A Mostaganem, le bilan annuel 2012 fait état d'une production totale de quelques 8200 tonnes de poissons. C'est là un volume de production le plus bas enregistré depuis la dernière décennie, selon les statistiques de la direction de la pêche de la wilaya. Dans un passé relativement récent, le niveau de production culminait aux alentours des 16000 tonnes/an. Sur les 8200 tonnes produites, la part de poisson bleu dépasse les 6500 tonnes, soit une proportion qui dépasse les 80 %, alors que celle du poisson blanc n'a guère dépassé les 900 tonnes. Ce qui n'est guère encourageant eu égard aux potentialités halieutiques énormes d'une wilaya qui dispose d'une façade maritime longue de plus de 120 kilomètres, de 3 ports de pêche, ainsi que d'une impressionnante flottille de pêche composée de chalutiers, sardiniers, et d'embarcations exploitées par les petits métiers. Selon les affirmations des professionnels du secteur, cette situation peu reluisante est due à l'anarchie qui règne en maitre dans un secteur qui permet de s'enrichir facilement car les prix ont flambé et la demande a explosé. Ainsi que la pêche à la dynamite, malgré son interdiction, elle reste toujours un phénomène fréquent qui cause beaucoup de dégâts aux fonds marins et le non-respect de la période de reproduction biologique du poisson est aussi une autre cause de cette régression de la production. Une autre cause de ce constat amer est l'utilisation de filets non conformes qui ne répondent nullement aux critères internationaux. Ce sont les raisons à l'origine de la raréfaction du poisson et par conséquent de la hausse des prix sur les étals. La sardine, qui était jadis le plat des pauvres, est devenue un produit de luxe que même les bourses moyennes ne se permettaient que rarement, car dépassant, souvent, les 400 dinars, elle est devenue un produit de luxe. Aussi, plus de 50% de la production est commercialisée hors de la wilaya. Les mandataires y sont aussi pour quelque chose dans cette situation, nous dit un revendeur de poisson.