Les employés de la société industrielle algérienne de télécommunications (SITEL, SPA) de Tlemcen montent encore une fois au créneau pour réclamer le paiement de leur salaire des quatorze derniers mois. En effet, dans une lettre adressée aux pouvoirs publics concernés, quelque 79 employés dans le cadre des contrats à durée indéterminée (CDI) s'étonnent du retard de paiement et le silence observé à leur égard. « Les personnels des services généraux (cuisine, atelier, agents de maintenance, chauffeurs, agents de sécurité et d'entretien) et des services techniques (ingénieurs de télécommunications, ingénieurs d'électronique, informaticiens, techniciens, opérateurs de machines), et des services administratifs et financiers de SITEL et toutes leurs familles vivent une situation difficile. Nous exigeons la régularisation de cette situation de salaires non perçus qui nous pose de vrais soucis et le versement dans les meilleurs délais de la totalité de nos salaires qui sont bloqués depuis 14 mois ». Ils réclament également «l'application des clauses obligatoires de l'accord collectif du 3 février 2022 conclu entre l'employeur et les représentants mandatés à cet effet par les travailleurs, qui garantit les droits des salariés notamment son volet lié au départ volontaire des employés de SITEL ainsi que l'application des mises en demeure de l'inspection du travail pour le paiement de tous les arriérés de salaire des personnels de SITEL. Notre confiance dans les pouvoirs publics et autorités est grande et notre espoir demeure entier pour la régularisation de nos salaires et la concrétisation d'un plan de départ volontaire pour proposer aux salariés une indemnité de départ et assurer le bon fonctionnement de la société de SITEL qui fait face à des difficultés économiques en réduisant sa masse salariale ». Pour l'ensemble des employés de SITEL dont l'ancienneté varie de 8 à 32 ans, « les comptes sont dans le rouge et il n'y a rien qui rentre. Il faut nourrir la famille, payer l'électricité, le gaz, le téléphone, le loyer de la maison, le mouton de l'Aïd, les effets vestimentaires des enfants à la rentrée des classes sans oublier les frais du mois de Ramadhan qui arrive ça traîne, ça traîne et puis c'est lourd mentalement à force. Tout le monde est stressé», soulignent ces travailleurs qui regrettent tous le sort dans lequel ils se trouvent aujourd' hui. Précisons que la brouille remonte au mois de janvier 2020. La société SITEL qui comptait 480 salariés a été divisée en deux filières, à savoir, SITEL automotif (111 salariés) et SITEL Télécom (transféré à Alger, 14 salariés). Le reste du personnel (79 salariés) sont restés sous la coupe de la société mère de SITEL, qui avait noué un partenariat en 1987 avec le leader suédois des télécommunications ERICSSON, pour réaliser des centraux téléphoniques durant les années 1990 et accompagner l'opérateur historique AT dans la fourniture, l'ingénierie, le déploiement et la numérisation de tout le réseau téléphonique national fixe. Rappelons aussi que les personnels de SITEL de Tlemcen ont réussi grâce à leur savoir-faire à se lancer en 2017 dans la production de faisceaux de câbles électriques pour automobiles. Grâce à son expérience dans ce domaine, SITEL proposait la sous-traitance de toutes les phases de production des câbles électriques notamment les faisceaux de câbles électriques pour l'industrie automobile notamment à l'usine de Renault de Oued Tlélat (Oran), selon des normes internationales.
