Les journées constantinoises du livre ont pris place, du 18 au 28 mai, à la maison de la culture Al Khalifa, et ce dans le cadre du programme du ministère de la Culture.Le livre destiné à l'enfant se taille la part du lion dans cette exposition-vente, avec des manuels didactiques et parascolaires, et surtout des contes illustrés, algériens et étrangers, dans les deux langues, arabe et français. Cependant, laisse-t-on dire, l'exposition n'est pas à la hauteur des aspirations et de la soif de lire des Constantinois, qui se faisaient une fête de découvrir de nouvelles parutions. D'aucuns resteront sur leur faim, quant au choix et à la diversité des ouvrages proposés. Selon l'organisateur de ce salon, Khaled Ould Hocine, chaque stand regroupe deux à trois maisons d'édition, totalisant 35 éditeurs ; trois stands ont été réservés au livre religieux. A ce propos, l'organisateur précise : « Les livres religieux proposés sont de haut niveau, écrits par des exégètes connus pour leur érudition, à l'instar du cheikh Abdelhamid Benbadis ; nous les avons même triés sur le volet pour éviter de faire côtoyer le livre destiné à l'enfant avec des titres terrifiants, tels Les tourments du tombeau, ou L'au-delà ou tout ce qui évoque la géhenne, comme cela s'est vu ailleurs. » Et d'ajouter : « En réalité, cette exposition devait s'appeler Salon national du livre de l'enfant, puis, dans un souci de prospection, nous avons voulu tenter l'expérience avec les autres genres, seulement nous avons un problème d'espace, et c'est même le problème crucial, Constantine n'a pas l'espace requis pour organiser des manifestations culturelles d'envergure. Ceci dit, l'enfant algérien manque de tout, et il mérite qu'on pense à lui ; il y a un bon choix dans ce sens, en plus de jeux éducatifs et de CD contenant chansonnettes, berceuses et chants didactiques. » Les organisateurs, qui se disent très conscients des lacunes de ce salon du livre, déplorent l'esprit mercantile qui caractérise toujours ces manifestations, qui devraient plutôt émaner de personnes passionnées de culture. Ils promettent, par ailleurs, une meilleure prestation l'année prochaine, avec notamment une collection plus conséquente et un espace plus approprié, comme celui de l'Enaditex, à la zone Palma, qui abrite présentement la Foire de Constantine. Nous avons tout de même constaté la présence d'oeuvres universelles traduites en langue arabe, à l'exemple de certaines de Dickens et Faulkner, entre autres. Constantine attend toujours son salon du livre, qui au-delà de toutes velléités lucratives, tiendra compte de tous les goûts en matière de lecture.