Avec plus d'un million de morts et plus de cinquante millions de personnes contaminées dans le monde, le décompte des catastrophes que provoque la pandémie du corona a fini par anéantir les petits espoirs qui pouvaient encore trouver place face à une razzia phénoménale que chacun attendait. Les convictions sur les prétendues vagues successives de l'avancée du virus n'ont aucun sens et l'on doit admettre que l'épidémie s'est jouée des supputations dites savantes, car il est dorénavant prouvé qu'elle ne se soumet à aucune halte, étape ou répit. Il était donc illusoire de croire que sa présence mortifère dessinait des courbes tantôt ascendantes et tantôt descendantes et les règles des confinements, des distanciations sociales, faute de mieux, ne seraient que des dispositions élémentaires pour venir à bout du fléau. Il est devenu maintenant inévitable de trouver de nouveaux ressorts de vie car l'on ne peut continuer indéfiniment de régler sa montre au rythme des statistiques et poursuivre les accommodations restrictives pour que chaque être humain puisse trouver une explication à son existence. Ne permettre que les activités humaines essentielles prête presque à rire et interpelle une suprême magnanimité à accorder pour ceux qui ont la responsabilité politique de garantir et de sauvegarder la santé de leurs concitoyens. Mais la santé dans sa juste définition ne se résume pas seulement dans le réduit étroit d'une bonne articulation du corps humain. De par l'étendue infinie de ce qu'elle permet, elle ne serait que l'un des piliers fondamentaux de l'évolution des vies. Tout le reste des exigences vitales est perturbé par le corona qui ne se limite pas à laisser penser que la mort a un seul visage identifié. Il indique aussi que les écoles fermées, les usines en faillite, les voyages, les cafés et les restaurants interdits peuvent être aussi des trépas particuliers. Contrairement à la majorité des Européens, les Algériens n'en sont pas là. Mais le risque pour eux d'arriver à cette extrême limite n'est pas écarté. Pris entre deux feux, les autorités contraignent leurs gouvernés à la sommation d'une responsabilité individuelle tout en les obligeant à une responsabilité collective. Les deux contraintes obligatoirement nécessaires sont souvent antinomiques.