pas continuer à regarder les morts et leurs familles sous l'angle du sit-in et du policier. On ne peut pas cacher un mort, toujours, tout le temps. Ni absoudre un crime, toujours, à la place des autres. Un jour ou l'autre, il faut ouvrir ce dossier. Pas pour punir, tuer, ou se venger mais pour que l'équilibre des âmes dans le pays soit restauré. On ne peut pas demander des excuses à la France tant que l'on porte en nous la trace d'un autre crime, même entre nous. La culpabilité de l'autre diminue quand il devine en nous la culpabilité des nôtres. On ne peut pas s'absoudre de la question des disparus même quand on est loin, ailleurs ou sans lien. Il s'agit de la fondation de la morale collective et de la quête du salut personnel. Face aux morts, on ne gagne que des sursis. Un jour, il faut les rejoindre, ou leur parler ou leur demander pardon. La question des disparus n'est pas une question politique. C'est un affreux désordre de la justice et de la morale. On ne peut pas la traiter en disant qu'il s'agit de cent cas sur le total de tout un peuple. Un disparu ne se traite pas au poids du corps mais à celui du crime commis.
Du coup, cet étrange cas algérien où la «Réconciliation nationale» est présentée comme le plus grand bond fait par le pays sur la lune mais où cette loi n'est pas fêtée, est gênante, est discrète et personne n'en parle. Un jour, il faudra dire, parler, révéler ou découvrir et c'est peut-être cela qui gêne le plus derrière la peinture souriante du peuple qui s'est pardonné dans le dos du peuple.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.