Le Président Tebboune a décidé de descendre sur le terrain pour prendre lui-même, le pouls du développement dans l'arrière-pays profond. Après Djelfa, le chef de l'Etat s'est rendu dans la wilaya de Tindouf, où il a notamment posé la première pierre de l'usine de traitement du minerai de fer de Gara Djebilet. Il s'agit de la première visite d'un chef d'Etat algérien sur ce site stratégique ; considéré comme l'un des plus grandes mines au monde en termes de réserves avec près de 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer. La première leçon à retenir de ce déplacement présidentiel dans le sud-ouest du pays est que la conception jacobiniste du pouvoir, qui a longtemps prévalu en Algérie, semble aujourd'hui relever d'une époque révolue. Sortir de la capitale et des bureaux capitonnés pour aller au contact direct de la population et apporter des solutions à leurs doléances, est la nouvelle feuille de route qu'a déjà imposée aux membres de l'Exécutif gouvernemental le Président Tebboune. Au-delà des lectures que font les uns et les autres des déplacements du président à l'intérieur du pays, une chose est sûre : les Algériens accueillent avec un grand optimisme les sorties du premier responsable du pays pour aller directement au contact de la population. Pendant longtemps, l'Algérien a souffert de la pieuvre aux mille tentacules qu'est devenue l'administration, agissant comme un boulet de forçat, et réduisant à néant l'effort laborieusement entrepris pour redonner confiance au citoyen, en ceux chargés de gérer son quotidien. Le discours officiel, longtemps décrédibilisé aux yeux des Algériens, commence à trouver aujourd'hui sa traduction effective sur le terrain de la réalité. Même les décisions prises, au plus haut niveau de l'Etat, ne sont parfois pas appliquées une fois arrivées «en bas de l'échelle», décrédibilisant l'action de l'Etat et exacerbant le sentiment de rejet chez le citoyen, obligé à faire le chemin de croix quand il s'adresse à une administration pour réclamer un document ou régulariser un dossier. Le chef de l'Etat veut libérer l'initiative locale, c'est la meilleure façon de gagner du temps et de l'argent. Jusqu'à aujourd'hui, des commis de l'Etat, comme dépassés ou usés par le temps, sont restés à la traîne du train des réformes, tous azimuts, en cours dans le pays. Le limogeage du ministre de l'Agriculture et du wali de Relizane, sont un indice révélateur que la colère présidentielle a atteint un niveau qui n'est plus supportable. Tolérance zéro, l'heure du laxisme et du trucage des chiffres est bel et bien révolu.
