Une conférence historique s'est tenue, mercredi à Oran, mettant en lumière les exploits du martyr emblématique Ahmed Zahana, dit Zabana, à l'occasion du 69e anniversaire de sa mort en martyr, le 19 juin 1956. Organisée par le bureau de wilaya de l'Organisation nationale des Moudjahidine (ONM) d'Oran, en coordination avec l'Association des condamnés à mort, la direction locale des Moudjahidine et des Ayants-droit et l'antenne locale du Musée du Moudjahid, cette rencontre a vu la participation de représentants de la famille révolutionnaire et du wali d'Oran, Samir Chibani, qui a souligné que "l'exécution d'Ahmed Zabana à la guillotine avait en réalité attisé la guerre de libération nationale, contrairement aux attentes du colonisateur français, qui espérait effrayer les Algériens et les détourner de la lutte armée". "Le martyr Zabana demeure, pour les générations passées et présentes, un modèle de bravoure et de sacrifice. Son attitude face à la guillotine, qu'il affronta trois fois avec courage et sans crainte, témoigne de sa foi inébranlable en la justesse de la cause nationale. Sa dernière lettre à sa famille avant son exécution en est la meilleure illustration, dans laquelle il écrivait: "mourir pour Dieu, c'est vivre, mourir pour la patrie est un devoir", a ajouté le wali d'Oran. De son côté, le directeur du Musée du Moudjahid d'Oran, Mokhtar Seddiki, a déclaré que la commémoration du 69e anniversaire de la mort d'Ahmed Zabana représente un hommage à un homme dont l'exécution a marqué un tournant dans l'histoire du pays. "Il fut le premier à faire face à la guillotine au nom de tous les Algériens, offrant sa vie avec courage à la patrie", a-t-il souligné. Et d'ajouter: "cette commémoration est une expression officielle et populaire de l'engagement de l'Etat algérien à préserver sa mémoire nationale et à rester fidèle à ses héros, à une époque où de nombreuses forces cherchent à effacer l'identité du peuple et à semer la discorde. L'Algérie demeure aujourd'hui debout, forte de l'esprit de ceux qui ont refusé de se rendre et ont préféré mourir plutôt que de céder leur terre", a-t-il déclaré. Pour sa part, le représentant de l'Association nationale des condamnés à mort de la wilaya d'Oran, Brahim Benayad, est revenu sur le parcours révolutionnaire d'Ahmed Zabana, appelant à la préservation de la mémoire nationale et à sa transmission aux jeunes générations. Il a également salué les efforts du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans le domaine de la sauvegarde de la mémoire nationale. Pour rappel, Ahmed Zabana, surnommé "Si H'mida", est né en 1926 au village de Djeniene Meskine, dans la commune de Zahana (Mascara). Il a rejoint les Scouts musulmans algériens et a milité à l'école "El-Falah" (Oran), affiliée à l'Association des Oulémas musulmans algériens. Il s'est engagé dans le mouvement national en 1941, œuvrant à diffuser ses principes et ses idées auprès des jeunes. En 1947, il fut choisi comme membre de l'Organisation spéciale (OS), participant à la formation de ses cellules dans les zones qu'il encadrait et a pris part à l'attaque historique de la Poste d'Oran, le 5 avril 1949. Il fut arrêté par les autorités coloniales françaises, en 1951, et condamné à trois ans de prison ferme. Le martyr Zabana participa ensuite à la préparation du déclenchement de la Révolution dans la région et fut capturé avec un groupe de Moudjahidine dans la grotte de Boudjelida, dans la commune d'El Gaâda (Mascara), lors d'un accrochage inégal avec l'armée coloniale française, le 8 novembre 1954. Condamné à mort par la justice coloniale, il a été exécuté le 19 juin 1956 à la prison de Barberousse (actuellement Serkadji) à Alger. Il est le premier martyr à avoir été guillotiné durant la guerre de Libération nationale.
