«Si vous n'êtes pas capables de gérer votre institution, dégagez !» c'est l'expression la plus usitée, ces derniers jours, parmi les usagers à l'égard des responsables d'Algérie Poste. C'est dire l'ampleur de la situation vécue à travers la globalité des agences postales ouvertes au public à Arzew. Point de liquidités et, souvent, point de timbres (postaux ou fiscaux), encore moins de traitement des mandats. «Alors à quoi sert la poste ?» s'écriera un citoyen complètement désabusé. Les guichetiers, dernier maillon de la chaîne postale, tentent vainement d'expliquer la situation aux clients pour apaiser quelque peu la tension. «Nous sommes à court d'argent parce que la Recette principale d'Oran a revu à la baisse l'apport journalier en liquidités, et ce, pour des raison que nous ignorons». Cette justification des faits ne semble pas convaincre les usagers composés surtout de salariés, notamment des retraités âgés qui se voient malmener chaque fin de mois. D'après une source qui a bien voulu nous expliquer la situation, la Recette principale au chef-lieu de wilaya aurait plafonné l'apport en fonds de roulement des agences postales d'Arzew à hauteur de deux milliards seulement, au lieu des quatre milliards qui leur étaient destinés auparavant, soit une diminution de presque 50%. «C'est anormal au moment où nous attendions une augmentation des apports quotidiens pour satisfaire la demande, sans cesse croissante, de plus de 50.000 abonnés. On est surpris par cette procédure défiant les lois de l'offre et la demande !» s'écriera un responsable au niveau de la poste qui a requis l'anonymat. Il est vrai que la demande locale, en liquidités, dépasse souvent quotidiennement les 5 milliards de centimes pour satisfaire les versements des paies aux détenteurs de comptes courants postaux (CCP) et les règlements des mandats. Alors que dire de la situation actuelle ? Se dirige-t-on vers une crise dont les conséquences sont inimaginables ? Il est temps de remédier à la situation avant qu'il ne soit trop tard.