Les GI?s resteront en Irak jusqu?? ce que les forces irakiennes puissent assurer elles-m?mes la s?curit? du pays. C?est, en substance, le message que le pr?sident des Etats-Unis dit avoir transmis ? ses interlocuteurs, mardi, lors de sa visite-surprise en Irak. ?Je leur ai assur? qu?ils n?avaient pas ? s?inqui?ter?, a racont? le pr?sident am?ricain dans l?avion qui le ramenait ? Washington, s?adressant au nouveau Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, assurant que Washington ?respectera ses engagements?. Bush s?est exprim? dans son bureau ? bord d?Air Force One, environ une demi-heure apr?s le d?collage de Baghdad. La capitale irakienne ainsi que l?a?roport ?taient entour?s de mesures de s?curit? exceptionnelles. La piste ?tait plong?e dans l?obscurit? et l?avion pr?sidentiel s?est envol? tous phares ?teints. L?appareil, un Boeing-747 modifi?, emportait moins de carburant que d?habitude pour d?coller et prendre de l?altitude plus rapidement. Si le pr?sident de la plus puissante nation, dont pr?s de 150.000 soldats occupent l?Irak, a ?t? incapable de donner une meilleure image de la ma?trise du terrain et a ?t? contraint de s?entourer de toutes ces mesures, qu?en sera-t-il de ses promesses, alors que la r?alit? du terrain prouve que l?arm?e des Etats-Unis a d?j? perdu la guerre, en d?pit de l?h?g?monie occidentale sur l?information? G. W. Bush a commis une erreur impardonnable en mati?re de strat?gie imitant, en cela, l?un de ses pr?d?cesseurs qui engagea les USA dans la guerre du Vietnam, dans les ann?es 60. Les deux pr?sidents ont mal appr?ci? les forces en pr?sence et crurent que le rapport des forces sur papier refl?terait la sup?riorit? sur le terrain. Le Vietnam laissa, des ann?es durant, des s?quelles sur l?Am?rique. Il aura fallu la s?rie des Rambo, c?est-?-dire la fiction -une sorte de th?rapie psychiatrique collective- pour que le pays reprenne confiance en lui. Bush fera la m?me erreur. Celle de croire qu?il lui suffisait d?entrer triomphalement ? Baghdad, pour que les Irakiens accueillent ses troupes en lib?rateurs. C?est les images qu?ont bien voulu donner les t?l?visions qui lui ?taient acquises et qui diffus?rent de larges extraits de la campagne de M?sopotamie en montrant de jeunes Irakiens exultant de joie en regardant un film pornographique tout en d?clarant qu?ils ?taient priv?s de cette libert? durant les ann?es de dictature de Saddam. Que le pr?sident irakien, qui reste aux yeux de la l?gitimit? le pr?sident d?Irak, soit un tyran, l? n?est pas le propos. Le fait est, qu?en int?grant dans sa strat?gie le ralliement et la coop?ration des Irakiens, Bush aura fait une grossi?re erreur d?appr?ciation. Ce qui l?incita ? diminuer, sensiblement, les effectifs du corps exp?ditionnaire. D?autant plus qu?en strat?ge rus?, Saddam -o? ceux qui organis?rent la r?sistance- donna l?impression que l?Irak ?tait militairement vaincu et pacifi?. Ce qui poussa Bush ? d?cr?ter la fin des op?rations militaires majeures en Irak, le 1er mai 2003, 70 jours apr?s l?invasion du 20 mars 2003. La vanit? fut l?une des premi?res erreurs des conseillers de la puissante Am?rique. On ne soumet pas un pays aussi exp?riment?, comme l?Irak, en quelques jours. La seconde des erreurs de Bush fut d??couter les faucons et de permettre ? ses troupes de se d?ployer, non pas en terrain ami dont il faut m?nager les habitants, mais en terrain conquis. Un pays o? il est permis de commettre des exactions, des bourdes, des assassinats et toutes sortes d?abus, pour dresser une partie de la population contre une autre. Pour transformer ses g?n?raux en spectateurs et jouer ? l?arbitre. ?Le colonialisme est un mauvais ?l?ve?, disait le G?n?ral Giap, un Vietnamien. L?Irak est, aujourd?hui, en proie ? une guerre civile que ne peut arr?ter ni la formation d?un gouvernement le plus d?mocratique, car form? ? l?ombre des ba?onnettes, ni la coalition la plus ?toff?e, ni les alliances les mieux tiss?es. Il est des choses, comme ?a, pour lesquelles on paie son arrogance et son manque de jugement. L?Irak en est une et le pr?sident des USA, le Premier ministre britannique et tous les pr?sidents ou responsables des pays qui font partie de la coalition ill?gitime qui a agress? un pays souverain sur la base de fausses preuves, ne peuvent venir ? Baghdad que dans le cadre d?une visite-?clair et entour?s des mesures de s?curit? les plus draconiennes. Quant ? assurer les Irakiens que Washington ne les abandonnera pas, le m?me langage fut tenu aux Vietnamiens. L?Histoire retiendra que des h?licopt?res d?coll?rent des toits, en avril 1975, de l?ambassade am?ricaine ? Saigon, abandonnant ceux qui crurent en ces promesses, ? la merci des troupes vietnamiennes victorieuses qui avaient ? port?e de leurs fusils les troupes d??lite en pleine d?bandade et les avions de l?a?ronavale en fuite.
