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De l'inefficacité de la théorie ou le triomphe de l'action
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 03 - 2019

Très peu avant la prise de Constantinople en mai 1453, après un siège de 53 jours, les formidables bombardes Ottomanes mirent fin aux interminables arguties et autres disputes byzantines sur le sexe des anges ou de savoir combien d'anges pouvaient se mettre debout sur la pointe d'une aiguille. Vrai ou faux, ce cliché historique tenace démontre la supériorité intrinsèque de l'action sur la théorie stérile.
C'est pour cela que la vieille utopie platonicienne ou par ricochet celle d'un penseur comme Al-Farabi préconisant une cité gouvernée par des philosophes et des érudits ne s'est jamais concrétisée à travers l'histoire. Les rares moments historiques où l'idéologie est parvenue au pouvoir sont maculés de rivières de sang.
C'est la raison pour laquelle un Chef de meute, de clan, de tribu ou d'un Ost n'a jamais eu besoin d'un diplôme pour assoir son autorité et sa légitimité. Ibn Khaldoun soulignait avec justesse la primauté du sabre sur la plume dans la constitution des structures politiques éphémères du Maghreb médiéval ou dans la montée irrésistibles des turcs en Orient à son époque.
La praxis marxiste avait voulu transposer la théorie en action en faisant fi de la complexité du monde et le résultat fut invariablement un désastre humain sans précédant dans l'histoire humaine. Une idée demeure une idée, c'est-à-dire une pure création de l'esprit, laquelle ne sera qu'une tentative d'interprétation d'une réalité fuyante et changeante. Cette idée n'est jamais tout à fait conforme au à la réalité tout comme la carte n'est pas le terrain. D'où l'échec du Communisme, du Fascisme, du National-socialisme, du Nationalisme, du Populisme, du Sionisme et de tant d'autres calamités ayant le suffixe « isme ».
C'est la raison pour laquelle il n'est nul besoin à un Chef d'Etat moderne d'être un clerc ou un individu bardé de diplômes pour réussir dans l'exercice de sa mission. C'est plutôt un handicap majeur à l'action.
Dans la plupart des pays d'Europe et d'Amérique du Nord, les Chefs d'Etat sont diplômés de prestigieuses où la création de liens sociaux est bien plus importante que l'acquisition d'un quelconque savoir. Ces liens aident à les intégrer aux élites dirigeantes et à occuper des fonctions où ils ne seront au mieux que des exécutifs d'une grosse corporation sinon de simples simulacres.
Dans le monde Arabe, le pouvoir est un butin à conquérir, puis une fois acquis est gardé à vie. Cette propension ne s'est jamais estompée et est même en train de revenir en force et il est inutile d'arguer sur la volonté d'un président d'une République arabe à briguer le pouvoir jusqu'en 2034 ou d'un monarque d'un pays voisin qui se voit prédestiné à régner jusqu'en 2055 en autocrate capricieux et irascible en attendant que la médecine découvre l'élixir miracle permettant de prolonger la durée de vie biologique à ces autocrates de l'ère post-moderne.
Les titres pompeux ne servent donc à rien en politique, hormis à vendre un éventuel candidat à la magistrature suprême comme un produit marketing et cela relève de la démagogie pure et dure. Sous certaines latitudes ou le diplôme universitaire a plus une valeur sociale que scientifique, le titre de « Docteur » est utilisé à des fins de marketing politique pour tenter de conférer à son détenteur une certaine « légitimité » à gouverner. Ce qui relève d'un certain populisme de base.
Par définition, un intellectuel est par essence dans l'incapacité de gouverner une structure étatique dynamique où les rapports de force bruts conditionnent sa survie. Cette vérité essentielle du pouvoir a été comprise depuis plus de mille ans par les hardis bandits Francs et les pillards Vikings. Le pouvoir est une affaire de gens à poigne n'hésitant pas à se lancer dans l'action.
La singularité chinoise séculaire à cet égard est due à une philosophie supérieure de l'efficacité passive épousant la nature même de l'opportunité d'action, allant jusqu'à favoriser les conditions mêmes de l'action sans la provoquer et de saisir cette opportunité en y réagissant dans une relation dialectique similaire à l'enchevêtrement ordonné et mesuré du Ying et du Yang. C'est une affaire de sages secondés par des clercs commandant une Armée aux moyens redoutables.
Ailleurs, c'est généralement les bandits et les hommes mus par les passions qui font l'histoire et toute l'ancienne tragédie grecque ne dit pas autre chose que cela. Les lettrés et les philosophes la subissent entre un stoïcisme légendaire et un épicurisme débridé, tandis que la plèbe se complait dans sa condition.
Certaines images frappent l'imagination. Celle d'un candidat se prévalant de son titre de docteur aux présidentielles était en conclave fermé dans une sorte de tour d'ivoire isolé avec des experts pour élaborer une ébauche d'un programme économique fictif pour un pays où l'économie réelle n'existe pas, se voit surpris et anéanti par la célérité d'action d'un président malade et amoindri mais fort d'une très riche expérience politique de plus d'un demi-siècle dans les sables mouvants et inscrutable d'un sérail indéfinissable et indéchiffrable en disent long sur la primauté de l'action sur la réflexion.
Quelles que soient les forces sous-jacentes d'un pouvoir réel habitué depuis longtemps à toutes vicissitudes et les aléas politiques, un président de la République amoindri par la maladie a réussi à « néantisé » ses adversaires en deux temps, trois mouvements. En supprimant l'objet même du litige, il a réduit au néant un début de crise. La suite ne nous concerne pas.
Il faut savoir reconnaître la « Virtue » dans son acception machiavélienne initiale et particulière et se rendre compte qu'un Chef d'Etat expérimenté et ayant gravi les échelons du pouvoir à partir du néant est un adversaire redoutable à quiconque lui dispute le pouvoir. C'est cela la politique. Pas celle d'Aristote, mais celle pure et dure des jeux de pouvoir, des rapports de force, des simulacres de pouvoir, de l'Etat profond, de la causalité invisible, de l'approche systémique, de l'intelligence et de la force brute tout court.
Il n'y a presque à parer face à cela. Mis à part le temps et le changement structurel de l'environnement géopolitique à l'extérieur et socio-économique à l'intérieur. C'est-à-dire un processus lent et pas toujours garanti. La structure tectonique des pouvoirs réels en Occident en sont de parfaits exemples. Sous un très léger vernis de démocratie de façade se cache des rapports de force bruts sans le moindre garde-fou. La politique est un art aussi difficile que la stratégie. Il ne suffit pas de réfléchir et de revendiquer dans un domaine où prime l'action du plus fort. C'est une loi physique immuable dans l'univers dans lequel vit et évolue Sapiens.


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