Une ambiance festive régnait, jeudi dernier, à l'Institut national supérieur de musique (INSM), à Alger. Des graines de stars répétaient à l'unisson pour un événement. Des jeunes instrumentistes qui débordent d'énergie et qui ont de l'entregent, sous la direction orchestrale d'autres jeunes, le maestro Lotfi Saïdi et sous l'œil vigilant du directeur de l'INSM, Abdelkader Bouazara. L'atmosphère qui régnait ce jeudi-là à l'Institut national supérieur de musique (INSM) était digne de l'effervescence mélomane de la série et film Fame. Ces jeunes répétaient pour un événement. La rentrée officielle culturelle que le Palais de la culture va abriter aujourd'hui, en présence, la ministre de la Culture, Mme Benadouda. Et ils n'avaient que 20 minutes pour convaincre. Le temps de passe leur étant imparti est de 20 minutes. C'était les bouchées doubles pour «contracter» un programme ambitieux. Ils n'ont pas le droit à l'erreur. D'où le rappel à l'ordre du maestro Lotfi Saïdi – c'est lui qui a dirigé cérémonie d'ouverture de la 11e édition du Festival culturel international de musique symphonique se tenant du 12 au 17 octobre 2019 à l'Opéra d'Alger –, tempérant leur ardeur. «Surtout ne pas confondre vitesse et précipitation en musique.» Le chef d'orchestre donne le la au premier violon. «1 2 1». L'entame est trop rapide. «S'il vous plaît plus lentement. On reprend seulement cette façade. Vous le notez. Pour ne pas oublier.» «L'alto, deuxième violon, 1 2 1.» «On baisse. Sans précipitation.» «Bien articulé. Voilà !» «Ne pas allonger les noires (notes ).» «Les vents (section), l'écho d'archets. Clarinette, monte d'une octave !» Autant d'injonctions, corrections, arrêts et reprises de cette répétition finale pour le concert qui est synonyme de grand oral pour ces jeunes musiciens, l'encadrement pédagogique et la direction. «C'est notre rôle de donner leur chance à ces jeunes talents» Il s'agit de montrer fièrement que l'Institut national supérieur de musique (INSM) recèle un potentiel prometteur, de dévoiler un réel talent. Ici, on joue sans assistance technique. Ces étudiants n'ont que leur dextérité ou leur voix pour convaincre. Ils ne mentent pas. Et ce récital au Palais de la culture avait valeur de test, de défi. «Après sept mois de congé forcé, un arrêt imposé par la crise sanitaire marquée par la pandémie du Covid-19, nous revoilà de retour. Après cette trêve obligée, c'est avec un immense plaisir que je retrouve cette ambiance mélomane avec les étudiants. Je suis ravi de préparer un mini-concert, certes, 20 minutes seulement, et de ce produire, avec les mesures sanitaires, de distanciation et de gestes-barrières, sur la scène du Palais de la culture. Je suis content aussi de conduire de jeunes musiciens qui veulent prouver et montrer du talent et de l'énergie. C'est notre rôle de donner leur chance à ces jeunes talents. Ils sont le futur. Avec le soutien et les encouragements de Abdelkader Bouazara, directeur de l'Institut national supérieur de musique (INSM), en ce qui concerne la promotion du savoir-faire musical de ces étudiants... Bouazara nous aide beaucoup à former ces jeunes. Nous ne cesserons jamais de le remercier. Sur 45 millions d'Algériens, il ne faudrait pas qu'il y ait un seul chef d'orchestre. Il n'y a pas de monopole. Il faut encourager ces jeunes. Encore une fois, ces jeunes, ces étudiants sont l'avenir», exprimera le maestro Lotfi Saïdi, avec enthousiasme et humilité. BIZET, MOZART, AHMED WAHBI, SAMI El DJAZAIRI... Au programme figurait du George Bizet (le célèbre prélude, allegro, habanera (L'amour est un oiseau rebelle, issu du célèbre Opéra Carmen), avec la soliste Anissa Hadjarssi, du Mozart (Voi Che Sapete issu de l'Opéra Noces de Figaro), soutenu par la voix d'Ibtissem Amrani, du chant arabo-andalou (Ya Man Malakani Abda), un titre d'expression kabyle Ay A Heddadh N Ath Yenni, de Sami El Djazaïri, interprété par Massinissa Kaci, Amine Amine, de Othmane Bali, interprété par Ghanoumat Nour El Houda, et un pot pourri intitulé Zyara El Wahrane arrangé par le compositeur et professeur Hocine Bouifrou (on lui souhaite prompt rétablissement). Ce medley symphonique revisite Fat Lifat, d'Ahmed Wahibi, H'mama, de Blaoui Houari, les genres musicaux, wahrani, aloui, raï avec un solo saluant l'homme à la trompette d'or, le grand Messaoud Bellemou, l'un des précurseurs de ce style. «C'est notre rôle, devoir de faire dans la promotion patrimoine algérien» Abdelkader Bouazara, directeur de l'Institut national supérieur de musique (INSM), veillant au grain, lors de cette répétition, ce filage, adhère plus que jamais à la promotion du patrimoine musical algérien et bien sûr de la musique universelle : «Nous sommes heureux, car c'est la reprise culturelle, après une rupture imposée de plus de sept mois. C'est notre rôle, devoir et responsabilité de faire dans la promotion du riche patrimoine algérien. Il s'agit de lui conférer de l'intérêt et de le promouvoir à travers nos étudiants ayant suivi un cursus de quatre années au sein de l'INSM. C'est un atelier mélomane d'opportunités. Certains vont jouer dans des ensembles, des orchestres, d'autres seront appelés à enseigner la musique. Je rends hommage aux étudiants, aux encadreurs, à l'administration, qui n'ont pas hésité à déployer de grands efforts parce qu'ils croient en ce sacerdoce musical national et universel, en cette conjoncture sanitaire très difficile. L'INSM a un internat et un réfectoire, ce n'est pas aisé de gérer cela. Ainsi, je rends hommage à tous les employés de l'INSM...» La chef de chœur et responsable de la chorale Ranim, Mme Wieme Benamara Hamoudi, elle aussi, s'est investie dans ce filage en conduisant les choristes, en faisant des signes et donnant des consignes. «Je suis heureuse. C'est la reprise. Je suis pleine d'énergie ainsi que les membres de la chorale Ranim. Je suis ravi de retrouver mes élèves. Après, ces longs mois de confinement. Inch'allah, ce Covid-19 disparaîtra. Pour vous dire, la chorale s'est produite à Oued Souf...On espère effectuer une tournée avec l'orchestre de ces jeunes musiciens de l'INSM et nous avons un projet d'enregistrement d'un produit.»
PRESENTATION DE l'INSM L'Institut de formation supérieure en musique Mohamed Fawzi propose une formation portant sur la recherche dans le domaine de la musique traditionnelle pour la préservation du patrimoine national. Son statut juridique , un décrit exécutif n°92-185 érigeant l'Institut national de musique. Ses missions et objectifs sont la création d'un laboratoire de recherche qui a pour mission de répertorier, transcrire et classifier le patrimoine musical afin d'élaborer des méthodes musicales pour divers instruments. La promotion de la recherche scientifique dans le domaine de la musique, la conservation du patrimoine musical algérien et la formation supérieure académique dans l'enseignement artistique. Les débouchés de l'Institut consistent en l'enseignement spécialisé dans les instituts régionaux de formation musicale, les établissements scolaires du cycle moyen (CEM) et secondaire, les conservatoires et écoles de musique et à titre de conseiller culturel auprès des institutions et établissements sous tutelle du ministère de la Culture (maison de la Culture, théâtres, orchestres, opéra, Entv et Enrs) ou de critique musical (ONDA, presse…). Parmi les projets réalisés par l'INSM, on peut citer la création d'un orchestre symphonique des étudiants de l'Institut, la chorale polyphonique des étudiants de l'Institut, l'application du système LMD «licence, master, doctorat», la signature d'un protocole avec l'université de Mostaganem, l'accord d'échange avec l'université Morehouse- Atlanta USA, l'accord d'échange avec l'académie des Arts de Prague- Tchéquie, l'octroi de bourses d'étude en poste-graduation au profit des huit étudiants de l'Institut en Russie et en Chine. Source, le site : http://insm-dz.com/ Advertisements