Avec un énorme retard tout de même, les voies de jonction desservant la partie haute de Mers El-Kébir via l'évitement de Mers El-Kébir sont en cours d'achèvement, a-t-on constaté récemment lors d'un parcours à travers cette liaison autoroutière reliant la RN 2 et la Corniche supérieure. Mise en service en juin 2018, cette voie de contournement (elle se fraie un chemin dans la montagne surplombant la ville de Mers El-Kébir pour passer outre celle-ci, et ce, dans un souci de décongestion et de fluidité du trafic, notamment durant le rush estival) qui bifurque de la route nationale n°2, dite aussi route des Tunnels, à hauteur de la base navale de la « Marsa », devait être connectée par la suite au réseau routier local (en amont et en aval) desservant la partie haute de cette commune. Mais l'opération a traîné depuis et, entre autres conséquences, les riverains devaient faire de longs détours ou se hasarder dans des demi-tours et des déviations illicites pour arriver à destination via un dédale de pistes tout aussi périlleuses. Autant dire que là aussi, on a fait un gros investissement en infrastructure -et à grand renfort médiatique et cérémonial lors du coupé du ruban- sans se soucier de la question fondamentale de la rentabilisation de l'équipement. Et, depuis l'acte inaugural, on est resté quatre bonnes années à faire des bricolages dans un petit rayon autour de l'échangeur façonné par l'ENGOA, au nom de la nécessité de confortement du pont et du talus, le drainage des eaux pluviales et de ruissellement, le verdoiement du périmètre alentour, l'expropriation «a posteriori» par relogement d'occupants des lieux... Le coût s'alourdissait. MIEUX VAUT TARD QUE JAMAIS Ce n'est que ces derniers mois qu'on a penché concrètement sur la question du branchement de cette desserte autoroutière avec le circuit routier desservant les localités qu'elle longe si tant et qu'on puisse parler d'un circuit routier. A vrai dire, du faisceau de chemins vicinaux de cette zone périurbaine, il ne restait que des tronçons routiers à peine carrossables tant leur dégradation avait atteint un degré avancé, au point où certains segments ont carrément disparu du paysage. Conséquence logique en l'absence totale des actions d'entretien et de maintenance. Devant cet état de fait, la DTP a dû prendre à sa charge la réhabilitation d'une partie de ce réseau local avant son raccordement avec la section autoroutière de l'évitement qui s'étend sur 5,5 kilomètres depuis l'échangeur à hauteur de Haï Hansali (ex-Longchamp) jusqu'à l'embranchement d'Aïn Khedidja (point d'intersection avec la Corniche supérieure CW44/CW44). L'axe d'intervention principal de la DTP prend départ du point kilométrique PK 1 de l'évitement -en allant de Mers El-Kébir vers Aïn El-Turck- jusqu'à la voie débouchant sur le quartier de Haï Ouarsenis (communément appelé Douar Sardina, en référence à l'ancienne usine coloniale de transformation du poisson). Un axe d'intervention va de l'autre bout du viaduc surplombant l'échangeur, pratiquement jusqu'à l'entrée de Haï Dada Youm (ex-Sainte Clotilde) côté haut du village. Cependant, si les habitants de ce village et des nombreux hameaux et fermes éparses qui gravitent tout autour ont poussé un long ouf de soulagement avec la remise en état de la voirie qui dessert leur région, il n'en demeure pas moins que leur joie aura été incomplète dans la mesure où le chantier de la DTP qui reprend leur voirie s'arrête en milieu de course et ne va pas jusque bout. LE TRÈS IMPORTANT PETIT BOUT MANQUANT En effet, l'itinéraire concerné par les travaux de réfection prend fin à hauteur du petit village dit Douar Tiartia, alors qu'il devait en principe se prolonger jusqu'à la limite avec la route qui monte jusqu'au Fort de Santa Cruz. On a en effet tout à gagner à traiter le point noir (quelques dizaines de mètres de route seulement) à cause duquel non seulement le village de Sainte Clotilde est isolé mais c'est toute la liaison montagneuse Oran-Sainte Clotilde via Santa Cruz qui se retrouve hors d'usage depuis plusieurs années. Il faut dire, par ailleurs, que faute d'entretien, principalement, une bonne partie du réseau routier de la commune de Mers El-Kébir se trouve dans un état de dégradation avancée. Le rejet de matériaux et de résidus de construction sur la bordure, et parfois à même la chaussée, a bouclé la boucle pour mettre en place un paysage pitoyable. C'est le cas notamment du chemin vicinal desservant la partie haute de Mers El-Kébir, qui part de Haï Ezzohour (ex-Roseville) via le rond-point à hauteur de l'entrée de la base navale pour se connecter avec la Corniche supérieure via le lieudit «Aïn Khedidja». Et au rythme avec lequel elle se détériore, cette route risque carrément de disparaître dans un proche avenir tant il n'y a pas la moindre action sur le terrain pour la préserver. L'ANCIEN CW44 ET PITEUX ETAT Ce qui a accéléré le processus de dégradation de cette voie et la rendue au fil des jours à la limite du praticable, c'est le déversement effréné des déchets de matériaux, de remblais et autres terres excédentaires issus principalement des chantiers d'auto-construction, en particulier les habitations illicites qui poussent çà et là sur le bassin versant de la ville. Mais il faut remonter à une douzaine d'années pour mieux comprendre la situation. Précisément à l'année 2010 qui a vu la promulgation de l'arrêté de déclassement du chemin de wilaya (CW) 44 en chemin communal (CC). On s'en souvient, à l'époque, les habitants de cette localité en sont arrivés à des actions de protestation suite à l'exclusion -selon eux- du tronçon du CW 44 desservant leur commune du projet relatif à la réhabilitation et à la modernisation de la Corniche supérieure avec ses deux branches CW44/CW45. Allant jusqu'à saisir par écrit le ministre des Travaux publics, les riverains se sont indignés contre «la marginalisation de notre localité de tous les projets qui ont concerné jusqu'ici la corniche oranaise, dont celui du chemin de wilaya n°44, aussi bien en termes de développement des infrastructures routières qu'en termes d'entretien ».