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Prêts bancaires, intérêts et interdit religieux
Publié dans El Watan le 22 - 10 - 2011

Malheureusement, l'auteur du projet y a renoncé puisque le prêt bancaire est frappé d'un intérêt de 1% considéré comme el riba, et el riba est haram. Quelques jours plus tard, un vendredi après-midi, je regardais une émission religieuse à la télévision algérienne, la chaîne A3, la même question sur le prêt bancaire accordé aux jeunes chômeurs a été posée par un téléspectateur. Cette réponse fut donnée par l'un des animateurs de l'émission, un docteur en sciences islamiques (paraissant tout de même très contrarié) : «Là- dessus, le Coran est clair, el riba est haram, même si le taux d'intérêt n'est que de 1% ; mais nous sommes en train d'étudier comment trouver une solution comme, par exemple, en remplaçant cet intérêt par une taxe ou autre chose.»
Il n'est pas dans mon intention de m'opposer ou de contredire plus titré, plus célèbre, plus responsable que moi, qui suis en retraite totale et au crépuscule de ma vie, mais plutôt de m'efforcer de donner un humble avis basé sur de modestes connaissances religieuses et un raisonnement lucide et objectif, un avis sincère, franc et libre de toute attache d'intérêt autre que celui de l'Algérie libre sans attribut possessif, du citoyen algérien sans entrave communautaire, de la jeunesse algérienne (puisque c'est le cas) qu'on malmène, désoriente au gré des intérêts politico-religieux malsains de tout bord.
Je suis effaré de constater la profondeur de l'abîme dans lequel on l'a plongée volontairement.
Tout d'abord, si el riba est haram (interdite) sous toutes ses formes, on ne peut tricher avec Dieu en lui changeant d'appellation.
ce que dit le Coran sur el riba
-S.3V39 : «Ce que vous prêtez à usure pour accroître vos biens au détriment du prochain ne vous sera de nul profit auprès de Dieu, ce que vous donnez par contre en aumône quêtant la face de Dieu, voilà qui vous sera porté à plusieurs sa valeur».
-S.2V275 : «Ceux qui se repaissent d'usure se verront, pour le jugement dernier, ressuscités en convulsionnaires possédés par le démon, pour ce qu'ils ont affirmé : ‘‘l'usure est une forme de vente'' quand Dieu a permis la vente et interdit l'usure. Celui qui, dûment averti par Dieu, cessera de la pratiquer, sera absout d'un passé honteux et son sort relèvera de Dieu. Ceux, au contraire, qui récidiveront seront voués au feu éternel».
-S.2V276 : «Dieu réduira en poudre l'usure (el-riba) et fera croître l'aumône. Dieu honnit tout impie souillé de péchés».
-S.2V278 : «ô croyants ! Craignez Dieu et renoncez au reliquat de l'intérêt usuraire si vous êtes croyants».
-S.2V279 : «Et si vous ne le faites pas, alors recevez l'annonce d'une guerre de la part de Dieu et de son messager. Et, si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux : vous ne léserez personne et vous ne serez point lésés».
Ces versets sont classés dans leur ordre chronologique accepté et non prouvé
Comme peut le constater tout homme de droit (s'agissant d'une affaire de droit) sachant analyser, triturer, méditer sur les mots et le sens de texte réglementaire;
– Le verset 39 de la sourate Erroum 30 ne comporte pas d'interdiction mais seulement de recommandation.
– Les versets 275 et 276 de la sourate El Baqara interdisent clairement l'usure (el riba).
– Le verset 278 S2 demande aux croyants d'abandonner le reliquat de l'intérêt de l'usure, car ce n'est qu'à partir de ce moment-là qu'el riba est effectivement interdite, quant à ce qui a déjà eu lieu il n'est pas considéré et dépend de Dieu.
– Le verset 279 S2 annonce à celui qui ne renonce pas à cette pratique, qu'il doit s'attendre à une guerre de la part de Dieu et de son Prophète, donc une guerre limitée dans le temps à la vie du Prophète et dont la punition relève aussi de Dieu (Dieu qui punit qui il veut, pardonne à qui il veut et le bien est entre ses mains).
– Le verset 130 S3 sourate la Famille demande seulement de ne pas porter el riba au double sans aucun autre commentaire ; déduction si le taux d'intérêt et inférieur à 100%, elle est tolérée. Tous les versets cités parlent d'el riba (le doublement du capital par un intérêt de 100% perçu par le prêteur) et ne s'adressent nullement à l'emprunteur ; alors pourquoi rendre celui-ci coupable et lui briser son espoir en lui interdisant le prêt bancaire, qui constitue un élément de lutte contre le chômage. A noter que le chômage, qui n'existait pas au VIIe siècle, n'était donc pas traité par le Coran mais par contre l'esclavage y est géré, mais pas interdit. Tous ces versets ont la même crédibilité, c'est le Coran et non pas les hadiths scindés en trois catégories : dhaifs, sahihs et qoudoucis. S'il y a divergence entre eux, c'est que l'occasion pour laquelle et le contexte dans lequel est descendu chacun d'eux sont différents. Au cours des 23 années de durée de descente du Coran et de vie prophétique de Mohamed (QSSSL), des versets sont venus compléter, modifier, abroger d'autres, sans toutefois réduire de valeur aux précédents. Que dire 15 siècles après la descente du Coran, de la fonction bancaire ou d'autres de nos institutions inexistantes à l'époque ?
– Haram ? C'est faux. HalaI ? C'est faux. C'est tout simplement hors-sujet, hors-jeu. Car non traité par le Coran (l'Islam de l'époque). Si on doit la traiter dans le cadre religieux, elle relève de l'effort d'el ijtihad, l'interprétation qui dépend de l'inspiration, de l'intelligence, de la conscience de l'homme.
– Mais que dis-je ? Conscience humaine pour interpréter les décisions divines ? Haram.
Mais pourquoi pas ? N'est-il pas demandé au bon musulman de méditer sur le Coran ? Seulement, il faut rester modeste, parler en son nom personnel et non en celui de Dieu. Fuir l'autoritarisme, accepter la critique et respecter l'interprétation d'autrui et la critiquer s'il y a lieu.


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