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Mohamed et non pas Mahomet
Publié dans El Watan le 13 - 08 - 2005

La première biographie de notre Prophète Sidna Mohamed (que la paix et la bénédiction divines soient sur lui) est l'œuvre de l'exégète et chroniqueur arabe du IXe siècle Abou Djafer Mohamed Ben Djerir Ben Yezid Tabari.
Dans son ouvrage, Mohamed, sceau des prophètes, Tabari relate que Amina Bent Wahb, la mère du Prophète a raconté que quand elle le portait en son sein et que, au bout de 9 mois, le temps de la délivrance approchait, elle vit dans son songe un ange descendre du ciel, qui lui dit : « Celui que tu portes en ton sein et qui est le plus grand de tous les hommes et le plus noble de toutes les créatures. Quand tu en sera délivrée, donne lui le nom de Mohamed. » Amina fit part de ce songe à son beau-père Abd Al Mutalib. Le jour où le Prophète vint au monde, son grand-père Abd Al Mutalib lui donna le nom de Mohamed. Les noms par lesquels le Prophète avait l'habitude de se désigner lui-même étaient Mohamed, Ahmed, et aussi Al Mahi, parce que Dieu par son intermédiaire efface les péchés, Al Aqib, parce qu'il n'y aura pas de Prophète après lui, Al Hashir, parce que Dieu réunira tous les hommes autour de lui et les incitera à suivre ses pas. La kunya du Prophète était Abul Qasim. Le nom de Mohamd signifie en arabe : celui qui est loué ou béni par Dieu. Tous ceux qui ont mépris pour la religion musulmane ont un sentiment de vive inquiétude quelle soit vraie - vraie, elle l'est authentiquement. Pour délivrer leurs angoisses, ils récriminent sans cesse et à propos de tout. A leurs critiques amères, ils en ajoutent la haine et la malveillance. Sans attaquer de front les points fondamentaux du dogme islamique, ils portent leurs railleries sur le Prophète lui-même. A preuve, l'ignoble déformation linguistique du nom de Mohamed qu'ils s'obstinent à perpétuer depuis plusieurs siècles sous le nom de Mahomet. Mahomet (ma-hommid) signifie en arabe : celui qui n'est pas loué ou béni par Dieu. Il va de soi et encore mieux en le disant qu'il est choquant, voire inacceptable pour les musulmans d'entendre citer le Prophète sous le nom de Mahomet. Il est fâcheux de constater que nombre de musulmans s'y sont si accoutumés que leurs facultés d'indignation se sont émoussées. Les musulmans déforment-ils pareillement les noms des Prophètes antérieurs à leur Prophète ? Non cela ne s'est jamais fait dans aucun pays musulman et à aucune époque de l'histoire. Tout au contraire, les musulmans vénèrent de façon égale tous les autres Prophètes des religions monothéistes. En effet, et il faut bien rappeler que l'une de leurs prières consiste à demander à Dieu : « Ô mon Dieu, répands Tes Grâces sur les anges, sur ceux que Tu as rapprochés de Toi, sur Tes Prophètes et envoyés et sur tous ceux de Ton Obédience. » De plus, il est fortement recommandé, lorsqu'on prononce le nom d'un Prophète, d'ajouter aussi « Que la paix soit sur lui ». Autant qu'on le sache, la première fois que le nom de Mahomet fut cité en France, cela se fit sous la plume de l'écrivain français de sinistre mémoire Pierre du Ryer (1605-1658) qui publia en 1647 la première traduction française du Coran. Assurément, cette traduction fourmille de contresens, d'erreurs, et d'inexactitudes. Les quatre derniers siècles avaient vu se répandre et se développer l'usage du nom de Mahomet dans toute l'Europe, et particulièrement en France. Il n'est pas possible de citer ici tous les anciens et nouveaux écrivains européens qui ont délibérément et dans une intention malveillante fait usage du nom Mahomet. Il faut se borner à ceux qui sont les plus connus tels l'Italien Marracci, le Suédois Tor Andrea, les Français Jean de Lafontaine et Victor Hugo, le Polonais Kasimirski qui fut interprète de la légation française en Perse, et qui publia en 1840 une traduction française du Coran qui reste somme toute meilleure que celle de Duryer et même de celle de Régis Blachère. Voltaire, qui est l'un des plus grands écrivains français, est allé au-delà de ce qu'on peut imaginer en fait d'islamophobie. La haine du Prophète de l'Islam devint chez lui une passion forcenée au point qu'il composa une tragédie en cinq actes qu'il intitula Mahomet. Représentée pour la première fois le 9 août 1742, elle n'eut aucun succès. Aujourd'hui, on ne la lit plus. L'estimable professeur Nabhani Koribaâ a répliqué, il y a quelques années avec érudition et talent dans un opuscule intitulé Défense du Prophète, à cette tragédie abjecte de Voltaire. Le mérite de ce philosophe algérien fut également d'attirer l'attention du lecteur sur le sens véritable du nom Mahomet. Le docteur Nabhani Koribaâ rapporte dans son petit ouvrage Défense du Prophète, ce jugement de l'empereur Napoléon Ier au sujet de la tragédie Mahomet de Voltaire. « Voltaire, disait l'empereur, avait ici manqué à l'histoire et au cœur humain. Il prostituait le grand caractère de Mahomet par les intrigues les plus basses. Il faisait agir un grand homme qui avait changé la face du monde comme le plus vil scélérat, digne au plus du gibet. Il ne travestissait pas moins inconvenablement le grand caractère d'Omar, dont il ne faisait qu'un coupe-jarrets de mélodrame et un vrai masque. » Assurément, tous ceux qui connaissent un tant soit peu l'œuvre et l'esprit voltairiens, savent que cette tragédie fait partie du carquois de flèches que Voltaire a décochées contre toutes les religions, et principalement contre le christianisme. Au temps de la colonisation, surgirent à Alger, à Constantine et à Tlemcen beaucoup d'Orientalistes qui ne rougissaient pas de désigner le Prophète sous le nom de Mahomet. Je pense à Marcel Morand, Marcel Duclos, Louis Milliot, Gaudefroy-Demonbynes, Henry Lammens, Pesle, Perron, Charbonneau, Fagnan, Sautayra, Emile François Gauthier et bien d'autres, lesquels, il faut bien le préciser, n'avaient même pas l'excuse de l'ignorance de la langue arabe. Parmi les écrivains citons : Louis Bertrand, Th. Noleke, Is Goldziter, etc. Il y aurait un ouvrage à consacrer à l'attitude hostile d'un grand nombre d'Orientalistes et d'écrivains européens à l'égard de l'Islam durant la période 1850-1960. En revanche, c'est le grand honneur de Louis Massignon, d'Henri Corbin, d'Henri Laoust, de Jaques Berque et d'un nombre respectable de savants européens d'avoir eu de l'amitié pour les musulmans en un temps où l'islamophobie faisait rage au Maghreb et en France. Il faut rappeler la tentative courageuse de René Ghenon (1886-1951) qui a osé écrire en 1924 dans son ouvrage Orient et Occident : « L'Islam est un remède à la décadence spirituelle du monde moderne par le retour à la vérité métaphysique unique se traduisant différemment selon les cultures. » Il faut qu'on sache que c'est l'Eglise chrétienne aussi qui s'obstine depuis des siècles à désigner le Prophète de l'Islam sous le nom de Mahomet. Tels prélats comme Dupuch, le premier évêque de la colonisation, et le cardinal Lavigerie, tels papes même comme Urbain III et Innocent III, se sont-ils laissés aller à faire usage de ce nom déloyal et répugnant à la vérité. Evidemment, il ne faut pas généraliser : j'ai souvenir que le cardinal Duval s'est toujours montré très déférent à l'égard de l'Islam et du Prophète. L'archevêque Tessier modelant son attitude sur le pape Jean Paul II lui aussi témoigne une sympathie noble envers l'Islam. Bien d'autres hauts prélats seraient également dignes d'être cités parmi les amis de l'Islam, notamment ceux de la Palestine, du Liban, de l'Egypte et d'autres pays de l'Orient et de l'Occident. Au moment où des déclarations solennelles sont faites un peu partout dans le monde contre le racisme et l'antisémitisme, il est temps de mobiliser l'opinion du monde entier contre l'islamophobie et d'assurer ainsi le succès du dialogue islamo-chrétien.

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