L'ancien secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) Abdelhamid Mehri, n'est pas d'accord avec les positions exprimées par le gouvernement algérien sur les question régionales, notamment les révolution arabes. Et il ne se prive pas de le dire publiquement. Le constat de l'ancien patron du Front de libération nationale (FLN) Abdelhamid Mehri est sans appel : le système actuel n'a toujours pas manifesté une quelconque volonté d'aller vers le changement auquel aspire le peuple algérien. « Je ne perçois pas pour l'instant une réelle volonté au sein du système de répondre à l'aspiration du peuple pour le changement. Je dis bien changement et non pas réformes », a t il indiqué, jeudi soir, lors d'une rencontre tenue sous le thème « Algérie, quelles perspectives ? », organisée dans le cadre des soirées du quotidien Algérie news.L'invité d'Algérie News, dont la prestation a été religieusement suivie par l'assistance, n'a pas hésité à mettre les pieds dans le plat en allant carrément à contre sens de la politique étrangère telle que pratiquée par le gouvernement de Bouteflika. Pour lui, l'Algérie gagnerait à soutenir le mouvement de changement dans tous les pays arabes «contre le monopole du pouvoir par un parti, une famille ou une communauté religieuse».Abdelhamid Mehri en veut pour preuve que le régime de Kadhafi n'est pas soluble en démocratie. «Je ne sais pas comment on pourra construire l'Union du Maghreb arabe (UMA) avec un régime comme celui de Kadhafi. Notre choix doit être très clair, si les responsables actuels se sentent gênés, c'est autre chose », a t il expliqué. Pour cet ancien ministre, l'Algérie ne reconquerra sa place sur plan international qu'à travers «la concrétisation de l'un des objectifs de sa révolution et qui est l'Union Maghrébine».C'est dire que la sortie médiatique de l'ex numéro un du FLN, a quelque peu brisé l'unanimisme sur la position de l'Algérie à l'égard du mouvement de changement chez ses voisins. Une prise de position pas très diplomatique, sans doute au goût du ministre des affaires étrangères Mourad Medelci voire même du président de la république. Dans ses réponses aux nombreuses questions, M. Mehri n'a pas non plus semblé donner crédit aux réformes politiques annoncées ni au changement du système au plan interne. « Je ne perçois pas pour l'instant une réelle volonté pour le changement » «Je ne perçois pas pour l'instant une réelle volonté au sein du système de répondre à l'aspiration du peuple pour le changement. Je dis bien changement et non pas réformes », a –t-il tranché. Et d'ajouter : «pourtant, il faudrait bien avoir la conscience et le courage nécessaires pour dire que ce système ne peut plus durer (…) surtout si le destin a fait que nous avons eu certaines responsabilités dans le passé ».Abdelhamid reprend la même analyse contenue dans sa lettre qu'il a adressée au président de la république en juin dernier. Il rappelle ainsi que «Tous ceux qui ont participé dans la gestion du pays d'une manière ou d'une autre assument une partie de la responsabilité ». Et de plaider pour une démarche globale de sortie de crise qui devrait faire attention à l'exclusion «de certaines parties du processus, quelles soient dans l'opposition – même islamiste – ou dans l'armée. « Tout le monde doit participer ! », a t il insisté. Abdelhamid Mehri dont la lettre au président n'a reçue aucune réponse, estime en outre que le projet de réforme du système doit «impérativement faire l'objet d'un consensus entre les différentes forces politiques». Et d'ajouter « Cela ne servira à rien » de le faire contre des responsables en place dans une allusion évidente aux décideurs civils et militaires.