Abdelkader Bensaïdane est né en 1928 à Boudouaou (wilaya de Boumerdès). Il était très jeune lorsque ses parents sont venus s'installer dans le quartier qui a vu naître le Chabab. Comme tous les jeunes Algériens de l'époque, Si Omar avait deux passions : le football et le combat libérateur contre le colonialisme français. Il a porté le maillot du Widad Riadhi de Belcourt aux côtés de ses jeunes amis, les regrettés Bouhellal, Khemissa qui fonderont avec d'autres le CRB en 1962 après la fusion des deux clubs du quartier (WRB et CAB). A l'instar de nombreux enfants de Belouizdad et El Madania (Clos Salembier), Si Omar s'est résolument engagé dans la lutte de libération. Recherché par la police coloniale, Abdelkader Bensaïdane a rejoint le maquis en 1957. Après l'indépendance, il s'est joint aux efforts des valeureux dirigeants sportifs de l'époque, à savoir Bouhella, Khemissa (WRB), Bouderbal, Chaâr (CAB), ainsi que beaucoup d'autres, pour unifier les deux clubs cités et donner naissance au CRB. Si Omar a vécu tous les bons et grands moments du CRB, depuis 1962. Il a accompagné toutes les générations qui ont porté très haut le flambeau rouge et blanc. Il a connu des joueurs de talent et de renom comme Hacène Lalmas, Mohamed Nassou, Hamiti, Achour, Ahmed Arab, les regrettés Ahmed Zitoun et Moha, Abrouk, Selmi, Kalem, Amar, Zerrar, Chenane, Medehbi, Boudjenoun, Messahel, Melouani… qui ont formé le grand Chabab des années 1962-1970. Si Omar a donc été le témoin de la fabuleuse histoire de ce club qu'un jour (1970) le Miroir du Football a classé parmi les 100 meilleures équipes du monde aux côtés du Real Madrid, l'Inter de Milan, le Celtic Glasgow, Manchester United (Europe), River Plate, Boca Juniors, Santos, Botafogo (Amérique du Sud). C'est avec des hommes de la trempe de Abdelkader Bensaïdane que le football algérien a pris son envol aux premières heures de l'indépendance. Avant d'être freiné par la maladie, pas par l'âge, Si Omar fréquentait assidûment les stades pour encourager le CRB. Il s'est éteint à l'âge de 82 ans et repose au cimetière de Garidi.Une foule nombreuse l'a accompagné hier à sa dernière demeure. En cette pénible circonstance, El Watan compatit à la douleur de sa famille, partage son chagrin et lui présente, ainsi qu'au CRB, ses condoléances.
