Importants progrès dans le processus de numérisation    Partenariat algéro-vietnamien élargi à plusieurs domaines    Favoriser le dialogue des cultures par le combat contre tout extrémisme    Le rejet de l'exploitation des richesses doit être défendu dans les pays bénéficiaires    ONU : L'Etat de Palestine salue la résolution des Nations unies sur Ghaza et affirme sa volonté de suivre sa mise en œuvre    Deux personnes recherchées par la justice arrêtées    Saisie de 27 g de kif traité, une arrestation    CS Constantine : Tarek Arama nouveau directeur sportif    Cérémonie en l'honneur de l'équipe féminine de la JSK    Le Tunisien Mourad Okbi, nouvel entraineur    Une réunion de travail consacrée à l'évaluation de l'exécution budgétaire de la wilaya    Mythes et réalité…    Dérapage d'un bus sur la RN17 à Mostaganem 14 passagers blessés à Aïn Nouissy    L'artiste et comédienne Ouarda Amel tire sa révérence    Patrimoine culturel immatériel Soixante-huit candidatures examinées en décembre    Un parcours de vie et de lettres    Mouvement partiel dans le corps des cadres locaux    «Le projet de la stratégie nationale de développement de la communication institutionnelle bientôt soumis au Gouvernement»    Programme TV du 4 novembre 2025 : Coupes et Championnats – Heures et chaînes    Programme TV du samedi 25 octobre 2025 : Ligue 1, Bundesliga, CAF et championnats étrangers – Heures et chaînes    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Exposition : L'effacement de l'histoire est-il possible ?
Publié dans El Watan le 28 - 02 - 2017

Le thème lui a été suggéré par le livre de Samir Toumi, L'effacement, qui met en scène un personnage disparaissant faute de pouvoir se mesurer à son héros de père. Pour autant, l'exposition n'est pas l'illustration d'un thème, mais la réunion d'œuvres à travers une question : Quelles sont les différentes figures de l'effacement dans l'art ? L'exposition, qui reste à l'échelle d'un espace privé, en retient trois : l'effacement des corps, l'effacement de l'histoire et l'effacement existentiel.
Le découpage de l'espace reflète cette tripartition ; l'espace central est occupé par les photographies de Hakim Rezaoui et les vidéos de Halida Boughriet, tandis qu'une extrêmité est occupée par une banne qui abrite l'installation Caravan-Saraj de Sofiane Zouggar, l'autre un ensemble d'œuvres de Fouad Bouatla, dont la scénographie souligne l'unité malgré la diversité des médias utilisés et auquel elle donne une unité.
Si les photographies de Hakim Rezaoui sont données à voir frontalement, le parcours guide vers ce qui peut apparaître comme un point focal de l'exposition, un «tableau-piège» de Fouad Bouatba. L'inventeur du concept de tableau-piège, Daniel Spoerri, voyait dans cette manière d'opérer le moyen de faire entrer l'histoire dans l'art. C'est ce que fait intuitivement Fouad Bouatba.
Fouad Bouatba artiste embarqué
Né en 1982, Fouad Bouatba vit et travaille à Annaba, ville d'où partent chaque semaine des harraga, comme les guerres du Moyen-Orient ont vu apparaître des journalistes «embedded», invités à assister aux combats aux côtés de l'armée, F. Bouatba a vécu l'expérience des harraga, dont il témoigne dans son œuvre, notamment à travers les documents de police qui encadrent de part et d'autre le tableau-piège, «Noir intense», et une sculpture molle, «Notre terre».
Mais réduire l'œuvre au statut de témoignage — au sens de restitution d'une réalité — en ferait un produit médiatique, alors que l'ambition de l'artiste est toute autre : il s'agit au contraire de déconstruire les images toutes faites sur le voyage des harraga. Dans le tableau-piège où l'artiste a rassemblé des chaussures laissées sur la plage de Annaba se lit la diversité de la société candidate au départ : chaussures d'hommes ou de femmes, d'enfants, dont le geste de l'artiste qui les recouvre d'acrylique noir met en équivalence les traces.
La boule de vêtements faite à partir d habits de harraga disparus en mer, intitulée «Notre terre» porte l'empreinte des mots des harraga : mots décalés, sortes de voix d'outre-tombe, qui disent le désir de partir avec une lucidité froide sur l'issue. L'installation complexe met en scène aussi des dessins, dont l'installation horizontale permet de suivre le voyage qu'ils représentent, non sans évoquer le mythe de l'Arche de Noé.
L'enquête de Sofiane Zouggar
A l'opposé de la salle, dans une sorte de cabane qui sacralise les documents exposés, l'installation de Sofiane Zouggar invite à une réflexion sur l'effacement de l'histoire. Avec une minutie de chercheur appliqué à trouver la vérité quand les traces se brouillent ou s'effacent, il se met en quête de la figure d'un personnage qui joue un rôle à la fois dans l'histoire politique de l'Algérie et dans l'histoire littéraire puisqu'il inspire Mohammed Dib.
L'homme réel est Mohammed Badsi.Que restait-il de l'homme pour qui dans les années 30 des Algériens avaient soulevé la voiture du commissaire après qu'avait été rendu un verdict inique ? Sofiane Zouggar agit d'abord comme un interprète du roman de Mohammed Dib La grande maison : le personnage, Hamid Saraj, incarne, pour l'enfant qu'il était, la figure du héros de la Guerre de libération alors que l'enquête menée par l'artiste aujourd'hui l'amène à rendre visible l'engagement du militant communiste.
A partir d'archives privées, de la relecture du roman, d'entretiens avec d'anciens militants communistes, l'artiste entre dans un processus de réélaboration de l'image du héros, en propose une reconstitution dans une installation qui permet de rassembler des éléments jusque-là épars.
Il agit de ce fait comme un historien qui pratiquerait la micro-histoire, s'intéressant à tout ce qui permet de reconstituer l'outillage mental du personnage : prennent sens ainsi les documents du PCA, le livre de M. Iline. Mais cette réélaboration passe aussi par une installation qui met en scène et en relation des documents de différentes natures -documents écrits, dessins, gravures- sollicitant l'attention du spectateur. L'art de Sofiane Zouggar suscite une hyperlecture (au sens où c'est au spectateur de faire l'effort d'établir des liens) dans ce qui s'avère le cheminement complexe de l'histoire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.