Après douze jours de pilonnage intensif, les Ghazaouis ont pu souffler hier pendant trois heures. L'Etat hébreu a consenti à l'ouverture de couloirs humanitaires suite à une initiative égyptienne de mettre fin à la guerre contre Ghaza. Après l'attaque la plus meurtrière, Israël a enfin répondu favorablement à l'initiative du président égyptien Hosni Moubarak, destinée à mettre fin à l'agression barbare contre la population palestinienne. La décision de suspendre les bombardements pendant trois heures ne répond pas totalement aux aspirations ghazaouies mais elle représente, selon eux, une avancée positive. Israël se montre encore difficile dans les négociations pour l'instauration d'une véritable trêve. Le président israélien, Shimon Peres, a estimé hier que les propositions n'étaient pas suffisantes pour aboutir à un cessez-le-feu immédiat. « Nous avons maintenant l'idée générale. Nous devons regarder les détails parce que malheureusement cela dépend de comment ça va être organisé. Mais ce qui est sur le papier n'est pas suffisant pour changer la situation », a-t-il déclaré sur la chaîne britannique Sky News. De son côté, le Hamas promet d'étudier le plan égyptien. La délégation, composée de deux membres du bureau politique du Hamas en exil en Syrie, Emad Al Alami et Mohammed Nasr, s'est entretenue pendant sa visite en Egypte avec le chef des renseignements égyptiens pour trouver une issue favorable à la crise. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a, lui aussi, reçu favorablement le plan égyptien. Hosni Moubarak a détaillé son initiative en trois points, mardi soir à Charm El Cheikh, lors d'une conférence de presse avec le président français Nicolas Sarkozy. Ce plan prévoit notamment « un cessez-le-feu immédiat pour une période limitée » afin de permettre l'ouverture de corridors humanitaires et la poursuite des efforts égyptiens en vue d'une trêve permanente. Il préconise aussi une rencontre israélo-palestinienne en Egypte pour éviter une répétition de l'escalade actuelle et « remédier à ses causes », y compris la sécurisation des frontières de la bande de Ghaza en vue d'une réouverture des points de passage au territoire palestinien.Le Caire est accoutumé à jouer le rôle de médiateur entre le Hamas et Israël. L'un des points de désaccord entre l'organisation islamiste et l'Egypte consiste en l'exigence des chefs du Hamas de l'ouverture permanente du terminal de Rafah. Le président Hosni Moubarak y a opposé un refus catégorique, estimant indispensable que la réouverture de Rafah passait par le retour de l'Autorité palestinienne chassée par le Hamas lors de son coup de force de 2007. Déjà, un plan de secours a été élaboré en Egypte pour faire face à un éventuel afflux massif de Palestiniens fuyant les combats dans la bande de Ghaza. La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, qui participe aux débats du Conseil de sécurité de l'ONU à New York pour une résolution mettant fin aux hostilités, a salué l'initiative de M. Moubarak et promis d'y donner suite.