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Le prince qui a traversé le désert
Omar Sharif. Â 73 ans, l'acteur égyptien renoue avec le cinéma après une longue absence
Publié dans El Watan le 20 - 10 - 2005

« Il y a deux moments dans la vie d'un homme où il ne doit pas spéculer : quand il n'en a pas les moyens et quand il en a les moyens. »
Mark Twain
Il a souvent incarné l'Arabe dans le cinéma hollywoodien durant plus de cinquante ans. Le comédien est fier des films qui ont fait sa renommée : Lawrence d'Arabie, Le Docteur Jivago, Funny Girl, Mayerling, Le Casse. Après une éclipse, parlons plutôt de traversée du désert où il a tenté de transcender sa déprime dans l'alcool et les casinos, il est revenu moins fringant mais plus posé en décrochant le César du meilleur acteur, pour Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, qui lui a ouvert la voie à une autre aventure avec Hidalgo, joli film d'aventures au parfum d'antan, dans un rôle qui lui a porté chance par le passé, celui d'un cheikh du désert. Grand habitué des hippodromes, Omar voue une passion sans bornes, à la race équine et aux... paris. C'est sans doute ce qui l'a un peu perdu, puisqu'il s'est retrouvé sans domicile fixe, consacrant ses économies aux palaces qui ont bien voulu l'accueillir. Aujourd'hui, du haut de ses 73 ans, Sharif ne désespère pas de trouver un rôle à sa mesure, c'est-à-dire un personnage d'Arabe, qui n'est pas une caricature, comme se plaisent à montrer les films hollywoodiens. Car, à son âge, Sharif estime que ce qui est fait est fait et qu'il n'a pas de regrets. « Le regret, soutient-il, n'existe que dans l'instant. Je ne regrette même pas ce que j'ai pu dire hier. J'étais peut-être de mauvaise humeur. » Il y a deux ans, il a été couronné à la Mostra de Venise pour l'ensemble de son travail. « C'est une distinction qui vient un peu tard mais vous ne pouvez imaginer le bonheur que j'ai ressenti », avoue-t-il avec une pointe de nostalgie.
Primé à Venise
Il reconnaît que le dernier film l'a sorti du cercle infernal, qu'il s'était imposé. Dans Monsieur Ibrahim, où il campe avec émotion un vieil épicier arabe qui se lie d'amitié avec un petit garçon juif, il a largement tiré son épingle du jeu. Ses amis disent qu'il aurait fait un acteur inégalable s'il s'était consacré exclusivement à son métier. La passion du jeu, l'alcool et les chevaux ont tracé une autre trajectoire à sa destinée. A un certain moment, on le croyait perdu, tombé dans la déchéance, obnibulé qu'il était par certains travers dont il faisait sa raison de vivre. Pourtant, « ce type a du talent », comme le notait fort justement Barratier qui le fit jouer dans Goha le simple. Ses compositions sont honorables mais le personnage très aimable au demeurant, paraît plus intéressé par le bridge que par son métier d'acteur. Quand on évoque avec lui l'idée que le gens ont de lui, c'est-à-dire une image mi-fascinante, mi-rebutante, Sharif « dément toutes les allégations rapportées par une presse à sensation qui a tendance à grossir les faits, dans un but commercial, mais sans se soucier outre mesure des conséquences néfastes et des retombées sur la vie privée des gens ». De son vrai nom Michael Salhoub, Syro-Libanais, de nationalité égyptienne, il est né au sein d'une riche famille de commerçants, le 19 avril 1932, à Alexandrie. Sa chance, c'est d'avoir rencontré Youcef Chahine, le grand réalisateur égyptien qui lui donnera un rôle en 1954, dans Ciel d'enfer, dans Les Eaux noires, puis dans d'autres films qui capteront l'intérêt des cinéphiles, à la fin des années 1950. C'est David Lean qui le mettra au-devant de la scène, en lui attribuant le principal rôle dans l'inoubliable Lawrence d'Arabie. Son interprétation lui vaudra un Golden globe et une nomination aux oscars. Sa notoriété montante le fera voyager entre l'Egypte, l'Europe et Hollywood où sa carrière internationale est lancée. En 1965, c'est un autre triomphe avec Le Docteur Jivago et Maryerling. Avec son regard sombre, Omar s'avère un séducteur hors pair que les dames de la bonne société se disputent. Même les actrices réputées comme Ava Gardner et Barbara Streisand auraient succombé à son charme. Lui s'en défend, en s'en tenant à sa seule et légitime épouse Faten Hamama, épousée en 1961 et dont il divorça six ans après. De cette union est né son seul fils, Tarek.
LAWRENCE D'ARABIE
Personnage atypique mais plein d'humour, Sharif a sans doute conquis le cœur de milliers de fans grâce à sa simplicité. Il le dit d'ailleurs sans ambages : « C'est peut-être dû au fait que je suis né dans un pays, l'Egypte, où il y a les plus belles ruines du monde, les plus belles pierres, les temples, les pyramides... Du coup, quand je suis quelque part, je me détourne des musées pour aller vers les gens. C'est sans doute pour cette raison que j'ai choisi d'être acteur ; parler avec les uns et les autres m'inspire ». Omar tient son tempérament du milieu familial et de l'environnement dans lequel il a vécu dans sa tendre jeunesse. « Nous étions toujours ensemble mes parents, ma sœur et moi. Grandir en Orient, reconnaît-il, forge un certain état d'esprit avec un sens du mélodrame. » Ce n'est certainement pas la télévision qui a nourri sa curiosité et son désir de connaître le sens des choses. « Quand la télé est arrivée en Egypte, j'avais 29 ans. Ma curiosité est donc née dans les livres. Je me suis nourri chez Jules Verne, Agatha Christie, Stendhal... » Lorsqu'on évoque avec lui sa vie de séducteur invétéré, il se fend d'un grand rire en souhaitant avoir vécu la vie qu'on lui a attribuée. « Avoir toutes ces femmes, c'est un rêve, non ! Si j'avais couché autant, je ne serais pas en si bonne forme aujourd'hui. En fait, j'ai été marié, j'ai divorcé en 1968 et depuis, je n'ai jamais vécu avec une femme, même pas une nuit ! Vous pouvez me croire, c'est la vérité. Je suis allé aux Etats-Unis avec mon fils, mais sans ma femme comédienne. J'ai vécu avec mon fils et je n'ai pas voulu qu'il ait une marâtre. » Tolérant, profondément, Omar a une certaine philosophie de la vie qu'il essaie d'appliquer dans les actes quotidiens. « Si les gens ne sont pas méchants, soutient-il, vous ne pouvez pas ne pas les aimer sous prétexte qu'ils seraient noirs, blancs ou jaunes, musulmans, juifs ou chrétiens. J'ai un petit-fils juif et un autre musulman. Dans Funny Girl, j'embrassais Barbara Streisand qui est juive. Pendant la guerre des Six Jours, la presse arabe s'est déclenchée contre moi. La presse américaine a voulu savoir ce que je pensais de ces attaques : Je leur ai dit que jamais dans ma vie professionnelle, ou privée, je n'avais demandé à une femme sa nationalité ou sa religion, avant de l'embrasser ». Sa réputation de joueur, il l'impute à la vie mouvementée qu'il a menée. « Quand je débarque dans une ville je ne connais personne, même pas les gens avec qui je tournais. Je vais à l'hôtel, je suis seul, forcément je vais dîner au casino où je passais la soirée et tirais une carte. C'est devenu une occupation, un passe-temps. »
« Les Courses, c'est mon dada »
Les chevaux, qu'il a toujours aimés, et les courses qu'il adore lui font oublier ses déboires et le monde tumultueux dans lequel nous vivons. « On est envahi par le désastre. Cela me fait très peur. Je suis d'un naturel optimiste, mais là, j'ai du mal, je redoute une guerre de civilisations », avoue-t-il amer. Lorsqu'il a reçu le César du meilleur acteur pour Monsieur Ibrahim et Les Fleurs du Coran, il n'a pas manqué de remercier son pays d'adoption. « J'adore la vieille Europe, explique-t-il. En Amérique, il n'y a rien pour moi, je n'aime ni le Coca-Cola, ni le hamburger, ni le ketchup. Et je n'aime pas non plus ce qui va vite. J'aime Paris. Il y a un certain égoïsme des Parisiens qui me convient. Ils sont tellement égoïstes qu'ils se foutent des autres. Au restaurant par exemple, jamais je n'ai vu un Parisien venir me déranger. » Omar n'est pas peu fier d'avoir fait son retour, à un âge où une retraite douillette est mieux indiquée. Son come-back a été salué comme il se doit par les critiques, mais cela ne lui monte pas à la tête. Au contraire, et il le dit sans détours : « Il est très difficile de trouver des rôles pour moi à cause de mon âge et de mon accent. Si on a besoin d'un vieil acteur italien, on prend un vieil acteur italien. Si on a besoin d'un vieil acteur français, on prend un vieil acteur français. Moi, il ne me reste que les vieux Arabes et d'ailleurs, dans les deux derniers films que j'ai fait récemment (Monsieur Ibrahim, Hidalgo je jouais deux vieux Arabes). » Sharif se souvient de ses débuts et de son itinéraire qu'il ne trouve pas particulièrement brillant. « J'ai été extrêmement médiocre pendant des années. J'avais sûrement du talent quand j'étais jeune, parce que j'attirais l'attention. Mais j'ai perdu cette fraîcheur. J'ai connu une période de malchance dans le cinéma. Après Lawrence d'Arabie, j'ai joué dans Et vint le jour de la vengeance, de Fred et Zinemann, avec Gregory Peck et Antony Quinn sur la guerre civile d'Espagne, certainement mon meilleur rôle ; malheureusement, le film n'a pas marché. Après quatre ou cinq échecs, j'étais mort. Comme j'avais des frais énormes, j'acceptais n'importe quoi. Cela me dégoûtait, car je suis malheureusement assez intelligent pour ne pas aimer la bêtise. » Omar n'aime pas qu'on l'affuble du titre de grand acteur devant l'Eternel. Non pas par fausse modestie, mais parce qu'il considère que la perfection n'existe pas et qu'il n'accorde pas un intérêt particulier à sa carrière. « Ce qui est important, c'est ce que je fais maintenant. Je me fous de l'image qu'on aura de moi à ma mort, puisque je ne serai plus là. »
Parcours
Né le 10 avril 1932 à Alexandrie, Omar Sharif est un acteur égyptien d'origine syro-libanaise qui est connu aussi en tant que joueur, fréquentant assidûment les casinos. Ayant obtenu un diplôme en maths et physique, il aide son père dans son entreprise de boiserie. En 1953, il entame sa carrière d'acteur. En épousant la vedette égyptienne Faten Hamama, sa popularité croît dans le monde arabe. Son premier film occidental est Lawrence d'Arabie, où il campe le rôle d'un prince du désert. C'est cette interprétation qui le fera découvrir au monde cinéphile. Sharif est aussi l'un des joueurs de bridge les plus célèbres. Il a signé un livre de bridge ainsi que des commentaires sur des donnes dans plusieurs périodiques français. Ses compositions sont honorables, mais il paraît plus intéressé par le bridge que par son métier. Son physique de jeune premier lui vaut des conquêtes, qui l'éloignent des chemins conventionnels. Tempête sur le Nil 1059 le fera sortir de l'anonymat, alors que Goha le simple le confirmera parmi les étoiles montantes. Avec Salah Abu Sayf, il tourne Splendeur de l'amour (1960), mais c'est le rôle du prince Ali dans Lawrence d'Arabie (1962) qui le propulsera au-devant de la scène. Suivront La Fabuleuse aventure de Marco Polo 1965), Gengis Khan (1968), Le rendez-vous (1969), Les Cavaliers (1971), Top secret (1963), Les Possédés (1988), Les Pyramides bleues (1990), Le Voleur d'arc-en-ciel (1991), 588 rue du Paradis (1992).


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