Vingt-deux cadres bénéficiaires de postes de travail temporaires dans le cadre du DAIP lancent un appel d'urgence au ministre du Travail, de l'Emploi et de la sécurité sociale pour qu'ils soient recrutés de façon permanente dans les postes qu'ils occupent actuellement au sein de l'agence de l'emploi de Batna. Une note émanant du directeur général de l'agence nationale de l'emploi (ANEM) a mis la peur au ventre de ces jeunes cadres. A travers celle-ci, le DG ordonne aux directeurs des agences de wilayas, les AWEM, de mettre fin à la procédure de détachement des cadres DAIP et de les renvoyer dans leurs postes initiaux. Les 22 cadres qui se sont déplacés au bureau d'El Watan, confirment que leur présence à l'agence de wilaya n'est pas récente. «En 2009 notre directeur a demandé l'autorisation de l'ex-wali de détacher des cadres DAIP de différentes directions de wilayas afin d'assurer le fonctionnement de l'AWEM et de couvrir son déficit en matière d'effectif. Nous travaillons au sein de l'agence depuis cette date», nous précise l'une de ces femmes cadres. Pourquoi le DG a-t-il pris une telle décision? Selon nos interlocuteurs, il y a volonté de la part de certains responsables de faire profiter des proches des postes budgétaires qui viennent d'être octroyés au détriment des contractuels DAIP. «On vous a dit qu'on est à l'AWEM de Batna depuis 2009, s'il y a tentative de fraude du genre on n'est pas concernés», rapporte l'un des concernés au sujet des assurances qu'on leur a avancées. Mais comme chat échaudé craint l'eau froide, les contractuels ne font pas totalement confiance sachant qu'il y a eu une première vague de postes permanents qui a été débloquée par la direction générale au début de cette année ; 743 postes ont été ouverts au niveau national, dont 55 ont été consacrés à l'est du pays, mais à Batna personne n'a été recruté. «Maintenant, on apprend qu'il y a 900 nouveaux postes et on veut y être inclus», insistaient les représentantes des contractuels DAIP, qui précisent encore qu'elles, avec leurs collègues, n'acceptent pas d'être exclus de la sorte après deux longues années de travail continu au profit d'autres personnes qui bénéficient peut-être de plus de soutien. «On travaillait tous les jours, parfois même les jours de repos et sans récupération, avec le volume important qui caractérise le travail dans notre agence, et maintenant on veut nous renvoyer ailleurs pour que d'autres bénéficient de postes qui nous reviennent de droit. Ce n'est pas juste», s'insurge une des contractuelles, qui accuse ouvertement, en écho à ses collègues, les responsables de l'agence régionale de l'emploi sise à Khenchela. «C'est eux qui ne nous ont pas informés de la première vague de postes et c'est eux qui insistent sur notre départ maintenant, alors que l'AWEM de Batna serait déficitaire sans notre apport. Une chose que notre directeur a bien confirmée au wali de Batna». En effet, dans une lettre officielle envoyée par le chef d'agence de wilaya de l'emploi de Batna au wali, El Hocine Mazouz, et dont nous détenons une copie, on peut lire : «Ces cadres moyens, totalement dévoués, accomplissent un travail soigné, de qualité vis-à-vis des citoyens usagers de l'ANEM, soit en mission classique soit dans le cadre du DAIP (…) Si toutefois la direction générale de l'ANEM persistait dans sa décision de mettre fin aux contractuels du DAIP, l'agence de wilaya de l'emploi de Batna se retrouverait avec 9 personnes confirmées et sera exposée à d'évidents mécontentements populaires, dérapages, saccages et autres troubles de l'ordre public». A se demander qui est plus au fait des besoins de sa direction, si ce n'est le directeur même, et pourquoi l'on cherche à remplacer un effectif formé depuis deux ans par cette même agence par de nouvelles recrues sans aucune expérience.
